MONTRÉAL - La veuve d'Arturo Gatti a rejeté du revers de la main, mercredi, la proposition de la juge Claudine Roy, qui suggérait en matinée aux proches du boxeur de considérer sérieusement la possibilité d'une entente à l'amiable.

Amanda Rodrigues est engagée dans une lutte à finir avec la famille Gatti pour l'héritage du boxeur, mort en 2009. La famille Gatti plaide qu'Arturo a subi des pressions, dans les semaines précédant sa mort, pour signer un testament qui laissait l'ensemble de son héritage à sa femme, Amanda Rodrigues. Les parents du sportif souhaitent faire invalider ce document.

Devant la presse au palais de justice, Mme Rodrigues a fait clairement savoir qu'elle ne souhaitait pas du tout négocier, avant d'être emmenée à l'écart par son avocat. Me Pierre-Hugues Fortin a par la suite confirmé la position de sa cliente.

La juge qui décidera de l'héritier de la fortune d'Arturo Gatti avait appelé mercredi matin les deux camps à en arriver à un compromis.

L'avocat de la famille Gatti, Carmine Mercadante, a plaidé qu'il n'était pas inhabituel de voir un magistrat conseiller aux parties de tenter de trouver une solution négociée. Il a affirmé qu'il consulterait ses clients et ferait part de leur décision à la cour.

La juge Claudine Roy, de la Cour supérieure du Québec, avait expliqué en matinée que la fortune d'Arturo Gatti s'élevait maintenant à environ 3,4 millions $, selon un nouveau document. Au début du procès, les parties croyaient que cette fortune frôlait plutôt les sept millions de dollars.

La juge Roy a rappelé l'existence de deux autres poursuites en Floride et d'une poursuite au civil pour homicide délictuel intentée la semaine dernière au New Jersey, et souligné que le fisc obtiendrait aussi sa part de la fortune du défunt boxeur.

Elle a donc prédit que si la saga judiciaire se poursuit au rythme actuel, il ne resterait plus un sou pour l'une ou l'autre des parties en cause. Arturo Gatti ne voulait certainement pas voir ses économies s'évaporer en raison de poursuites qui s'étirent, a fait valoir la juge.

Les conseils de la juge Roy n'ont pas empêché les procédures d'aller de l'avant, mercredi. Le contre-interrogatoire de la mère du boxeur s'est donc poursuivi.

Elle ignorait que Gatti était un boxeur

La veuve d'Arturo Gatti a affirmé, mercredi, que tout au long des premiers mois de leur relation, elle ignorait fréquenter un champion mondial de la boxe.

Amanda Rodrigues a relaté son histoire avec Gatti alors qu'elle se présentait pour une première fois à la barre des témoins dans le procès civil sur la succession de l'ex-champion.

Elle a décrit leur rencontre inopinée à l'été 2006 à Hoboken, au New Jersey, tandis qu'ils promenaient leur chien respectif. La jeune femme était âgée de 19 ans à l'époque. Gatti en avait 34 et s'approchait de la fin de sa carrière.

Mme Rodrigues a soutenu être tombée amoureuse de l'homme sans rien savoir de ce qu'il faisait dans la vie. À son avis, il s'agit de la raison pour laquelle il l'a choisie pour être « la seule épouse qu'il ait jamais eu ».

Amanda Rodrigues est engagée dans une lutte à finir avec la famille Gatti pour l'héritage du boxeur, mort en 2009. Elle soutient être l'unique héritière de son testament légal. Mais la famille Gatti ne reconnaît pas ce document et plaide qu'Arturo a subi des pressions, dans les semaines précédant sa mort, pour signer un testament qui laissait l'ensemble de son héritage à sa femme. Le clan Gatti souhaite faire invalider ce document et ne croit pas à la mort par suicide de l'ancien boxeur.