MONTRÉAL - Des membres de sa famille, des amis et des collègues du monde de la boxe de tous les coins du monde se sont réunis à Montréal dimanche pour rendre hommage à l'ancien champion mondial Arturo Gatti.

Ils ont défilé tour à tour devant le cercueil de Gatti, qui était recouvert pour l'occasion de ses ceintures de champion du monde des poids mi-moyens, d'une paire de gants de boxe et d'une impressionnante couronne de fleurs rouges qui était ornée de son surnom "Thunder".

En fait, chaque parcelle de la salle du salon funéraire de Montréal dans laquelle était exposé le corps de Gatti était recouverte d'arrangements floraux offerts par des gens qui tenaient à saluer le boxeur. Des bouquets de fleurs entouraient également une photo l'ancien champion, sur laquelle il arborait son fameux sourire de vainqueur.

Sa famille et ses amis se sont d'ailleurs rappelés l'homme qui aimait la vie et qui était toujours très souriant, mais également du pugiliste qui a combattu avec honneur.

"C'est impossible qu'il se soit suicidé, jamais en cent ans", a déclaré Rocco Crispoe, le beau-frère de Gatti, avant d'entrer dans le salon funéraire.

"Pourquoi aurait-il voulu se suicider?, a continué Crispoe. Il était multi-millionnaire, il avait tout ce qu'il fallait pour vivre, des neveux, des frères, des soeurs et en plus il venait tout juste de prendre sa retraite."

Il a ajouté que la famille avait le coeur brisé et qu'elle réclamait justice pour la mort de Gatti.

"C'est ce qu'il mérite, la justice, a-t-il ajouté. Il n'est pas mort en vain, et il ne s'est certainement pas enlevé la vie comme le disent les journaux."

Gatti a été découvert sans vie, la semaine dernière, dans un appartement qu'il avait loué avec son épouse, Amanda Rodrigues, dans une station balnéaire du Brésil.

Rodrigues a été arrêtée et pourrait devoir répondre d'accusations d'avoir étranglé Gatti à l'aide de la courroie de sa sacoche, alors qu'il était endormi et présumément ivre.

Les policiers n'ont cependant pas déposé la moindre accusation contre elle. Rodrigues continue de clamer son innocence et est toujours maintenue en détention dans une prison de Recife.

Selon la loi brésilienne, les policiers ont jusqu'à mercredi pour remettre leurs preuves aux procureurs. Ces derniers décideront alors si des accusations seront portées contre Rodrigues.

Cependant, selon un quotidien brésilien, l'autopsie effectuée sur le corps de Gatti laisse croire qu'il aurait pu s'être lui-même enlevé la vie.

L'ancien boxeur montréalais Howard Grant a nié avec véhémence la possibilité que son copain de longue date se soit suicidé, ajoutant que les rumeurs étaient des insultes à la famille de Gatti.

"La seule place où Arturo souhaitait mourir, c'était sur un ring", a lancé Grant.

"Il n'est plus de ce monde, mais sera toujours dans nos coeurs. Les mots ne suffisent pas pour expliquer ce qu'il a apporté à l'univers de la boxe au cours des 10 dernières années."

L'arbitre Gerry Bolen, qui connaît la famille du pugiliste depuis 30 ans, a décrit Gatti comme un homme au grand coeur qui avait toujours du temps à accorder à ses partisans.

"Il était un bon bagarreur, et était bon avec les gens, a dit Bolen. Il n'a jamais parlé en mal de la boxe et ne lui a jamais fait un oeil au beurre noir.

"Gatti a tellement fait pour la boxe. Comment l'oublier?"

Otis Grant, qui s'est entraîné longtemps avec Gatti à Montréal, était également hésitant au sujet de la rumeur de suicide.

"J'avais entendu dire qu'il éprouvait de la difficulté à faire la transition entre la vie de boxeur professionnel et celle de simple retraité", a-t-il expliqué.

"Mais je ne peux y croire. Je n'achète pas ces salades. Je suis simplement triste pour la famille et par le fait que je sois ici, aujourd'hui (dimanche)."

Malgré la controverse entourant sa mort, la majorité des gens rencontrés au salon funéraire ont indiqué qu'ils se rappelleraient toujours de Gatti comme d'un boxeur qui aimait la vie et qui avait combattu avec courage.

Joachim Alcine a ajouté qu'il considérait Gatti comme un modèle et a précisé qu'il avait déjà visité son gymnase après un combat de championnat.

"Je me souviens simplement de son sourire", a évoqué Alcine.

"C'était un homme heureux. Nous avons perdu un grand champion."

Les funérailles doivent avoir lieu lundi matin en l'Église Notre-Dame de la Défense dans la Petite-Italie.