VILLEURBANNE (centre de la France), (AFP) - L'Américain Virgil Hill a encore surpris le Français Fabrice Tiozzo auquel il a ravi la couronne mondiale des lourds-légers (version WBA) après seulement 2 minutes 59 secondes de combat, samedi soir à Villeurbanne.

Le 3 avril 1993 à Levallois-Perret (près de Paris), le boxeur du Dakota du Nord (36 ans) avait en effet infligé la seule défaite au Lyonnais d'adoption (31 ans) dans un combat étant alors allé à la limite. Cette fois, l'homme aux 25 Championnats du monde, au cours desquels il n'a connu la défaite qu'à deux reprises, s'est montré expéditif.

C'était sans doute la meilleure tactique pour un pugilistique à la carrière commencée le 15 novembre 1984? qui n'avait pas boxé depuis 19 mois. Un crochet du droit, puis deux séries ont fait chuter le champion obligeant l'arbitre portoricain Luis Pabon à stopper le duel, en vertu de la règle des trois knock-downs.

Virgil Hill était monté sur le ring étonnemment décontracté, arborant une coiffe de chef indien, témoignage de ses racines. Toisant méchamment cet homme qu'il apprécie et avec lequel il avait, par le passé à Las Vegas, échangé quelques bières, le médaillé d'argent des jeux Olympiques de Los Angeles (1984) a alors réglé un efficace travail en directs du gauche. Ceux-ci ont usé Tiozzo.

Un 3e acte

Un sec crochet du droit a ensuite cueilli le Français, s'effondrant un première fois. Tiozzo n'a jamais pu récupérer de ce coup de patte du chef indien. Deux séries dans les cordes devaient finalement concrétiser la punition infligée à l'infortuné Tiozzo qui avait, sûr de son fait, promis à son rival "une belle trempe."

Fabrice Tiozzo n'a pas cherché d'excuses précisant qu'il s'était échauffé comme à l'accoutumée. Mais, il avouait avoir commis un péché d'orgueil: "Je ne pensais pas que je pouvais aller à terre."

Ebranlé mais pas effondré, le Français a vite repris le dessus. "Je ne veux pas m'arrêter sur un truc comme cela", a-t-il insisté après avoir pourtant laissé entendre le pire à sa descente de ring par cette phrase sibylline: "Ce sera Hill ou rien."

Un troisième acte de Hill-Tiozzo n'est d'ailleurs pas inenvisageable. L'Américain Don King, promoteur de la soirée, l'a fort bien compris. "Fabrice est un homme attachant et honnête, a-t-il lâché. Mon devoir est de lui trouver un combat rapidement, car il pourrait avoir envie d'arrêter. Mais, ce sera au Dakota."