WORCESTER (AFP) - Le boxeur français Jean-Marc Mormeck, champion WBA, et le Guyanais Wayne Braithwaite, maître de la WBC, vont tenter de redonner des lettres de noblesse à la catégorie des lourds-légers, comme au temps de l'Américain Evander Holyfield, samedi à Worcester (Massachusetts), près de Boston.

Mormeck et Braithwaite ont surmonté deux reports (blessure du Français) et conservé la confiance de leur promoteur, Don King, pour préserver leurs rêves de succéder à Holyfield, dernier champion incontesté de la catégorie après sa victoire sur le Portoricain Carlos de Leon en 1988.

"C'est flatteur comme comparaison", admet Mormeck qui, à 32 ans, peut devenir le premier champion français à brandir deux ceintures mondiales le même soir. De quoi briser un peu un certain anonymat dans lequel il végète dans l'hexagone depuis son option américaine sous la houlette du terrible King.

C'est au camp du grand argentier de la boxe, dans l'Ohio, que Mormeck a peaufiné sa préparation.

Une bonne préparation pour affronter un adversaire, invaincu en 21 combats, dont le surnom de "Big Truck" (gros camion) se justifie par un punch qui a endormi 15 de ses derniers adversaires avant la limite. Un style dévastateur qui plait au public.

"Acharnement et détermination"

"Je me sens déjà comme le champion unifié mais suis prêt à affronter quiconque pense le contraire, n'importe quel autre champion de la catégorie, assure Braithwaite, 29 ans. "Regardez mon palmarès: de 1998 à 2003, j'ai battu tous mes adversaires par K.O. Et c'est ce que Mormeck va subir".

Seul le Dominicain Louis Azille a tenu 12 reprises face au Guyanais, le 17 avril 2004 à New York.

"Il est jeune, vif et frappe fort, mais j'ai déjà boxé contre de meilleurs que lui, entre autres la légende Virgil Hill, et les ai battus", rappelle le champion de Bobigny, qui s'est offert deux fois l'Américain: par arrêt (9e) en février 2003 pour lui ravir le titre, avant de confirmer à l'unanimité des juges en mai 2004.

Conscient de l'avantage d'allonge pour son adversaire, le Français rappelle aussi qu'il a maîtrisé l'Ukrainien Alexander Gurov, autre rival de taille.

Pour lui, Braithwaite fait partie de ces "grosses frappes qui s'appuient sur leur punch pour gagner par KO mais, doutent lorsqu'ils ne trouvent pas la solution, comme ce fut le cas pour Tyson".

S'il n'a pas combattu depuis 10 mois, Mormeck estime qu'il la fera la différence grâce à "l'acharnement et la détermination".

Mormeck et Braithwaite ont en tête la prochaine étape: viser la ceinture IBF qui doit se jouer entre Bell et Brown.