MONTRÉAL - Depuis le début de sa carrière, Chad Dawson est capable du meilleur comme du pire. Capable de prestations dignes des meilleurs boxeurs « livre pour livre » de la planète, mais aussi de combats pendant lesquels il donne l’impression d’effectuer un boulot comme un autre.

Dawson rêve encore au jour où il pourra venger la défaite que lui a infligée Jean Pascal il y a déjà près de trois ans. Mais résigné à l’idée que Pascal avait et aura des projets beaucoup plus importants en tête, il se « contentera » d’affronter Adonis Stevenson, samedi soir au Centre Bell.

« J’attends après Pascal depuis longtemps, mais il fait bien ce qu’il veut et c’est la même chose pour moi », a analysé Dawson après un entraînement tenu mardi après-midi dans un hôtel du centre-ville de Montréal. « Je suis prêt à me battre n’importe où, ça m’importe peu. »

Dawson ne ressent ainsi pas de fébrilité à quelques jours de son 12e combat de championnat du monde. Il s’agit d’un duel comme un autre, contre surtout un adversaire comme un autre.

« Je n’ai rien préparé de particulier, je vais seulement essayer d’être moi-même », a déclaré le champion des mi-lourds du WBC. « Je suis en très bonne forme et je serai en mesure de faire ce que j’ai à faire. »

Même Stevenson n’a pas réussi à le piquer en prédisant une victoire par knock-out. À vrai dire, le principal intéressé préfère se moquer de son adversaire et de la situation.

« J’ai affronté de gros cogneurs, c’est un territoire que j’ai abondamment visité par le passé », a rappelé Dawson. « J’ai même déjà visité le plancher. Mon talent parlera de lui-même. »

« Stevenson n’a jamais affronté quelqu’un comme moi. Il a peut-être 17 victoires par knock-out à sa fiche, mais contre qui? Pouvez-vous en nommer un seul? Personne du top-10 sûrement. »

Dawson et son entourage refusent également d’accorder la moindre chance à Stevenson de l’emporter, malgré son impressionnante force de frappe. Encore là, le clan du longiligne gaucher opte pour la dérision.

« C’est bien beau cogner dur, mais il faut toucher la cible », a martelé l’entraîneur Eddie Mustafa Muhammad. « Stevenson commettra toutes les erreurs que les débutants comme lui font. »

Reste que Dawson disputera un premier combat depuis son cinglant revers devant Andre Ward en septembre dernier. Sans surprise, il a une réponse préparée pour cette remarque.

« Je me suis assuré qu’il mette la défaite contre Ward de côté », a ajouté l’entraîneur. « Le combat était à 168 livres, alors qu’il se bat à 175 et qu’il est le meilleur dans cette catégorie. »

Dawson a en effet battu Thomasz Adamek, Glen Johnson, Antonio Tarver en plus de littéralement passer sur le corps de Bernard Hopkins chez les mi-lourds. C’est précisément pour cette raison qu’il est si confiant de l’emporter samedi soir.

« Vous n’avez pas idée à quel point c’est agréable de se présenter à un combat et de n’avoir aucun doute », a avoué Dawson. « De savoir que tout a été bien fait à l’entraînement. »

Mais une question demeure. Quel Dawson affrontera Stevenson? Le rouleau compresseur qui a écrasé Hopkins ou encore le champion désintéressé qui s’est fait surprendre par Pascal?