La confrontation était simple. La force contre la vitesse. Un des meilleurs boxeurs « livre pour livre » de la planète face à une ancienne gloire dans les rangs amateurs qui n’avait pas encore nécessairement convaincu depuis son passage dans les rangs professionnels.

Mais force est d’admettre qu’il est impossible de remporter deux médailles d’or aux Jeux olympiques et deux autres aux Championnats du monde sans posséder un petit quelque chose de spécial. C’est ce que Guillermo Rigondeaux a prouvé en battant Nonito Donaire par décision unanime des juges, samedi soir au Radio City Music Hall de New York, pour devenir le nouveau champion unifié des poids super-coqs. J’avais une carte de 117–110 en faveur de Rigondeaux.

Le Cubain a pratiquement assuré sa victoire dès le premier round en atteignant son adversaire à l’aide d’une solide gauche sur le menton. À partir précisément de ce moment, le « Filipino Flash » confiant et dominant qui avait écrasé tant de grands noms sur son passage au cours des dernières années n’était plus.

En ayant devant lui un rival ébranlé et hésitant, Rigondeaux avait toute la place du monde pour exprimer son extraordinaire talent. « El Chacal » était tout simplement dans une classe à part et sa stratégie de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre pour réduire considérablement la portée de la puissante gauche de Donaire était du bonbon.

Donaire a ravivé les espoirs de ses partisans en envoyant Rigondeaux au plancher au début du 10e round, mais c’était trop peu trop tard. Ce dernier n’a nullement paru dérangé et a été en mesure d’esquiver tous les autres coups par la suite. Il était possible de voir Donaire réfléchir et surtout impuissant à trouver des solutions. Une situation plutôt triste, étant donné qu’il est un des bons gars de cette industrie et qu’il mène une lutte active contre le dopage.

Sauf que cette domination a un prix et il serait étonnant que les deux boxeurs se retrouvent dans un avenir rapproché, puisque les amateurs ne se sont pas gênés pour manifester leur mécontentement à quelques reprises. Il est également difficile d’imaginer qui voudra maintenant en découdre avec Rigondeaux, tellement il s’est amusé avec un des meilleurs.

La défaite de Donaire lui ouvrira certainement des portes chez les plumes, où plusieurs pugilistes de talent évoluent. De toute façon, il y aura toujours de la place pour les cogneurs.

La routine pour Zewski

Le Québécois Mikaël Zewski a quant à lui enregistré une 15e victoire par knock-out en 19 combats en pulvérisant au 2e round le Portoricain Daniel Sostre, qui n’avait jamais été arrêté aussi rapidement depuis le début de sa carrière.

La recherche d’adversaire avait été compliquée pour Zewski et il ne faut évidemment pas tirer de grandes conclusions de sa victoire. Reste que le moment est venu pour considérablement augmenter le niveau d’opposition et le gala du 25 mai sera l’occasion parfaite. D’ici là, les louanges et les critiques acerbes n’ont pas leur place.

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