MONTRÉAL - Le Groupe Yvon Michel est confiant de voir le combat revanche entre Jean Pascal et Bernard Hopkins se tenir au Québec. Et ce même si le promoteur québécois n'a pas remporté l'appel d'offres pour l'organisation de ce duel, remporté par Golden Boy Promotions, qui gère la carrière de l'Américain.

C'est du moins ce que Yvon Michel, le président de GYM, a affirmé aux représentants des médias, vendredi, en présence de Pascal, champion mi-lourds de la WBC et de l'IBO. Ce dernier s'apprête à amorcer son camp d'entraînement en vue du combat du 21 mai, au cours duquel ses titres seront de nouveau à l'enjeu.

«Je suis confiant que nous serons capables d'amener ça au Québec, a indiqué Michel. Maintenant que nous avons réglé le contrat de Jean, je pourrai assister aux réunions et avoir une attitude agressive, ce qui était un peu plus compliqué avant.»

Dans tout ce jeu des négociations, les gens de Golden Boy laissent entendre qu'ils pourraient attirer de 15 à 16 000 personnes dans un aréna américain, ce dont doute fort Michel.

«C'est certain qu'ils nous disent ça. Ils disent avoir fait des sondages et qu'ils pourraient attirer ce nombre de spectateurs à Los Angeles ou Philadelphie. Ils parlent même de Las Vegas mais, dans ce cas-là, c'est différent, car le combat doit être acheté par un casino et pour l'instant il n'y pas d'intérêt de ce côté.»

Une chose est certaine, Golden Boy ne peut imposer son choix à GYM. «Ils doivent obtenir notre accord», a précisé Michel.

Si Golden Boy et GYM devaient s'entendre pour ramener le combat au Québec, Michel aimerait retourner au Colisée de Québec, mais la télévision américaine pourrait décider autrement.

«HBO préférerait Montréal. Je dois rencontrer la semaine prochaine les gens de HBO et Richard Schaefer (chef de la direction de Golden Boy Promotions). On va analyser tous les pour et les contre de chaque endroit, dont, évidemment les possibilités de revenus.»

Il croit aussi que les gens d'ExpoCité, gestionnaire du Colisée, ne lui tiendront pas rigueur si le combat revanche n'a pas lieu chez eux, comme prévu.

«Nous aurons des discussions avec (ExpoCité), mais je ne contrôle pas l'organisation de ce combat. Cette clause était incluse dans l'éventualité où GYM contrôlerait à 100 pour cent l'organisation du combat revanche. C'est certain qu'au moment de conclure cette entente, c'était facile pour nous d'y inclure cette clause. On se disait: 'Jean va gagner et ensuite, on décide où ça va avoir lieu'.»

Mais ça ne s'est pas passé comme prévu: Pascal (26-1-1, 16 K.-O.) et Hopkins (51-5-2, 32 K.-O.) se sont livré un combat nul et l'organisation de ce second affrontement a été attribuée à la suite d'un appel d'offres.

«Là, je suis obligé de convaincre quelqu'un, a ajouté Michel.

«Si jamais on n'allait pas (à Québec), je suis sûr qu'ils (les dirigeants d'ExpoCité) vont comprendre. Si nous contrôlions tous les aspects entourant l'organisation de ce combat, c'est sûr que nous serions retournés à Québec.

«Maintenant, Golden Boy Promotions organisera ce combat avec nous. Ils n'iront pas dans un endroit sans nous consulter ou en allant à l'encontre de nos recommandations. Je dit que je suis confiant de ramener ça ici, mais je sais qu'ils regardent ailleurs.

«Ils font ça aux États-Unis: ils prennent un combat et vont ensuite négocier un lieu. Le combat entre Carl Froch et Glen Johnson (présenté dans le cadre du tournoi Super Six et également prévu pour le 21 mai), ça fait trois mois qu'ils lui cherchent un endroit: Montréal a été considérée, comme New York et l'Angleterre. Mais il faut s'entendre.»

La RACJ acquiesce à la demande de la WBC

Finalement, le dernier «irritant» pour le clan Hopkins et Golden Boy semble avoir été réglé, vendredi matin. C'est que le clan Hopkins clamait que la partialité des officiels avait pu contribuer à priver l'Américain d'une victoire le 18 décembre dernier. Hopkins avait même déclaré que plus jamais il ne traverserait la frontière pour un combat.

Il semble maintenant que la boxeur de Philadelphie pourrait se resservir de son passeport, puisque la Régie des alcools, des courses et des jeux a acquiescé à la demande de la WBC que des officiels neutres soient appelés à juger ce combat.

«Michel Hamelin, responsable des sports de combats à RACJ, a confirmé ce matin que si le combat avait lieu ici, la Régie acquiescerait à la demande de la WBC, c'est-à-dire qu'il n'y ait que des officiels neutres. Ce sera la même chose si le combat a lieu aux États-Unis.»