ATHENES (PC) - Le boxeur Jean Pascal estime avoir prouvé aux dirigeants du Comité olympique canadien (COC) qu'il avait sa place aux Jeux olympiques, même s'il a plié l'échine à son premier combat.

"Certains diront que le COC avait raison de vouloir m'empêcher de venir à Athènes, a dit Pascal, samedi, à la suite de la défaite de 36-24 qu'il a subie face à Yordani Despaignes Herrera, mais je n'ai pas le sentiment que le Cubain m'a dominé. Perdre contre le troisième au monde, le premier en Amérique, je considère faire encore partie des meilleurs au monde."

"Je suis réellement content de m'être battu contre le COC pour pouvoir venir aux Jeux olympiques. C'est une expérience incroyable."

Le Lavallois âgé de 21 ans, qui combattait dans la très relevée catégorie des 75 kilos, a donné tout ce qu'il avait contre un rival plus imposant physiquement.

"Je savais que ce serait un dur combat. Les boxeurs cubains, en raison de leur renommée, commencent leurs combats avec une avance de cinq points. Les juges se disent qu'un Canadien ne peut pas battre un Cubain.

"En raison de ça, je savais que je devais commencer le match fort et vite. C'est ce que je crois avoir fait, mais peut-être pas assez."

Pascal a pris les devants 5-4, avant que le Cubain n'ouvre la machine pour mener 9-5 au terme du round initial. Il n'a plus jamais regardé derrière.

"Je savais que j'étais en retard, mais je ne connaissais pas le score entre les rounds. C'est un score final raisonnable", a dit Pascal, qui a vu son rêve olympique prendre fin abruptement.

"C'est très très décevant, a-t-il affirmé. J'ai presque envie de pleurer quand je pense à tous les efforts que j'ai faits. Je me suis entraîné deux fois par jour, six fois par semaine. J'ai fait un voyage de neuf heures pour venir en Grèce et c'est terminé après huit minutes de boxe dès la première journée."

Son entraîneur Marc Ramsay a dit que Pascal n'avait pas à rougir de sa performance.

"Il aurait pu difficilement faire mieux dans les circonstances, a-t-il mentionné. Un tirage au sort favorable aurait pu lui permettre de se faufiler jusqu'à la ronde des médailles. Affronter le Cubain dès le départ représentait un très gros défi. Il a fait de son mieux."

Ramsay a rappelé que Pascal était cinquième au monde chez les 71 kilos, une catégorie qui n'existe plus, avant d'être contraint de faire le saut chez les 75 kilos.

Pascal, qui poursuit des études en techniques policières, ne sait pas ce que l'avenir lui réserve, mais il a plein de projets en tête. Celui de tenter sa chance comme sprinter est un de ceux-là.

La boxe professionnelle l'intéresse également. Ramsay et lui se rendront à Las Vegas en septembre afin de rencontrer des promoteurs américains. Des promoteurs de New York les ont aussi contactés, mais jusqu'à maintenant aucun groupe de Montréal ne l'a fait.