MONTRÉAL – C’est dans le but avoué de ne pas freiner Marie-Ève Dicaire dans sa lancée qu’Yvon Michel tenait tant à ce que la championne des poids super-mi-moyens de l’IBF défende son titre pour la première fois en finale de l’événement qu’il a présenté samedi au Casino de Montréal.

 

Et c’est précisément pour la même raison que le promoteur a organisé d’urgence un gala le 13 avril au même endroit, plutôt que d’attendre au 28 juin au Centre Vidéotron, date prévue de la deuxième défense de sa ceinture en sous-carte du retour attendu dans le ring d’Eleider Alvarez.

 

« Je voulais m’assurer que son développement ne soit pas compromis, a mentionné Michel en entrevue à RDS.ca, samedi, après l’événement qui a finalement mis en vedette Shakeel Phinn. Elle est en train de devenir populaire et pour se faire connaître, elle se doit d’être très active...

 

« Et je ne voulais pas qu’elle attende six mois avant de se rebattre comme cela a été le cas pour Eleider. Cette trop longue période d’inactivité a fait en en sorte qu’Eleider est devenu un petit peu trop confiant et a surtout donné le temps à Sergey Kovalev de récupérer à 100 pour cent. »

 

Si le choix de Lina Tejada en avait laissé plus d’un pantois, étant donné que la Dominicaine avait battu une boxeuse montrant une fiche de 1-21-2 à son dernier combat, quelle sera leur réaction en apprenant qu’une autre pugiliste qui avait perdu 10 de ses 12 derniers duels se préparait dans l’ombre depuis quelque temps à affronter Dicaire si jamais Tejada n’était plus disponible?

 

Cette solution de rechange a cependant été écartée, car Tejada n’a appris que la veille qu’elle n’était plus admissible à se battre et rien ne dit que la boxeuse de remplacement aurait été en mesure de se déplacer à Montréal à temps et encore moins de respecter la limite à la pesée.

 

Malgré le fait que l’échéance du 13 avril est extrêmement rapprochée, Michel a indiqué avoir déjà entamé des pourparlers avec le promoteur Tom Loeffler – qui représente notamment l’Américaine Maricela Cornejo – et Chris Namus, que Dicaire avait vaincu par décision unanime des juges pour devenir championne du monde le 1er décembre dernier au Centre Vidéotron.

 

Namus a d’ailleurs suggéré sur Twitter pendant la fin de semaine que les deux clans devraient se mettre d’accord sur les termes en vue d’une revanche avant d’ajouter toutefois très rapidement qu’elle ne serait pas prête à monter dans le ring dans un aussi court délai pour affronter Dicaire.

 

La question du poids ne sera pas un enjeu pour la Québécoise, puisqu’elle n’est jamais passée près de dépasser la limite de 154 livres à la pesée en raison et qu’elle ambitionne de retourner chez les mi-moyennes dans un avenir rapproché. Comme tous les athlètes, Dicaire a cependant reconnu samedi que le processus de perte de poids est exigeant physiquement et mentalement.

 

L’annulation du combat contre Tejada pourrait ironiquement s’être avérée un mal pour un bien, parce que l’entraîneur de Dicaire, Stéphane Harnois, a été hospitalisé vendredi soir et il a été confirmé à RDS.ca qu’il n’aurait pas été en mesure d’être dans le coin de la boxeuse samedi.

 

Son adjoint Samuel Décarie-Drolet l’aurait remplacé, et malgré le fait qu’il a été aux côtés de Dicaire pour plusieurs de ses batailles depuis le début de sa carrière, personne ne sait comment elle aurait réagi dans le feu de l’action en l’absence de celui qui l’a menée à un titre mondial.