MARSEILLE (AFP) - Le boxeur français Mahyar Monshipour s'armera de méfiance à l'occasion de la quatrième défense de son titre WBA des super-coqs l'opposant au Japonais Shigero Nakazato, vendredi à Marseille, à l'occasion d'un choc de cogneurs programmé sur la route de la réunification.

Bien que s'étant toujours produit au pays du Soleil Levant, le challengeur est en effet précédé d'une solide réputation mise en exergue par le fait d'avoir tenu la limite deux fois face à l'emblématique mexicain Oscar Larios, monarque de la WBC, lequel constitue la cible majeure du Poitevin.

Ainsi, le guerrier humaniste oeuvrant pour l'association France-Bam (au profit des rescapés du tremblement de terre 2003) est-il tenté de battre son rival avant la limite pour envoyer un avertissement au Sud-Américain.

"Je veux mettre Nakazato KO avant le 10e round, tranche Monshipour, sachant néanmoins que si je ne suis pas au mieux, je peux perdre avant la limite, au quel cas j'arrêterais la boxe".

L'Iranien d'origine, fils d'un sous-préfet de police du chah, arrivé en France à 11 ans, semble toutefois à mille lieux de l'éventualité d'un échec face à l'Asiatique, comme lui réputé "rentre-dedans". N'a-t-il pas déjà programmé un championnat, par dérogation, le 25 juin au Futuroscope, sûr de rester le meilleur de la catégorie ?

Avant de passer entre les poings d'un homme de 32 ans, doté d'un cinglant crochet du gauche et auréolé de 24 victoires (dont 18 avant la limite) pour 1 nul et 7 défaites, le camp du licencié en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) se veut raisonnablement prudent: "S'il prend trop de coups, on annulera Poitiers", insiste l'entraîneur Mohamed Bennama.

Il en faut cependant plus pour entamer la conviction de l'intellectuel des rings qui, à 30 printemps, au terme de 26 succès (dont 17 avant la limite), 2 nuls et 2 défaites, ne s'est jamais senti aussi fort. "Je ne possède certes qu'un quart de titre, note-t-il, mais je suis le meilleur des quatre tenants d'une ceinture de super-coq (WBA, WBC, WBO, IBF)".

Le style, destructeur et généreux, de Mahyar Monshipour devrait sans nul doute conquérir à son tour la cité phocéenne, au centre d'un Palais des Sports où 7000 specateurs soutiendront le Gant d'Or 2004 ainsi que la locale Myriam Lamare mettant son titre des super-légers en jeu face à l'Ukrainienne Elena Tverdokhlev, une vielle connaissance.

Pour la première défense de son précieux bien, Lamare, toujours invaincue (9 victoires), retrouvera pour la 2e fois la pugiliste de l'Est au terne palmarès (4 succès, 5 défaites), qui l'avait pourtant secouée à Levallois-Perret l'an dernier.

Autre enfant de la Canebière, le mi-lourd Mehdi Sahnoune revient enfin, 18 mois après, auprès de son public, après son cuisant échec face à l'Italien Silvio Branco (KO 11e). "Kounet" entend démontrer contre le Congolais Mukadi Manda qu'il est à nouveau compétitif pour récupérer un titre (WBO) devant le Hongrois Zsolt Erdei, le 18 juin en Allemagne.

Les amateurs de sensations fortes devraient également être gâtés par la présence du Russe Valery Brudov, autre joyau de la collection Michel Acariès, un promoteur secoué faisant sa réapparition après son triple pontage coronarien subi le 18 mars.

Promis à de hautes destinées en lourds-légers, Brudov l'invaincu pourrait signer, en fin d'une réunion débutant à 19h30 devant le Brésilien Rogerio Cacciatore, un 23e KO sur une carte de visite comptant à ce jour 29 victoires.