ZURICH - Si son physique en impose avec ses 2,13 m pour 145 kg, le Russe Nikolay Valuev, champion WBA des lourds, court toujours après la reconnaissance du monde de la boxe et son combat contre le vétéran américain Evander Holyfield samedi à Zurich ne devrait pas l'aider.

Pour son premier match depuis qu'il a récupéré la ceinture WBA en août dernier, Valuev, 35 ans, a choisi un monument qui, en son temps, a fait trembler Mike Tyson, Riddick Bowe ou James Douglas.

Mais à 46 ans, Holyfield ne fait plus peur à grand monde. L'Américain, ancien champion WBC des lourds entre 1990 et 1992, a disputé son dernier combat en octobre 2007 et a subi quatre défaites lors de ses huit derniers duels.

"Mon âge n'est pas un problème, j'ai assez d'expérience pour savoir comment battre Valuev", claironne pourtant Holyfield.

S'il accepte pour financer son onéreux train de vie de dilapider son reliquat de réputation forgée notamment par son duel contre Tyson qui lui avait arraché un bout d'oreille en 1997, le vétéran a laissé entendre qu'il s'agirait de son dernier défi.

"Je veux me retirer avec un titre de champion du monde", a espéré celui qui affiche à son palmarès 42 victoires (27 avant la limite) pour neuf défaites et deux nuls.

Face à un adversaire qu'il domine de 30 cm et 40 kilos, Valuev, lui, n'a pas grand chose à gagner dans ce combat présenté comme "un spectacle de cirque", à l'image d'une catégorie-reine en panne de crédibilité.

"Pour notre sport c'est un désastre", s'est même emporté l'agent des frères Klitschko, qui tente depuis plusieurs mois de monter un combat contre Valuev.

En cas de victoire, la "montagne russe" ne pourra plus fuir. Il devra affronter l'Ouzbek Ruslan Chagaev qui lui a infligé en avril 2007 sa seule défaite chez les pros en 49 combats et qui a abandonné le titre WBA sur blessure.

La pensée de Foreman

Pour sa part, l'ancien champion des lourds, George Foreman, juge que l'Américain Evander Holyfield offre "une image terrible de la catégorie des lourds" en tentant de devenir à 46 ans le plus vieux champion de boxe de l'histoire.

"Il offre une image terrible de la catégorie des lourds. Qu'il gagne, perde ou fasse match nul, il devrait tourner le dos à la boxe pour préserver sa réputation dans ce sport", a déclaré Foreman qui était lui-même devenu le plus vieux champion de l'histoire, en 1994, alors qu'il avait près de 46 ans.

"Sa tête commence à attirer les coups. Je n'aime pas ça, je n'aime vraiment pas ça. Il n'a jamais été un gros costaud. C'est un mec frêle, et ça lui coûte de plus en plus cher à chaque fois qu'il boxe", a poursuivi Foreman dans un entretien à la BBC.

"On ne sait jamais quand il est temps de passer à autre chose. Tous. Moi-même je suis resté trop longtemps, a reconnu l'Américain. On est tombé amoureux de quelque chose dont il n'aurait pas fallu tomber amoureux. C'est comme de tomber amoureux d'une mauvaise fille qui ne vous aime pas, qui en a sa claque de vous, mais vous, vous continuez à vous accrocher."