Les galas de boxe se sont succédé à un rythme endiablé au cours des dernières semaines au Québec et des cartes sont à l’horaire pratiquement hebdomadairement d’ici la fin juin.

Cette abondance de pugilat a même obligé Rixa Promotions à repousser aux calendes grecques un événement prévu à la mi-juin, si bien que la revanche tant attendue entre Francis Lafrenière et Albert Onolunose sera présentée en demi-finale de Pascal-Bossé le 29 juin à la Place Bell.

Si tout l’espace est présentement occupé par Groupe Yvon Michel (GYM) et Eye of the Tiger Mangement (EOTTM), cela n’empêche nullement d’autres organisations d’avoir des visées sur l’effervescent marché québécois. C’est notamment le cas de la Torontoise Lee Baxter Promotions.

En affaires depuis seulement deux ans, le promoteur a concentré ses activités dans la Ville Reine jusqu’à maintenant avec quelques incursions en Alberta et au Nouveau-Brunswick. Mais à court ou moyen terme, il souhaite ardemment ajouter la Belle Province au nombre des lieux visités.

« Il y a beaucoup de talent [au Québec] et je voulais d’abord en faire profiter le public torontois, a dit Baxter en entrevue à RDS.ca en marge du combat de championnat des poids mi-lourds du WBC entre Adonis Stevenson et Badou Jack tenu il y a une dizaine de jours à l’Air Canda Centre.

« C’est certain que je veux présenter des événements au Québec avec mes boxeurs québécois et je suis certain que le public québécois aimerait également voir à l’œuvre les meilleurs boxeurs ontariens. Les deux provinces peuvent travailler de pair pour organiser de très grands galas. »

Pour le moment, l’écurie du gérant devenu promoteur ne compte qu’une poignée de boxeurs fleurdelisés – Mazlum Akdeniz, Dierry Jean et Patrice Volny –, mais d’autres pourraient s’ajouter au cours des prochains mois. Il a évidemment dû se contenter de ceux sur qui GYM et EOTTM ont levé le nez, sauf qu’il ambitionne d’éventuellement mettre sous contrat un gros nom.

Si Baxter a des visés sur le marché québécois, c’est parce que le sport possède une visibilité sans commune mesure par rapport à nos voisins ontariens. Les grands médias sont pratiquement toujours de la partie, peu importe l’importance relative de l’événement. En Ontario, il faut redoubler d’ardeur et d’imagination pour obtenir quelconque couverture dans le Toronto Star.

« Le problème, c’est que la compétition est forte ici. À Montréal, il n’y a que le hockey, le soccer et le football canadien. À Toronto, il faut ajouter le basketball et le baseball entre autres, précise Baxter. C’est difficile d’avoir de l’attention médiatique. À mon avis, c’est plus facile de faire des affaires au Québec qu’à Toronto. C’est pourquoi j’ai mis sous contrat des boxeurs québécois.

« Pour revenir à Toronto, ça prend des combats de championnat pour attirer l’attention des médias, mais ça prend également des boxeurs locaux en sous-carte pour vendre des billets. La solution, c’est de prendre des boxeurs locaux et d’en faire des champions du monde. »

La recette de Baxter semble simple, mais comme le dernier champion du monde issu du « Rest of Canada » est Steve Molitor – qui a détenu la ceinture des super-coqs de l’IBF à la fin de la dernière décennie –, le promoteur est assurément au courant que le travail s’annonce colossal.