L’heure du grand retour a sonné pour Ariane Fortin, qui prendra part à ses quatrièmes Championnats du monde de boxe, ses premiers depuis 2008, à compter de dimanche, à Jeju, en Corée du Sud.

« J’ai travaillé fort pour revenir. Je l’apprécie encore plus », lance la protégée de l’entraîneur Mike Moffa au club Underdog, qui se battra dans la catégorie des moins de 75 kg et sera une des quatre pugilistes de la Belle Province à l’œuvre en Corée du Sud.

Myriam Da Silva Rondeau (-69 kg), Vicky Pelletier (-54 kg) et Caroline Veyre (-60 kg) monteront aussi dans le ring sous les couleurs du Canada, tout comme l’Ontarienne Mandy Bujold (-51 kg).

Championne mondiale en 2008 et 2006 ainsi que vice-championne en 2005 chez les moins de 70 kg, Fortin n’avait pas réussi à se qualifier pour les rendez-vous de 2010 et 2012.

Avec l’arrivée des Jeux de Londres, où les femmes avaient la chance de se battre pour la première fois de l’histoire, un choc entre elle et l’Ontarienne Mary Spencer du côté des moins de 75 kg, une des trois seules catégories de poids olympiques, a malheureusement fait une grande perdante.

« Ce que j’ai traversé de 2009 jusqu’aux Jeux olympiques, ç’a été une pas pire épreuve », acquiesce celle qui estime cependant que la situation l’a rendue encore plus forte mentalement, une qualité essentielle aux meilleures boxeuses.

« J’ai fait plus de combats cette année que dans les trois dernières années », poursuit la Québécoise, médaillée d’argent dans une compétition en Pologne en avril, aux Jeux du Commonwealth de Glasgow en juillet ainsi qu’aux Championnats continentaux au Mexique en septembre.

« Ce n’est pas comme si j’avais stagné pendant trois ans. J’ai travaillé fort, je me suis améliorée », ajoute Fortin, qui n’est pas peu fière du chemin parcouru et des 11 combats qu’elle a disputés jusqu’ici en 2014. « Ça me met vraiment en confiance. Je vois que j’ai encore ma place parmi les meilleures. »

Les enseignements de son entraîneur ont par ailleurs été salutaires pendant les années plus difficiles. « Mike me fait encore évoluer. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir fait le tour de la question. Je peux toujours développer quelque chose avec lui. »

Quatre en quatre

La résidante de Montréal a hâte d’en découdre avec ses rivales, desquelles l’Américaine Claressa Shields, championne olympique, et l’Anglaise Savannah Marshall, première au classement international, seront évidemment à surveiller.

« Contre Marshall, j’ai perdu sur décision partagée en finale des Jeux du Commonwealth, rappelle l’athlète qui fêtera prochainement ses 30 ans. « Coup de poing pour coup de poing, ça ne me dérange pas. Je vais juste adopter un style différent selon la fille que j’aurai devant moi. »

Une quatrième médaille en quatre mondiaux est son objectif. « Je n'ai pas de couleur en tête, mais je sais que je peux monter sur le podium. Le niveau a toutefois augmenté beaucoup. Il n’y a personne à prendre à la légère. »

Fortin est confiante, forte de ses 13 années d’expérience. « J’ai les outils. J’ai déjà vécu des mondiaux, je sais c’est quoi le stress de grosses compétitions. J’ai l’habitude de toujours offrir de bonnes performances dans les compétitions importantes. »

Les Championnats du monde de Jeju ne sont toutefois qu’une première étape pour celle qui ne cache pas que les Jeux de Rio de Janeiro alimentent la flamme. « C’est l’objectif! »

« Tout ce que je fais à partir de maintenant, ça compte. Le tirage au sort ne sera plus vraiment au sort. Il tiendra dorénavant compte du classement mondial », explique la boxeuse de Saint-Nicolas, présentement 11e sur l’échiquier international.

Un seul scénario est donc envisageable pour l’été de 2016, se battre au Brésil.