La magie n'y était pas
Boxe jeudi, 27 juil. 2006. 23:41 mercredi, 11 déc. 2024. 21:08
Arturo Gatti était le favori pour remporter son combat contre Carlos Baldomir et je croyais personnellement qu'il réussirait à soutirer une décision. Dans les faits, Gatti n'a jamais été dans le coup. Dès le départ, on sentait que son plan de match, qui était de boxer son rival, ne fonctionnait pas. Arturo a tenté de s'adapter et a réussi à nous faire croire, pour quelques courts instants, qu'il réussirait un autre tour de magie comme avec Wilson Rodriguez en 1996, ou avec Gabe Ruelas en 1997, ou encore des renversements comme dans sa trilogie avec Mickey Ward
Mais il n'y a pas eu de miracles.
Un réflexe d'autoprotection
Ce qu'on a vu, c'est un boxeur de 34 ans qui s'est donné en entier dans chacun des combats de son étincelante carrière sans regard aux conséquences, mais la machine est usée et refuse d'aller plus loin. Quand on est jeune, on a l'énergie, la force, la fougue, la confiance et surtout la force mentale pour générer toute l'adrénaline qui fera la différence dans les moments cruciaux. C'est cette dernière faculté qui finit par nous abandonner. Elle est remplacée par une prise de conscience, un réflexe d'autoprotection qui ne permet plus de faire abstraction à la douleur et qui dit « C'est assez! ».
La boxe, un style de vie
Dans un court vidéo, on nous a montré comment on a préparé Arturo pour les mi-moyens avec un entraîneur spécialisé et des exercices sophistiqués. Trois mois de camp d'entraînement, dont deux pour la préparation physique et un pour la boxe.
Statistiquement, Gatti était plus fort et plus rapide que jamais, mais dans les faits, ses réflexes et son « timing » étaient absents. Je ne suis pas contre les camps d'entraînement, au contraire si ces derniers servent à compléter un programme d'entraînement, pas s'y substituer.
Pour performer au niveau supérieur, l'entraînement doit être incorporé dans le style de vie de l'athlète, à tous les jours, même s'il n'y a pas de combats. Ce n'est que de cette façon qu'on garde les réflexes, la coordination au top niveau et qu'on continue de progresser, de s'améliorer. Le programme d'entraînement physique doit être incorporé.
En vieillissant, on a davantage de responsabilités, on brasse des affaires, on confine l'entraînement dans les camps uniquement et on perd la touche. Ce phénomène n'est pas unique à Gatti. Il touche presque tous les grands champions. Bernard Hopkins en était une rare exception.
Le chant du cygne?
Il est plus que probable qu'Arturo se retire. Son gérant, Pat Lynch, va lui suggérer, son entraîneur, James McGirt, et HBO également, tout comme les membres de sa famille. Personne ne veut voir « Thunder » servir de tremplin pour de jeunes loups. Lui non plus !
Un véritable guerrier
Il va nous manquer énormément. Ses rendez-vous sur le ring ont été mémorables et je tiens à le remercier personnellement et pour tous les fans de boxe du Québec de nous avoir offert toutes ces excitantes soirées où il s'est sacrifié tel un véritable guerrier pour nous distraire, nous inspirer et nous rendre fiers d'être Québécois comme lui. Nous anticipions chacun de ses combats avec bonheur et excitation, convaincus d'assister à un autre exploit qui alimenterait nos discussions pour des semaines! Encore samedi dernier, il est allé au bout de ses ressources. Et comme mon ami Jean-Paul a souligné : « Toute sa carrière, on a dit qu'il était un bagarreur d'une autre époque. Comme les champions du passé, on quittait le ring avec la ceinture ou les pieds devant! »
2006 : les retraits d'Éric Lucas, Otis Grant et Arturo Gatti
L'année 2006 aura été une année majeure de transition au Québec avec les retraits successifs d'Éric Lucas, Otis Grant et Arturo Gatti, des champions du monde qui auront marqué leur époque par leurs exploits sur le ring et leurs attachantes personnalités. Nous vivons présentement un deuil majeur.
La relève a du pain sur la planche !
