LAUSANNE, Suisse - Après la démission surprise de son président, le controversé homme d'affaires ouzbek Gafur Rakhimov, l'avenir olympique de la Fédération internationale de boxe (AIBA) sera de nouveau au centre d'une réunion de la commission exécutive du Comité international olympique à partir de mardi à Lausanne.

Annoncée vendredi, la démission de M. Rakhimov est effective depuis samedi et une réunion téléphonique du comité exécutif de l'AIBA. « M. Rakhimov n'aura plus aucune fonction au sein de l'AIBA », a assuré lundi à l'AFP l'Américain Tom Virgets, le directeur général de la Fédération internationale de boxe.

Le Marocain Mohamed Moustahsane, l'un des vice-présidents, deviendra officiellement jeudi président par intérim. 

Mais la démission de M. Rakhimov, qui s'apparente à une concession envers le CIO et qui ne mettra cependant pas un terme à son influence, sera-t-elle suffisante pour convaincre l'instance olympique de revoir sa position? 

Le CIO « évaluera soigneusement les effets de cette décision sur la position de président au sein de la structure de l'AIBA et l'impact potentiel que celle-ci peut avoir », a réagi le CIO vendredi.

Depuis novembre, et après l'élection de M. Rakhimov, le CIO a ouvert une enquête sur les finances, la gouvernance et l'éthique de l'AIBA. 

Dans l'attente des conclusions de l'enquête, le CIO a décidé de geler à la fois ses relations avec la fédération et l'organisation du tournoi de boxe aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, tout en promettant de « faire le maximum » pour protéger les athlètes.

M. Rakhimov est accusé d'être un « criminel majeur » dans son pays par le Trésor américain, ce qu'il a toujours nié vigoureusement.

Les révélations lundi du journal Le Monde, sur des soupçons de manipulations de combats lors des JO de Rio 2016 par le Français Karim Bouzidi, ex-DG de l'AIBA et toujours proche de M. Rakhimov, s'ajoutent au dossier.

« Rapport d'étape »

Vendredi, avant même l'annonce de la démission de son président, l'AIBA qui avait jusque-là répondu à 41 questions de la commission d'enquête, a reçu une nouvelle série de 30 questions auxquelles elle doit répondre pour la mi-avril, a appris l'AFP.

Dans l'attente de ses réponses, la commission exécutive du CIO, réunie de mardi à jeudi, n'entendra donc qu'un « rapport d'étape » sur l'AIBA, a indiqué à l'AFP un porte-parole du CIO.

Aucune nouvelle décision ne devrait de ce fait être prise cette semaine et il faudra probablement attendre une nouvelle réunion du CIO en juin pour en savoir plus sur les conditions de la présence de la boxe aux JO de Tokyo.

« Nous estimons que nous avons fait plus que répondre aux inquiétudes du CIO », a encore confié M. Virgets. « Notre fédération a été l'objet d'une enquête plus approfondie que n'importe quelle enquête du FBI », avance-t-il.

« Il est temps que l'AIBA soit réintégrée et que nous puissions organiser les tournois qualificatifs », ajoute-t-il.

Si la décision d'écarter l'AIBA de l'organisation du tournoi olympique à Tokyo était maintenue, cette organisation pourrait être menée par le CIO, tout comme celle des tournois qualificatifs qui doivent débuter en septembre.

Mercredi, la Commission exécutive se penchera également sur les sports additionnels aux JO de Paris 2024. Elle suivra la décision de la commission du programme olympique qui a validé les quatre sports proposés par Paris: l'escalade, le skateboard, le surf et le breakdance. 

La décision finale, qui entérinera cette liste, sera prise formellement lors de la prochaine session du CIO fin juin à Lausanne.