Le combat de samedi au Casino de Montréal entre Otis Grant et Nader Hamdan est très significatif pour les deux boxeurs. Otis sait que tous ses combats sont déterminants sur sa carrière. S'il gagne, il pourra continuer à mettre l'accent en vue d'atteindre son objectif de se battre en championnat du monde alors que s'il perd, il sait qu'il sera écarté du chemin qui mène au sommet de la pyramide. Otis ne s'est d'ailleurs pas gêné pour dire qu'une défaite face à Hamdan allait signifier la fin pour lui.

C'est la première fois depuis son retour à la boxe qu'Otis, quatrième aspirant chez les super-moyens 168 livres, doit affronter un boxeur qui est derrière lui dans la hiérarchie de la boxe. Quant à Hamdan, il s'agit pour lui d'une occasion unique de se retrouver parmi les meilleurs de sa division dans son pays. Cette division, qui comprend notamment Danny Green, est d'ailleurs très riche en boxeurs de qualité en Australie.

Je ne sais pas si Hamdan sera aussi agressif que le veut sa réputation car son équipe sait que Otis est un excellent contre-attaquant. J'ai toutefois l'impression que les spectateurs auront droit à un combat tactique au cours des quatre premiers rounds.

Hamdan est un pugiliste rude, issu de l'école australienne, qui utilisera tous les moyens pour l'emporter. Il est pugiliste physique, qui n'a pas peur des échanges. Il est un boxeur typique de l'Australie avec les coudes hauts et la tête proche de l'adversaire. Il est aussi très tenace.

Grant, champion canadien et champion WBC International des super-moyens, a l'avantage de se battre à la maison. Tout au long de sa carrière, il s'est battu à l'extérieur du Québec et quand il est revenu à la boxe, Otis a exprimé le souhait de se battre souvent devant les siens. Il aura certes l'avantage de la foule mais pas l'avantage des juges qui proviendront de l'extérieur. En se battant chez lui, il sauve les pénibles inconvénients que sont le transport et le décalage horaire entre autres.

Le début du combat sera important en raison de l'aspect tactique. Le boxeur qui réussira à prendre les devants forcera l'autre à changer sa stratégie. Je m'attends à ce que Otis soit dominant dès le premier round pour obliger Ramdan à mettre plus de pression. Ce combat deviendra selon moi, très physique à compter de la cinquième reprise. Je prévois une victoire d'Otis vers le dixième assaut. Il a remporté tous ses combats par décision depuis son retour à la compétition mais comme il a terminé son dernier affrontement contre Henry Porras en force, ça m'incite à dire que cet affrontement ne se rendra pas à la limite des 12 rounds.


Un nouvel ordre chez les super-moyens

Le mois de mars est important dans la division des super-moyens. La majorité des boxeurs qui dominent les classements de cette division seront à l'oeuvre d'ici la fin du mois, ce qui veut dire que l'ordre mondial de la boxe risque de changer d'ici peu.

Otis est maintenant âgé de 37 ans et il ne veut pas perdre son temps. Il est donc disposé à se mesurer à quiconque sera significatif pour sa carrière. Quatrième au rang mondial, une victoire samedi lui permettra de monter au classement. Comme la WBC envisage tenir un tournoi éliminatoire, il y a de fortes chances pour que Otis affronte un adversaire dans le top quatre mondial sous peu.

Markus Beyer (champion WBC) et Danny Green (champion intérimaire WBC) vont s'affronter samedi. Le gagnant aura alors jusqu'en mars 2006 pour affronter l'aspirant obligatoire. Ça laisse donc un laps de temps important pour assister à des changements à l'intérieur de la division. L'objectif d'Otis sera de se retrouver dans la position d'aspirant obligatoire, ce qui veut dire que d'ici à ce qu'il obtienne un combat de championnat du monde, il pourrait devoir monter sur le ring contre Éric Lucas, Scott Pemberton ou Cristian Sanavia, si ça peut l'aider à obtenir un combat de championnat.

*propos recueillis par RDS.ca