Le meilleur est à venir pour Lucian Bute
Boxe mardi, 20 déc. 2011. 12:06 jeudi, 12 déc. 2024. 00:50
Lucian Bute et Jean Pascal étaient champions du monde au début de l'année 2011 et David Lemieux était sur le point de le devenir, mais 12 mois plus tard, il n'y a que le premier qui détient un titre.
Bute a connu une autre année exceptionnelle en défendant à trois reprises sa ceinture des poids super-moyens de la IBF. Il a battu Brian Magee au mois de mars à Montréal, Jean-Paul Mendy en juillet en Roumanie, puis Glen Johnson en novembre à Québec.
Le boxeur québécois d'origine roumaine a vaincu Magee par arrêt de l'arbitre au 10e round, après lui avoir envoyé son désormais célébrissime uppercut de la main gauche au foie. Il a ensuite terrassé Mendy au 4e round avec un direct de la gauche sur la tempe avant de finalement livrer sa meilleure prestation contre Johnson en l'emportant par décision unanime des juges.
La présentation en parallèle du tournoi Super Six, qui s'est conclu avec une victoire d'Andre Ward le 17 décembre, a cependant empêché Bute d'affronter la crème de sa catégorie cette année. Ainsi, le protégé d'InterBox a continué de faire l'objet de vives critiques, mais sa performance face à Johnson est néanmoins parvenue à les atténuer.
En signant un lucratif contrat de trois combats avec le réseau de télévision américain Showtime - entente valide pour encore un duel -, Bute pensait bien avoir la chance d'unifier les titres IBF, WBA et WBC, mais Ward s'est empressé d'indiquer qu'un tel affrontement ne fait pas partie de ses priorités.
Le champion de la WBO Robert Stielgitz défendra quant à lui sa ceinture contre Mikkel Kessler en avril prochain, si bien que l'adversaire le plus probable de Bute est - au moment d'écrire ces lignes - le finaliste du Super Six Carl Froch, qui a maintes fois attaqué le pugiliste québécois et son entourage dans les médias pendant la dernière année.
Ultimement, personne ne pourra obliger l'un de ces rivaux potentiels à se mesurer à Bute, qui se retrouve par ailleurs sans aspirant obligatoire à la suite de l'annulation du combat éliminatoire prévu entre Librado Andrade et Donovan George.
Des vacances plus longues que prévues pour Pascal
Les jeux de coulisses ont également gâché l'année de Pascal, qui n'a finalement disputé qu'un seul combat en 2011. Après avoir dû se contenter d'un verdict nul contre Bernard Hopkins en décembre 2010 à Québec, les deux boxeurs ont remis cela en avril à Montréal.
Le vétéran âgé de 46 ans l'a emporté par décision unanime et a surtout profité de l'occasion pour devenir le plus vieux champion de l'histoire du sport en s'emparant des titres WBC et The Ring de son jeune adversaire. Pascal s'est ensuite accordé un été de repos duquel il n'est finalement jamais revenu.
Des négociations avec le champion de la IBF Tavoris Cloud, celui de la WBA Beibut Shumenov et l'ancien champion des mi-lourds et des lourds-légers Zsolt Erdei n'ont jamais abouti, si bien que Pascal a passé les derniers mois de 2011 à s'entraîner en gymnase avec les autres poulains du Groupe Yvon Michel (GYM). Le WBC a récemment ordonné la présentation d'un combat éliminatoire contre Ismayl Sillakh, mais il est peu probable que les deux boxeurs s'affrontent.
Une année à oublier pour Lemieux
Un autre protégé de GYM a connu une année difficile, alors que David Lemieux a perdu les deux combats qu'il a disputés. Il s'est d'abord incliné devant Marco Antonio Rubio dans un duel éliminatoire des moyens du WBC en avril, après que son coin eut jeté l'éponge pendant le septième round. Puis, le boxeur montréalais a dû s'avouer vaincu - à la surprise générale - lors de son affrontement de retour contre l'ancien champion du monde Joachim Alcine en décembre.
Les 12 derniers mois ont également été marqués par le divorce extrêmement médiatisé d'avec son entraîneur de toujours Russ Anber. Ce dernier n'a pas hésité à attribuer à la « maladie du cogneur » et au manque d'engagement les déboires de son ancien protégé. Lemieux s'est ensuite tourné vers l'entraîneur de Pascal, Marc Ramsay, mais leur association n'a pas renversé la descente aux enfers amorcée.
Avant ses deux défaites, Lemieux était considéré comme l'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle, puisqu'il avait remporté 24 de ses 25 premiers combats par knock-out. Son dernier revers face à Alcine l'obligera cependant à remonter une pente particulièrement à pic en 2012.
L'essor de Côté, Bizier et les autres
Heureusement, les 52 dernières semaines ont aussi permis à plusieurs boxeurs de se faire un nom sur la scène internationale, à commencer par le dauphin de Bute chez InterBox, Pier-Olivier Côté.
