MONTRÉAL - À un petit peu plus de deux semaines du combat de championnat du monde qu'il disputera contre Carl Froch à Nottingham en Angleterre, Lucian Bute est assurément prêt à tout.

Bute est en effet passé par toute la gamme des émotions pendant un camp d'entraînement éreintant, alors qu'une infection à un pied aurait bien pu l'obliger à reporter l'important duel que ses partisans attendent depuis très longtemps.

« Nous avions prévu pas mal de choses, mais pas celle-là », a avoué le boxeur québécois d'origine roumaine, vendredi matin, après un entraînement tenu au Complexe sportif Claude-Robillard. « Et ç'a été difficile à vivre psychologiquement. »

« Je n'avais jamais vu ça de ma vie », a ajouté son entraîneur Stéphan Larouche. « Mais tout ça est derrière nous. Le dossier est réglé. Si non, nous ne serions pas ici pour en parler! »

Sur papier, cet imprévu avait assurément le potentiel pour complètement chambouler la préparation de Bute dont tous les détails sont d'une extrême importance. Pourtant, le champion et son entraîneur comparent la situation à une belle anecdote de voyage.

« Tout ça n'a eu aucun impact dans ma préparation », a assuré le détenteur de la ceinture des poids super-moyens de la IBF. « J'ai travaillé fort pendant deux mois et disputé 120 rounds de sparring avec sept partenaires différents. »

« Lucian devait passer une journée et demie en dehors du gymnase et il en a finalement passé trois », a précisé Larouche. « L'infection est survenue pendant une étape normale de sa préparation. La prise d'antibiotiques ne s'est pas fait pendant la période de perte de poids par exemple. »

Bute dans la peau d'un aspirant

Bute mettra le cap sur l'Europe au cours des prochaines heures, où un huitième partenaire d'entraînement les attend pour ficeler les derniers détails de sa préparation.

Larouche a élaboré un plan de match taillé sur mesure pour Froch, un boxeur qu'il qualifie d'imprévisible. Comme cela avait été rapporté par plusieurs médias, des enregistrements de la femme du finaliste du Super Six ont servi de toile de fond pendant toute la durée du camp d'entraînement.

« L'objectif était de déstabiliser Lucian », a expliqué Larouche. « Nous tenions des séances de sparring à des heures impossibles pour ne pas nous installer dans une routine. »

« Je demandais aux boxeurs que nous invitions d'être accompagnés de plusieurs de leurs partisans afin que Lucian sente toute l'hostilité qui l'attend. »

« Si c'est difficile dans le gymnase, alors ce sera facile dans le ring », a enchaîné Bute. « Je crois que le talent ne compte que pour 20 pour cent là-dedans. Tout est une question de travail. »

Même s'il n'a évidemment aucun contrôle là-dessus, le clan du champion se dit satisfait de l'arbitre et des juges choisis par la IBF pour le combat. L'arbitre et un des juges sont américains, tandis qu'un juge sera québécois et le dernier britannique.

« Il y a plusieurs décisions mystérieuses qui ont été rendues dans le monde de la boxe dernièrement et c'est évident que notre mandat sera complètement différent », a analysé Larouche. « Il y aura un maximum de travail pour un minimum de récompense dans le cas de Lucian, alors que ce sera l'inverse pour Froch. »

« Je m'en vais là-bas pour gagner un titre qui est vacant », a conclu Bute. « Tout ce que je veux, c'est gagner. Par knock-out ou par décision partagée. Peu importe! »

Environ 1000 partisans québécois et roumains de Bute sont attendus à Nottingham, tandis que le combat devrait être retransmis dans la Belle Province aux alentours de 19h.

Nous vous invitons à regarder l'intégralité de son point de presse.