À l’image de la carrière d’Oscar Rivas, celle de Sébastien Bouchard a continuellement été parsemée d’embûches. Et chaque fois que la proverbiale lumière au bout du tunnel semblait se présenter le bout du nez, une blessure venait contrecarrer des mois d’efforts et d’entraînement.

Avant que la pandémie de coronavirus ne force nombre de boxeurs à l’inactivité, Bouchard n’avait jamais disputé plus de quatre combats par année, un « exploit » qu’il n’avait accompli qu’une seule fois en 2013. Deux fois, une année complète s’est même écoulée entre deux duels.

Malgré tout, Bouchard (19-2, 8 K.-O.) n’a jamais cessé d’y croire et a réussi à se garder en forme en conciliant son travail dans un domaine connexe à la construction et sa vie de famille. « En parfaite shape », selon ses dires, il est aujourd’hui capable de savourer pleinement le moment.

« J’ai très hâte de remonter dans le ring et je suis très content de boxer si haut dans la carte, a avoué Bouchard en visioconférence mardi. Il y a de belles choses qui s’en viennent pour nous [si je l’emporte vendredi soir à L’Olympia de Montréal]. J’ai juste hâte de livrer la marchandise! »

Bouchard croisera le fer avec le Mexicain Sergio Ortega dans un combat prévu pour huit rounds et qui sera disputé chez les poids mi-moyens. Ortega (24-2, 18 K.-O.) possède plusieurs victoires par knock-out à sa fiche, mais il n’a cependant jamais combattu à l’extérieur de son pays natal.

« Tu ne te prépares pas à affronter un cogneur. Tu as un menton ou tu n’en as pas. Tu as une défense ou tu n’en as pas, a illustré Bouchard. C’est un adversaire de très bon calibre que j’aurais pu avoir il y a deux ou trois ans et j’ai pu mettre les gants avec de très bons partenaires.

« Des gars comme Sébastien Roy, qui a le même physique que mon rival, et William Paquet. »

Souvent décrit comme un boxeur cérébral, Bouchard n’a jamais été reconnu pour sa puissance. Pourtant, il a remporté les trois combats qu’il a livrés en 2018 par knock-out ou arrêt de l’arbitre avant qu’une blessure à une épaule ne l’oblige à se tenir loin des câbles pendant 12 longs mois.

Bouchard ne cache pas que c’est aux côtés de Maxime Simard et non de son entraîneur de toujours François Duguay qu’il a été en mesure d’ajouter cette corde à son arc. Duguay ne sera d’ailleurs pas de son coin vendredi soir, mais ce n’est pas en raison d’un imbroglio entre eux.

« Je m’entraîne toujours à l’Empire Académie, mais François ne pouvait pas être là en fin de semaine, a précisé Bouchard. C’est Stéphan Larouche qui le remplacera dans le coin. La dernière fois que Stéphan a été là à la place de François, j’avais d’ailleurs réussi un knock-out fracassant!

« Cela dit, je m’entraîne avec Maxime depuis cinq ou six ans et ça coïncide avec ma montée en puissance. Avec François, nous avons toujours plus travaillé sur la technique et la vision du combat. Avec Maxime, il est plus question de mécanique, d’aider les coups à devenir innées.

« Aujourd’hui, je me concentre davantage sur moi que sur mon adversaire. J’ai toujours été victime de mon style et de ma volonté à donner un bon spectacle, ce qui fait que je n’avais pas toujours les pieds bien ancrés pour dégager de la puissance. Maxime m’a aidé à ce chapitre.

« Sauf que je resterai toujours conditionné à la voix de François, on a 150 combats ensemble! »

Entre les câbles

  • Inactif depuis plus de deux ans, Terry Osias (9-0, 4 K.-O.) aura enfin la chance de remonter dans le ring, alors qu’il affrontera le Mexicain Joaquin Murrieta (9-9-3, 7 K.-O.). L’athlète de Longueuil a confié qu’il s’est notamment entraîné à Porto Rico afin de parfaire ses habiletés. « J’ai été patient et les bonnes choses vont arriver vendredi. »
     
  • Francis Charbonneau (3-1, 1 K.-O.) et Alexandre Roberge (1-1) se retrouveront pour la deuxième fois en sept mois, après avoir disputé un combat endiablé en mars à Québec. Maintenant épaulé par Sébastien Gauthier, Roberge a d’ailleurs promis de venger sa défaite par décision partagée. Les deux boxeurs ont également décidé d’amasser des fonds qui seront remis à la Fondation Yvon Michel en marge de leur affrontement.
     
  • La pandémie n’a pas trop importuné Alexis Barrière (3-0, 3 K.-O.), qui a effectué ses débuts dans les rangs professionnels en mars à Québec. Il a ensuite combattu en juin au New Hampshire et en août à Montréal. L’ancien double champion canadien dans les rangs amateurs se mesurera au Mexicain Rafael Abdala Sanchez Rojas (5-1, 3 K.-O.).
     
  • Le gala de vendredi mettra également en vedette l’Ontarien Steve Rolls (20-1, 11 K.-O.), qui croisera le fer avec le Français Gregory Trenel (14-7-2, 4 K.-O.). Rolls s’est incliné contre Gennady Golovkin en juin 2019, alors que l’ex-champion unifié des moyens livrait son premier duel à la suite de sa défaite face à Saul « Canelo » Alvarez. Trenel a quant à lui été l’un des très nombreux boxeurs à tomber sous les coups du jeune Edgar Berlanga.