Grand architecte des succès connus par plusieurs boxeurs professionnels québécois au cours des deux dernières décennies, Stéphan Larouche poursuit son travail dans l’ombre depuis la fin de son association avec l’ex-champion des poids super-moyens de l’IBF Lucian Bute il y a deux ans.

Si Larouche a pratiquement toujours accompagné les pugilistes dès leurs débuts dans les rangs professionnels, il accepte désormais de mettre à profit son savoir auprès d’athlètes qui sont à la recherche d’un coup de main afin de franchir une nouvelle étape dans leur développement.

Larouche entraîne ainsi en « garde partagée » depuis quelques mois les frères Ayaz et Mian Hussain, qui comptent déjà 10 et 15 combats pros. Mian affrontera Edgar Ortega ce vendredi soir au cours d’un gala de la série « Fightclub » d’Eye of the Tiger Management au Métropolis.

« C’est à la demande de (leur promoteur) Camille (Estephan). Il m’a demandé d’ajouter mon expertise à leurs habiletés, à leur père qui leur a enseigné la boxe jusqu’à présent, a expliqué Larouche à RDS.ca la semaine dernière en marge d’un entraînement public tenu à Montréal.

« Ce sont des gars vraiment impliqués, dédiés, obéissants et qui ont des qualités physiques impressionnantes. Mon objectif, c’est d’amener des connaissances du ring, des stratégies et de raffiner un peu les coups de poing. Avec leur père, nous avons beaucoup de plaisir dans le coin. »

« Stéphan amène différents points de vue. J’aime son style, a ajouté Mian Hussain. (Faire appel à ses services a été) l’une des meilleures décisions que nous avons prises jusqu’à maintenant. »

Après avoir commencé à travailler avec les frères à l’automne, Larouche a ensuite été à leurs côtés pour les combats qu’ils ont disputés au Casino du Lac-Leamy en février et à l’Olympia de Montréal en mars. Déjà, il a été en mesure de procéder à quelques petits ajustements.

« Ils ont l’habitude de vouloir faire mal rapidement à leurs adversaires et mon travail, c’est de leur dire qu’il y a des moments pour le faire, a précisé Larouche. Tu ne peux pas faire mal à tes adversaires tout le temps. Au début d’un combat, il faut toujours créer une certaine subtilité.

« Graduellement, ils sont en train de comprendre. Ayaz possède l’un des plus beaux jabs qu’il est possible de voir à Montréal, mais il le sous-utilisait. Quant à Mian, c’est un gaucher qui n’exploitait justement pas suffisamment cet avantage. C’est là-dessus que nous travaillons. »

Larouche pense que les frères profiteront également de la présence des nombreux boxeurs qui transitent par son gymnase situé au Centre Claude-Robillard. Les séances de sparring qui s’y tiennent les mardis et jeudis matin semblent être d’ailleurs devenues un incontournable.

« C’est un rassemblement de tous les boxeurs professionnels qui ont envie d’avoir du bon sparring, a révélé l’entraîneur. Il y a Batyr (Jukembayev), (Steven) Butler, Schiller (Hyppolite), (Mikaël) Zewski et sans oublier David Théroux. C’est vraiment un beau noyau d’athlète. »

Malgré l’impressionnant contingent de boxeurs qu’il entraîne ou conseille, Larouche s’assure d’avoir un rendez-vous ponctuel avec chacun d’eux. « Il y a toujours du travail à faire », dit-il.

L’association entre les frères Hussain et Larouche rapportera évidemment des dividendes sur le plan sportif, mais il y a fort à parier qu’il y en aura aussi du côté médiatique. Car même s’ils possèdent un fort potentiel, ils demeurent encore plutôt méconnus des amateurs québécois.

« Le but, c’est de devenir connu, a avoué sans détour Mian Hussain, qui a livré de belles batailles à Custio Clayton dans les rangs amateurs. Nous sommes prêts à affronter n’importe qui! Avec ma nouvelle équipe, je suis convaincu que nous réussirons à choquer le monde de la boxe! »