Côté a remporté ses quatre combats, le dernier lui permettant de mettre la main sur le titre intercontinental des super-légers de la IBF à la suite d'une spectaculaire victoire par knock-out sur Jorge Luis Teron en novembre à Québec.
Le pugiliste de Charlesbourg disputera son prochain duel le 3 février à Québec contre Mauricio Herrera, sixième aspirant à la ceinture présentement détenue par Lamont Peterson. Une victoire permettrait à Côté de faire son entrée dans le classement de l'organisation.
Un autre athlète de la région de Québec, Kevin Bizier, s'est quant à lui emparé du titre des mi-moyens de la NABA grâce à son gain par décision unanime sur Lanardo Tyner en décembre à Québec. Il a gagné ses quatre affrontements en 2011, réussissant enfin la transition de boxeur amateur à professionnel. Son coéquipier chez GYM, Eleider Alvarez, a également mis la main sur une ceinture de la NABA, celle des mi-lourds. Le médaillé d'or des Jeux panaméricains en 2007 a fini l'année avec quatre victoires en autant de combats, après avoir été contraint à l'inactivité en 2010 en raison de problèmes de visa.
Antonin Décarie et Adonis Stevenson - également de chez GYM - ont poursuivi leur retour à l'avant-scène en étant parfaits en 2011. Décarie a remporté ses deux combats pour devenir champion international des mi-moyens du WBC, tandis que Stevenson a gagné ses trois duels - dont un présenté aux États-Unis - pour s'emparer de trois titres mineurs chez les super-moyens. Le boxeur longueillois entend devenir aspirant obligatoire de l'une des quatre grandes organisations en 2012.
À l'opposé, Renan St-Juste et Adrian Diaconu - d'InterBox - ont terminé l'année en queue de poisson en s'inclinant lors de combats charnières. St-Juste est passé à une victoire près d'obtenir la chance de se battre en championnat du monde, mais une vilaine blessure à une épaule l'a forcé à jeter l'éponge au quatrième round contre Anthony Dirrell en décembre en Californie. Le vétéran âgé de 39 ans n'a cependant pas indiqué vouloir encore accrocher ses gants.
Diaconu a pour sa part perdu le seul combat qu'il a disputé cette année, s'inclinant par décision unanime contre Chad Dawson en mai à Montréal. Depuis ses deux défaites contre Pascal en 2009, Diaconu n'a participé qu'à deux duels et personne ne sait ce que l'avenir lui réserve.
En tout, ce sont 18 galas qui ont été organisés au quatre coins du Québec en 2011, ce qui indique que le noble art continue de bien se porter dans la Belle Province.
*Amateurs de boxe, vous pouvez me suivre sur Twitter
Bute a connu une autre année exceptionnelle en défendant à trois reprises sa ceinture des poids super-moyens de la IBF. Il a battu Brian Magee au mois de mars à Montréal, Jean-Paul Mendy en juillet en Roumanie, puis Glen Johnson en novembre à Québec.
Le boxeur québécois d'origine roumaine a vaincu Magee par arrêt de l'arbitre au 10e round, après lui avoir envoyé son désormais célébrissime uppercut de la main gauche au foie. Il a ensuite terrassé Mendy au 4e round avec un direct de la gauche sur la tempe avant de finalement livrer sa meilleure prestation contre Johnson en l'emportant par décision unanime des juges.
La présentation en parallèle du tournoi Super Six, qui s'est conclu avec une victoire d'Andre Ward le 17 décembre, a cependant empêché Bute d'affronter la crème de sa catégorie cette année. Ainsi, le protégé d'InterBox a continué de faire l'objet de vives critiques, mais sa performance face à Johnson est néanmoins parvenue à les atténuer.
En signant un lucratif contrat de trois combats avec le réseau de télévision américain Showtime - entente valide pour encore un duel -, Bute pensait bien avoir la chance d'unifier les titres IBF, WBA et WBC, mais Ward s'est empressé d'indiquer qu'un tel affrontement ne fait pas partie de ses priorités.
Le champion de la WBO Robert Stielgitz défendra quant à lui sa ceinture contre Mikkel Kessler en avril prochain, si bien que l'adversaire le plus probable de Bute est - au moment d'écrire ces lignes - le finaliste du Super Six Carl Froch, qui a maintes fois attaqué le pugiliste québécois et son entourage dans les médias pendant la dernière année.
Ultimement, personne ne pourra obliger l'un de ces rivaux potentiels à se mesurer à Bute, qui se retrouve par ailleurs sans aspirant obligatoire à la suite de l'annulation du combat éliminatoire prévu entre Librado Andrade et Donovan George.
Des vacances plus longues que prévues pour Pascal
Les jeux de coulisses ont également gâché l'année de Pascal, qui n'a finalement disputé qu'un seul combat en 2011. Après avoir dû se contenter d'un verdict nul contre Bernard Hopkins en décembre 2010 à Québec, les deux boxeurs ont remis cela en avril à Montréal.
