MONTRÉAL - La veuve d'Arturo Gatti a affirmé mercredi en avoir assez de se battre contre sa belle-famille, alors que les deux parties continuent de négocier pour arriver à une entente à l'amiable sur ce qui reste de la fortune de l'ex-boxeur.

Amanda Rodrigues était en larmes lorsqu'elle a soutenu trouver douloureux d'avoir à revivre chaque jour la tension qui caractérise sa relation avec les proches de Gatti.

Le procès civil concernant l'héritage du défunt boxeur, estimé à 3,4 millions $, a repris mercredi au palais de justice de Montréal sans entente entre les deux parties qui s'affrontent. Alors qu'elle était appelée à témoigner pour une 12e journée, Mme Rodrigues a lancé qu'elle en avait assez.

La jeune femme a déclaré à la juge Claudine Roy qu'elle n'en pouvait plus de se battre, d'avoir à laisser son fils (Arturo fils) tous les jours à la maison, de pleurer et de se rendre au tribunal. Elle a ajouté qu'elle ne voulait pas que les choses se déroulent de la sorte.

Les parties semblaient moins hostiles l'une envers l'autre mercredi, tandis que Mme Rodrigues et le frère du boxeur, Fabrizio Gatti, se faisaient plus pondérés à la barre des témoins.

Mardi, les procédures judiciaires avaient été suspendues afin de permettre à la famille du boxeur et sa veuve de trouver une entente.

Me Carmine Mercadante, un avocat représentant le clan Gatti, a toutefois fait savoir qu'aucune entente ne serait conclue avant que lui et ses clients aient terminé de discuter de certains points.

Les avocats des deux parties n'ont pas commenté la teneur des négociations entre leurs clients, qui se sont déroulées à huis clos. Cette volonté de négociation avait d'abord étonné, compte-tenu de la lutte que se livrent la veuve de Gatti et les proches de ce dernier.

La famille du boxeur n'accepte pas les conclusions des autorités brésiliennes selon lesquelles M. Gatti s'est suicidé, en juillet 2009, au Brésil. Elle rejette également la validité du testament, signé quelques semaines avant sa mort, qui léguait tout à Mme Rodrigues.

« Mon mariage n'a pas été parfait, il n'était pas toujours serein. Mais ils ne peuvent pas effacer l'amour que j'avais pour mon mari, ou l'amour qu'il avait pour moi », a avancé Mme Rodrigues.

La juge Claudine Roy avait suggéré récemment aux deux parties de mettre leur animosité de côté et de partager ce qui restait de la fortune du boxeur. Cette fortune se réduit comme peau de chagrin à cause des actions en justice intentées au Canada et aux États-Unis.

La famille Gatti s'appuie sur un testament dont l'ébauche avait été réalisée au New Jersey en 2007, et qui lègue tout à la mère du boxeur et à sa fille Sofia, née d'une union précédente. Cependant, personne ne peut trouver une copie signée de ce testament.

Les proches de Gatti ont aussi soutenu que l'héritage devrait être partagé entre le petit Arturo et sa soeur. Ils ont aussi affirmé qu'eux-mêmes ne voulaient pas d'argent.

Mme Rodrigues a mentionné qu'elle regrettait certaines choses qu'elle avait dites à son époux avant sa mort. Cela inclut notamment le fait de l'avoir mis à la porte de leur chambre à coucher à la suite d'une dispute, la nuit où l'ancien champion mondial est mort.

« C'est difficile pour moi parce que je sais qu'il y a des choses que j'ai dites que je n'aurais pas dû dire, j'ai fait des choses que je n'aurais pas dû faire. Je l'aime tellement votre honneur », a plaidé Mme Rodrigues devant la juge Roy.

Elle a aussi souligné que son mariage et la naissance de leur fils avaient été les plus beaux jours de sa vie.

Les négociations entre les parties ont été lancées après le week-end où Arturo fils, âgé de 3 ans, a été emmené en visite chez le clan Gatti pour la première fois depuis 2009.

Cette rencontre aurait été très émotive et pourrait avoir marqué un point tournant dans la dispute.