PARIS (AFP) - Adversaire du Japonais Shigero Nakazato le 29 avril, le boxeur poitevin Mahyar Monshipour profitera de son championnat des super-coqs WBA pour convaincre son promoteur, l'aîné des Acariès, de finaliser un rendez-vous de réunification, de préférence contre le Mexicain Oscar Larios, le tenant WBC.

"Michel est parfois frileux car il engage, en fait, son propre gagne-pain, confie-t-il. A moi de lui prouver qu'une telle rencontre n'entamerait en rien son capital. 'Tout ce que tu risques, lui dirais-je, c'est au contraire de gagner beaucoup d'argent'".

Ainsi, avant même de croiser les gants à Marseille, pour une 4e défense, avec le Japonais qu'il devait, au préalable, rencontrer le 26 en Chine, Monshipour a déjà la tête ailleurs, du côté de San Francisco ou de Los Angeles, où l'organisateur (qui se remet d'une opération cardiaque) pourrait enfin lui offrir Larios... une vieille connaissance de Nakazato.

Les deux hommes se sont rencontré à deux reprises, ce qui permet au Français d'origine iranienne de refaire avec délectation un brin d'histoire. "Le Japonais a en effet tenu deux fois la limite, observe-t-il, mais aurait du l'emporter lors de la première confrontation s'il ne l'avait laissé revenir après un knock down".

Cette constatation constitue donc un excellent thème de promotion pour un combat qu'il promet d'être "spectaculaire". "Nakazato est petit et râblé avec une boxe ouverte. Il cherche toujours à aller au carton, précise-t-il. C'est vraiment le type d'homme à me faire briller".

Il n'a pas attendu Mormeck

La réputation de frappeur d'un Nakazato, jouissant de 24 succès dont 18 avant la limite pour 1 nul et 7 défaites, ne semble pas trop troubler le maître d'oeuvre de la construction d'une école à Bam (Iran), ville où il a grandi, ravagée par un tremblement de terre avait fait 35.000 morts.

Conforté par deux semaines d'entraînement accéléré au casino d'Aix-en-Provence, Monshipour envisage pourtant le pire: "si je ne suis pas bien, je peux perdre avant la limite", avant de s'enflammer: "je suis le meilleur des quatre tenants des ceintures des super-coqs (WBA, WBC, WBO, IBF)".

Cependant, Mahyar Monshipour s'interdit de se voiler la face. "Je ne possède qu'un quart de titre. Mais, je préfère gagner devant les meilleurs plutôt que de l'emporter devant un Américain avec du gras aux hanches. Jean-Claude Bouttier n'aurait-il pas été champion du monde à l'époque, s'il n'avait du se mesurer à Carlos Monzon ?, explique-t-il. Ce choc n'a pas été monté pour rien, il me servira de comparaison".

Depuis longtemps, le banlieusard toulousain d'occasion, âgé de 30 ans, est taraudé par sa sacro-sainte mission de réunification, sachant qu'il ne va pas s'attarder sur les rings où il a déjà bien "donné" avec 26 victoires (dont 17 avant la limite) pour 2 nuls et 2 défaites.

"Je n'ai pas attendu le succès de Mormeck (NDLR: champion WBA/WBC des lourds-légers) pour cela, tranche-t-il. Je pensais d'ailleurs que Jean-Marc avait eu tort de s'expatrier pour arriver à ses fins. Me concernant, j'ai pleinement confiance en Michel Acariès pour m'offrir ma chance".