Oscar Rivas peut maintenant concentrer ses énergies sur son duel de championnat du monde.

Le Montréalais d’origine colombienne n’a en effet eu aucun mal à écarter Sylvera Louis, mardi soir à l’hôtel Plaza de Québec, en finale d’un gala de Groupe Yvon Michel (GYM). Rivas (27-1, 19 K.-O.) l’a emporté par arrêt de l’arbitre à la suite de l’abandon de Louis (8-6) après le 3e round.

Rivas a ainsi officialisé son combat contre Kevin Lerena ou encore Bryant Jennings pour le titre des nouveaux poids super-lourds-légers (bridgerweight) du WBC. Le promoteur Yvon Michel a mentionné qu’une annonce sera bientôt effectuée, très possiblement au début du mois d’avril.

Jennings, que Rivas a battu par arrêt de l’arbitre au 12e round en janvier 2019 à Verona dans l’État de New York, hésiterait à signer le contrat pour affronter le Colombien, ce qui explique pourquoi le nom de l’aspirant sud-africain Lerena a fait surface au cours des dernières heures.

Mais avant toute chose, Rivas devait se débarrasser de Louis pour prouver qu’il était en forme après vingt mois d’inactivité et qu’il avait tourné la page sur sa première défaite depuis le début de sa carrière subie face à Dillian Whyte en juillet 2019 à Londres. Il peut dire mission accomplie.

L’athlète originaire de Cali a dominé son adversaire physiquement en lui faisant régulièrement perdre l’équilibre. Rivas n’a ainsi pas mis de temps à envoyer Louis au plancher au deuxième round après lui avoir asséné un coup au corps qui semblait à première vue pourtant inoffensif.

« Je me sentais très fort physiquement et mes réflexes étaient aiguisés, a expliqué Rivas après sa victoire. J’ai l’impression que je vais montrer de belles choses dans cette nouvelle catégorie de poids. Mon objectif est de devenir champion du monde et je vais attendre ce qui s’en vient. »

Malgré les embûches, Louis n’a jamais cessé d’essayer, mais pendant le troisième round, il était devenu évident qu’il n’était plus du tout en mesure de suivre le rythme infernal imposé par celui qui l’avait déjà vaincu par décision partagée des juges lors d’un gala en juin 2012 au Centre Bell.

« Au troisième round, j’ai forcé, et je n’étais pas satisfait du résultat que ç’a donné, a dit Louis. Il est resté calme, alors que je sentais que j’avais une perte d’énergie et de la difficulté à respirer.

« Ses coups ne faisaient pas si mal, mais c’est sa force physique qui est impressionnante. C’est comme des vagues dans l’océan. C’est décourageant! Sa force physique est vraiment supérieure à la mienne. Chapeau! C’est un boxeur qui est devenu plus subtil avec le temps. Il est patient. »

De retour après une absence de quatre ans et demi, Louis n’a pas été en mesure de confirmer si l’aventure se poursuivra à la lumière de la prestation qu’il a offerte ce soir. Il a besoin de recul.

« Je n’ai pas senti le poids des années, mais je n’ai pas fait de sparring en vue de ce combat, a avoué Louis. La mémoire musculaire qui vient avec, je ne l’avais pas. Cela dit, je ne sais pas si ç’aurait fait une différence. Disons que mon intelligence dans le ring était décongelée ce soir!

« C’est dur de bâtir sur une défaite et je devrai voir ce que je peux faire et dans quelle catégorie de poids. Avec le déconfinement annoncé, je veux aussi travailler sur la réouverture de mon gymnase, l’Underdog. Ça, c’est vraiment mon grand projet à court terme. »

Bouchard parfaitement rétabli de sa blessure

En demi-finale, Sébastien Bouchard a démontré qu’il était parfaitement rétabli de la cruelle blessure au biceps gauche qu’il avait subie pendant le quatrième round de son dernier duel en novembre 2019 en battant Mario Perez par décision unanime des juges (60-54, 59-55 et 58-56).

