MONTRÉAL - Le célèbre pathologiste américain Michael Baden, engagé par la famille d'Arturo Gatti pour participer, avec deux autres médecins légistes, à une deuxième autopsie pratiquée sur le corps de l'ancien champion boxeur, estime que les autopsies pratiquées par les autorités brésiliennes n'étaient pas complètes.

C'est ce qu'a affirmé samedi, à Montréal, l'animateur d'une émission à la chaîne câblée HBO, "Autopsy", Michael Baden, qui est aussi le pathologiste médico-légal en chef de la police de l'État de New York. Il a témoigné à titre d'expert lors des procès d'O.J. Simpson, Kobe Bryant et Phil Spector.

M. Baden a affirmé qu'il y avait "beaucoup d'autres éléments d'enquête qui n'avaient pas été découverts par les pathologistes brésiliens". Selon lui, le corps de Gatti réservait de nombreuses surprises.

"La première surprise est que l'autopsie qui avait été pratiquée était partielle, et non complète. La seconde est que nous avons fait d'importantes découvertes, comme des blessures qui n'avaient pas été identifiées", a expliqué le pathologiste en entrevue à La Presse Canadienne. Il a par la suite précisé que ces blessures, qui ne figuraient pas dans le rapport médico-légal, étaient des ecchymoses.

La police brésilienne avait arrêté dans un premier temps la conjointe de Gatti, Amanda Rodrigues, la soupçonnant d'avoir tué le boxeur. Mme Rodrigues a été libérée vendredi après avoir été détenue pendant près de trois semaines et après que les autorités policières du pays eurent conclu au suicide de Gatti.

La famille Gatti a rejeté ces conclusions.

Michael Baden affirme que les autopsies partielles sont inhabituelles dans les cas d'homicides suspects.

Le pathologiste estime que l'enquête doit se poursuivre. Il a aussi rappelé que les analyses toxicologiques et histologiques seront faites ici, au Québec, ajoutant que la famille et l'Institut médico-légal de Montréal attendaient le rapport des autorités brésiliennes au sujet de la scène de l'événement et des circonstances entourant le décès au Brésil avant qu'une conclusion soit tirée.

"Nous avons besoin de toutes les informations, incluant les analyses toxicologiques qui ne sont pas encore disponibles, pour être en mesure de conclure s'il s'agit d'un homicide ou d'un suicide", a ajouté M. Baden, précisant également qu'une seconde autopsie prenait parfois plus de temps qu'une première. Mais "nous avons une meilleure idée de ce que nous cherchons parce que certaines questions ont été soulevées", a-t-il expliqué.

Un coroner québécois a accepté d'exhumer le corps pour pratiquer une deuxième autopsie à la demande de la famille.

Le gouvernement canadien a officiellement demandé au Brésil plus de renseignements au sujet de la mort de Gatti.