La relève promet énormément, avec les talentueux Joachim Alcine, Lucian Bute, Hermann Ngoudjo, Adrian Diaconu, Jean Pascal, Sébastien Demers, Sébastien Gauthier, David Cadieux et les autres. Est-ce que leurs exploits combinés atteindront le niveau de leurs aînés? 23 combats de championnat du monde (13-7-1), 20 apparitions sur HBO, 35 millions en bourses, comportement inspirant et exemplaire dans la société, une retraite méritée et financièrement assurée Ça reste à voir, mais ce sera extrêmement intéressant à suivre.
Un réflexe d'autoprotection
Ce qu'on a vu, c'est un boxeur de 34 ans qui s'est donné en entier dans chacun des combats de son étincelante carrière sans regard aux conséquences, mais la machine est usée et refuse d'aller plus loin. Quand on est jeune, on a l'énergie, la force, la fougue, la confiance et surtout la force mentale pour générer toute l'adrénaline qui fera la différence dans les moments cruciaux. C'est cette dernière faculté qui finit par nous abandonner. Elle est remplacée par une prise de conscience, un réflexe d'autoprotection qui ne permet plus de faire abstraction à la douleur et qui dit « C'est assez! ».
La boxe, un style de vie
Dans un court vidéo, on nous a montré comment on a préparé Arturo pour les mi-moyens avec un entraîneur spécialisé et des exercices sophistiqués. Trois mois de camp d'entraînement, dont deux pour la préparation physique et un pour la boxe.
Statistiquement, Gatti était plus fort et plus rapide que jamais, mais dans les faits, ses réflexes et son « timing » étaient absents. Je ne suis pas contre les camps d'entraînement, au contraire si ces derniers servent à compléter un programme d'entraînement, pas s'y substituer.
Pour performer au niveau supérieur, l'entraînement doit être incorporé dans le style de vie de l'athlète, à tous les jours, même s'il n'y a pas de combats. Ce n'est que de cette façon qu'on garde les réflexes, la coordination au top niveau et qu'on continue de progresser, de s'améliorer. Le programme d'entraînement physique doit être incorporé.
En vieillissant, on a davantage de responsabilités, on brasse des affaires, on confine l'entraînement dans les camps uniquement et on perd la touche. Ce phénomène n'est pas unique à Gatti. Il touche presque tous les grands champions. Bernard Hopkins en était une rare exception.
Le chant du cygne?
Il est plus que probable qu'Arturo se retire. Son gérant, Pat Lynch, va lui suggérer, son entraîneur, James McGirt, et HBO également, tout comme les membres de sa famille. Personne ne veut voir « Thunder » servir de tremplin pour de jeunes loups. Lui non plus !
Un véritable guerrier
Il va nous manquer énormément. Ses rendez-vous sur le ring ont été mémorables et je tiens à le remercier personnellement et pour tous les fans de boxe du Québec de nous avoir offert toutes ces excitantes soirées où il s'est sacrifié tel un véritable guerrier pour nous distraire, nous inspirer et nous rendre fiers d'être Québécois comme lui. Nous anticipions chacun de ses combats avec bonheur et excitation, convaincus d'assister à un autre exploit qui alimenterait nos discussions pour des semaines! Encore samedi dernier, il est allé au bout de ses ressources. Et comme mon ami Jean-Paul a souligné : « Toute sa carrière, on a dit qu'il était un bagarreur d'une autre époque. Comme les champions du passé, on quittait le ring avec la ceinture ou les pieds devant! »
2006 : les retraits d'Éric Lucas, Otis Grant et Arturo Gatti
L'année 2006 aura été une année majeure de transition au Québec avec les retraits successifs d'Éric Lucas, Otis Grant et Arturo Gatti, des champions du monde qui auront marqué leur époque par leurs exploits sur le ring et leurs attachantes personnalités. Nous vivons présentement un deuil majeur.
La relève a du pain sur la planche !
La relève promet énormément, avec les talentueux Joachim Alcine, Lucian Bute, Hermann Ngoudjo, Adrian Diaconu, Jean Pascal, Sébastien Demers, Sébastien Gauthier, David Cadieux et les autres. Est-ce que leurs exploits combinés atteindront le niveau de leurs aînés? 23 combats de championnat du monde (13-7-1), 20 apparitions sur HBO, 35 millions en bourses, comportement inspirant et exemplaire dans la société, une retraite méritée et financièrement assurée Ça reste à voir, mais ce sera extrêmement intéressant à suivre.