Bouchard (19-2) s’était déchiré le tendon distal dans un choc qui devait lui permettre d’accéder enfin aux classements mondiaux, étant donné que trois titres mineurs étaient à l’enjeu. Face à Perez (20-8-2), il a prouvé qu’il était capable de reprendre là où il avait malheureusement laissé.

Le boxeur de Baie-Saint-Paul a en effet contrôlé la majeure partie de l’action en portant de bons coups au visage de son adversaire, mais en profitant également de l’imprécision de ce dernier. Bouchard a ainsi gagné en efficacité et confiance au fur et à mesure que les rounds défilaient.

« Il me manquait la finition d’un gars qui a été hors du ring pendant beaucoup trop de temps, a expliqué Bouchard. L’air était très humide et c’était très dur pour les bronches. Si je n’avais pas autant travaillé sur mon cardio, j’aurais peut-être cassé à un certain moment dans le combat. »

Cinq précieux rounds pour Volny

Ç’a été bien plus long que la première fois, mais ce n’est pas Patrice Volny qui va s’en plaindre.

Un peu moins de trois ans après avoir stoppé Janks Trotter au 1er round, le Montréalais s’est servi de la revanche pour chasser la rouille avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 1:56 du 5e assaut après avoir envoyé son adversaire au plancher à trois reprises pendant l’affrontement.

Inactif depuis octobre 2019, Volny (16-0, 10 K.-O.) n’a pas mis beaucoup de temps avant de se mettre en marche en sonnant les cloches de Trotter (10-6-2) au début de la troisième minute du premier round. Il a poursuivi sur sa lancée au deuxième round en expédiant l’Albertain sur le canevas à l’aide d’un direct de la main droite au menton. Trotter a survi au round de peine et misère et a même ensuite été en mesure d’enchaîner les rounds malgré un visage ensanglanté.

Mais les assauts répétés de Volny ont fini par rapporter. Une gauche à la tête a envoyé Trotter au plancher au début du cinquième round, puis une série de coups ont exactement produit le même résultat, incitant l’arbitre Yvon Goulet à s’interposer pour mettre un terme au carnage.

« Je ne suis pas surpris que Trotter se soit rendu jusqu’au cinquième round, a déclaré Volny à la suite de sa 16e victoire en autant de sorties en carrière. Je m’attendais à ce qu’il soit au sommet de sa forme, étant donné que personne au monde ne désire se faire arrêter au premier round.

« À vrai dire, je suis très content d’avoir fait cinq rounds. Un an et demi sans donner ou prendre de coups dans un combat, c’est long. J’ai démontré que j’avais bien travaillé dans le gymnase. »

Volny devrait normalement remonter dans le ring à la fin du printemps ou au commencement de l’été pour affronter l’Allemand Patrick Wojcicki dans un duel afin de déterminer l’identité de l’aspirant obligatoire au titre des moyens de l’IBF présentement détenu par Gennady Golovkin.

« J’espère que le combat sera présenté bientôt et mon promoteur Lee Baxter travaille fort pour qu’il ait lieu, a conclu Volny. C’est certain que je me croise les doigts après trois annulations. »

En lever de rideau, Francis Charbonneau (3-1) a battu Alexandre Roberge (1-1) par décision partagée des juges (60-54, 58-56 et 56-58) au terme d’un combat pendant lequel les six rounds ont été chaudement disputés. Charbonneau a connu en affrontement en deux temps en dominant les deux premiers rounds avant de connaître une baisse de régime lors des deux suivants. Il s’est cependant ressaisi avant la fin de la confrontation grâce à son jab qu’il doublait.

Par ailleurs, Alexis Barrière (1-0, 1 K.-O.) a réussi ses débuts chez les professionnels en passant le knock-out à Colin Sangster (2-1) à 1:20 du 2e round. Barrière a ébranlé son adversaire grâce à un uppercut avant de l’envoyer dans les câbles avec une série de coups. Sangster a ensuite posé un genou au tapis pour reprendre ses esprits, sauf que l’Ontarien ne s’est finalement jamais relevé.