MONTRÉAL -  Même si elle a obtenu le feu vert de la direction de la Santé publique à la fin du mois d'août, la boxe professionnelle n'est pas pour autant relancée au Québec.

Camille Estephan, président d'Eye of The Tiger Management, souhaitait organiser un premier gala depuis l'hiver dernier au Centre Gervais Auto de Shawinigan, le 3 octobre prochain. Dans le meilleur des cas, il ne pourra maintenant pas le faire avant le 10 octobre.

« Le Dr (Horacio) Arruda avait accepté notre protocole, mais nous avait demandé d'approcher la santé publique régionale, dans ce cas-ci, en Mauricie, ce que nous avons fait vendredi dernier. Nous attendons donc des nouvelles du Dre Marie-Josée Godi, directrice de la Santé publique dans cette région, a fait valoir le promoteur lorsque rejoint par La Presse Canadienne. On espère qu'elle va nous répondre (mardi), ça devient très serré. »

« On doit procéder à un confinement de 14 jours, ça aurait donc dû commencer samedi dernier pour un gala le 3 octobre. Nous avons remis au 10 en espérant qu'elle nous réponde (mardi) ou (mercredi). Ça nous permettrait d'annoncer le gala et de faire ce qu'on doit faire pour commencer le confinement des boxeurs. (...) C'est inquiétant, mais l'autre côté de la médaille, c'est qu'on a divisé le Québec en régions et notre gala aurait lieu dans une zone verte. »

Geneviève Jauron, chef de service des communications externes pour le CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec, a confirmé que la réponse ne saurait tarder.

« Les organisateurs obtiendront une réponse d'ici la fin de la semaine, ce qui leur permettra de respecter les règles de quarantaine en vigueur », a-t-elle indiqué, en précisant que les trois facteurs clé lors de telles demandes sont le respect des mesures sanitaires, la gestion des aires communes, ainsi que le niveau d'exposition aux gouttelettes.

« Chaque événement est évalué au cas par ca », a ajouté Mme Jauron.

« J'ai toujours dit qu'il fallait s'adapter en fonction de la réalité, du développement de la situation, a pour sa part indiqué Yvon Michel, président de GYM. C'est la raison pour laquelle nous n'avons jamais avancé de date précise de retour. Nous voulions regarder comment ça allait se passer du côté d'Eye of the Tiger. Nous parlons de décembre dans notre cas, mais la priorité sociale est extrêmement importante et il faut la suivre et s'en accommoder. »

Que les galas aient lieu en octobre ou en décembre, il y a une limite à ce que les promoteurs locaux pourront mettre sur pied. La frontière canadienne étant toujours fermée, le bassin d'adversaires et de partenaires d'entraînement est très restreint.

« Nous avons deux très bons galas en plan: j'apprécie beaucoup le travail de notre matchmaker, Stéphane Loyer. Il est allé dénicher de très bons combats, a souligné Estephan. Mais au-delà de deux galas, je ne vois pas comment on pourrait en faire d'autres dans ces conditions. »

« Par ailleurs, ce ne sont pas tous nos boxeurs qui auront boxé dans ces deux galas, alors on doit leur trouver des opportunités ailleurs. (...) On a déjà commencé des pourparlers pour placer des boxeurs sur des cartes à l'étranger, indépendamment qu'on organise des galas au Québec ou non. »

Même son de cloche du côté de GYM, dont les boxeurs ont déjà participé à des combats sur des galas de Top Rank, à Las Vegas. D'autres suivront.

« J'ai Oscar Rivas qui doit boxer bientôt en principe, a noté Michel. On regarde pour (un nouveau combat pour) Kim Clavel. Marie-Ève Dicaire doit livrer son combat d'unification contre Claressa Shields en novembre. Mikaël Zewski pourrait retourner sur des événements de Top Rank: sa dernière performance leur a plu et ils m'ont dit qu'il serait le bienvenu. Présentement, on se tourne encore dans cette direction. C'est notre seule ouverture concrète pour l'instant. »

« C'est certain qu'il y a de l'impatience de notre côté, mais c'est temporisé quand on regarde la situation globale dans laquelle on se trouve, a ajouté Michel. Les entreprises comme les bars et les restaurants ferment ou sont ouverts de façon limitée sur leur capacité ou les heures d'opération. C'est une situation extrêmement complexe à gérer. On assiste à une recrudescence des cas de contamination. Ce que je retiens, c'est que le Dr Arruda a dit (lundi) que le virus est partout au Québec et qu'il faut prendre des moyens pour enrayer ça. Ça devrait être la priorité de tout le monde. »