Le vétéran âgé de 46 ans l'a emporté par décision unanime et a surtout profité de l'occasion pour devenir le plus vieux champion de l'histoire du sport en s'emparant des titres WBC et The Ring de son jeune adversaire. Pascal s'est ensuite accordé un été de repos duquel il n'est finalement jamais revenu.
Des négociations avec le champion de la IBF Tavoris Cloud, celui de la WBA Beibut Shumenov et l'ancien champion des mi-lourds et des lourds-légers Zsolt Erdei n'ont jamais abouti, si bien que Pascal a passé les derniers mois de 2011 à s'entraîner en gymnase avec les autres poulains du Groupe Yvon Michel (GYM). Le WBC a récemment ordonné la présentation d'un combat éliminatoire contre Ismayl Sillakh, mais il est peu probable que les deux boxeurs s'affrontent.
Une année à oublier pour Lemieux
Un autre protégé de GYM a connu une année difficile, alors que David Lemieux a perdu les deux combats qu'il a disputés. Il s'est d'abord incliné devant Marco Antonio Rubio dans un duel éliminatoire des moyens du WBC en avril, après que son coin eut jeté l'éponge pendant le septième round. Puis, le boxeur montréalais a dû s'avouer vaincu - à la surprise générale - lors de son affrontement de retour contre l'ancien champion du monde Joachim Alcine en décembre.
Les 12 derniers mois ont également été marqués par le divorce extrêmement médiatisé d'avec son entraîneur de toujours Russ Anber. Ce dernier n'a pas hésité à attribuer à la « maladie du cogneur » et au manque d'engagement les déboires de son ancien protégé. Lemieux s'est ensuite tourné vers l'entraîneur de Pascal, Marc Ramsay, mais leur association n'a pas renversé la descente aux enfers amorcée.
Avant ses deux défaites, Lemieux était considéré comme l'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle, puisqu'il avait remporté 24 de ses 25 premiers combats par knock-out. Son dernier revers face à Alcine l'obligera cependant à remonter une pente particulièrement à pic en 2012.
L'essor de Côté, Bizier et les autres
Heureusement, les 52 dernières semaines ont aussi permis à plusieurs boxeurs de se faire un nom sur la scène internationale, à commencer par le dauphin de Bute chez InterBox, Pier-Olivier Côté.
Côté a remporté ses quatre combats, le dernier lui permettant de mettre la main sur le titre intercontinental des super-légers de la IBF à la suite d'une spectaculaire victoire par knock-out sur Jorge Luis Teron en novembre à Québec.
Le pugiliste de Charlesbourg disputera son prochain duel le 3 février à Québec contre Mauricio Herrera, sixième aspirant à la ceinture présentement détenue par Lamont Peterson. Une victoire permettrait à Côté de faire son entrée dans le classement de l'organisation.
Un autre athlète de la région de Québec, Kevin Bizier, s'est quant à lui emparé du titre des mi-moyens de la NABA grâce à son gain par décision unanime sur Lanardo Tyner en décembre à Québec. Il a gagné ses quatre affrontements en 2011, réussissant enfin la transition de boxeur amateur à professionnel. Son coéquipier chez GYM, Eleider Alvarez, a également mis la main sur une ceinture de la NABA, celle des mi-lourds. Le médaillé d'or des Jeux panaméricains en 2007 a fini l'année avec quatre victoires en autant de combats, après avoir été contraint à l'inactivité en 2010 en raison de problèmes de visa.
Antonin Décarie et Adonis Stevenson - également de chez GYM - ont poursuivi leur retour à l'avant-scène en étant parfaits en 2011. Décarie a remporté ses deux combats pour devenir champion international des mi-moyens du WBC, tandis que Stevenson a gagné ses trois duels - dont un présenté aux États-Unis - pour s'emparer de trois titres mineurs chez les super-moyens. Le boxeur longueillois entend devenir aspirant obligatoire de l'une des quatre grandes organisations en 2012.
À l'opposé, Renan St-Juste et Adrian Diaconu - d'InterBox - ont terminé l'année en queue de poisson en s'inclinant lors de combats charnières. St-Juste est passé à une victoire près d'obtenir la chance de se battre en championnat du monde, mais une vilaine blessure à une épaule l'a forcé à jeter l'éponge au quatrième round contre Anthony Dirrell en décembre en Californie. Le vétéran âgé de 39 ans n'a cependant pas indiqué vouloir encore accrocher ses gants.
Diaconu a pour sa part perdu le seul combat qu'il a disputé cette année, s'inclinant par décision unanime contre Chad Dawson en mai à Montréal. Depuis ses deux défaites contre Pascal en 2009, Diaconu n'a participé qu'à deux duels et personne ne sait ce que l'avenir lui réserve.
En tout, ce sont 18 galas qui ont été organisés au quatre coins du Québec en 2011, ce qui indique que le noble art continue de bien se porter dans la Belle Province.
*Amateurs de boxe, vous pouvez me suivre sur Twitter