MONTRÉAL - Tout vient à point à qui sait attendre. Il semble qu’il ne pourrait y avoir de meilleur proverbe pour illustrer dans quelle situation se retrouve Jean Pascal.

Quelques jours après avoir vu Sergey Kovalev devenir champion unifié des poids mi-lourds à la suite de sa victoire décisive sur Bernard Hopkins, le boxeur québécois affirme que tout est en place pour qu’il ait la chance de remettre la main sur un titre mondial l’année prochaine.

« J’ai effectivement très bien joué mes cartes, se félicite Pascal en conférence de presse mercredi. C’est sûr que les partisans occasionnels ou les gérants d’estrade aiment ça rire de mes actions, mais je connais la business : ça fait 18 ans que je suis dans le domaine de la boxe.

« Je suis dans le siège du conducteur, étant donné que j’ai deux possibilités de combat de championnat en 2015. C’est d’ailleurs mon objectif de redevenir champion du monde. »

Une date importante pour la boxe québécoise

Que ce soit Adonis Stevenson - champion WBC - ou Kovalev - champion WBA, IBF et WBO -, le Lavallois a très bon espoir d’y arriver, puisque les deux belligérants n’auront éventuellement d’autre choix que de se tourner vers lui s’ils veulent faire fructifier leurs ceintures.

« Ceux qui décident sont ceux qui sont en mesure de générer le plus de revenus, explique Pascal. Et jusqu’à maintenant, j’ai généré plus de 16 millions $ en revenus au Québec.

« Kovalev ne génère pas beaucoup de revenus aux États-Unis, et même s’il est champion, Stevenson ne génère pas les revenus d’un Lucian Bute ou d’un Pascal au Québec. Pour Kovalev, ce serait financièrement beaucoup plus intéressant pour lui de boxer contre moi. »

Cela dit, l’ex-détenteur du titre du WBC est conscient que les choses peuvent être complexes dans le monde de la boxe. Absolument rien n’oblige Kovalev à l’affronter, si bien que Stevenson, dont il est l’aspirant obligatoire, pourrait être sa seule véritable option tangible à court terme. Cependant, Pascal demeure convaincu qu’il est dans une meilleure position que dans le passé.

« Si je me fie à Stevenson, son offre va être refusée, car il s’entête sur un partage des revenus "70-30", blague le droitier. Plus sérieusement, je vais m’asseoir avec Jean (Bédard) et choisir la meilleure option. Pas la plus payante, mais la plus significative pour la suite de ma carrière.

« Reste que les astres étaient alignés pour un combat Pascal-Stevenson en 2014, contrairement à ce que prétend Yvon Michel. Il aurait pu y avoir un tournoi où le gagnant aurait ensuite affronté le vainqueur du duel entre Hopkins et Kovalev, mais Stevenson a préféré se cacher. »

« Les deux options sont bonnes, mais il faut arrêter d’en parler et les organiser ces combats-là, précise Jean Bédard. Je suis déjà en train de préparer la suite et je peux dire que Jean (Pascal) est en excellente position pour un combat majeur et qu’il est excité par ces possibilités-là. »

D’ici à ce que les projets d’avenir de Pascal se précisent, il devra se débarrasser de Donovan George avec qui il croisera le fer le 6 décembre au Centre Bell.

Avec trois partenaires d’entraînement, dont il ne peut dévoiler l’identité, et son coéquipier Artur Beterbiev, le Québécois se dit plus prêt que jamais à en découdre avec celui qui s’était incliné devant Stevenson dans un combat éliminatoire de la IBF en octobre 2012. Parce qu’en cas de défaite, il se retrouvera inévitablement dans le siège du passager.