Un peu plus de douze ans après avoir effectué ses débuts dans les rangs professionnels, Oscar Rivas aura enfin l’occasion de combattre pour la raison pour laquelle il avait décidé de quitter sa Colombie natale afin de s’établir au Québec : la chance de mettre la main sur un titre mondial.

Le boxeur maintenant âgé de 34 ans sera en effet la tête d’affiche d’un événement de Groupe Yvon Michel présenté vendredi soir à L’Olympia de Montréal, alors qu’il pourrait devenir le premier champion de l’histoire des super-lourds-légers, une nouvelle catégorie de poids du WBC.

Devant se mesurer à l’origine à l’Américain Bryant Jennings, qu’il avait déjà battu en janvier 2019, Rivas (27-1, 19 K.-O.) affrontera plutôt le Néo-Écossais Ryan Rozicki, un adversaire nettement moins expérimenté, mais qui reste néanmoins un cogneur extrêmement dangereux.

« Je vois ce combat comme une opportunité pour progresser dans ma vie de boxeur, a déclaré Rivas pendant une visioconférence organisée mardi avant-midi. Je suis content de l’instauration de cette nouvelle catégorie de poids. Je sais que je suis capable de devenir champion du monde.

« C’est une grosse soirée pour moi et ça fait deux ans que je travaille pour ça. Depuis mon combat contre Dillian Whyte, j’ai travaillé à améliorer toutes les lacunes dans ma technique. Je possède plus d’expérience et je sais ce que j’ai à faire pour offrir une très grande performance. »

Le Montréalais d’origine colombienne est conscient qu’une chance comme celle qui se présente à lui ne passera pas deux fois. Dans le passé, il lui est souvent arrivé d’offrir des prestations en demi-teinte – contre Hervé Hubeaux à Toronto en mai 2018 ou face à Fabio Maldonado à Québec en décembre de la même année –, alors que tous les projecteurs étaient braqués sur lui.

« Oscar ne s’abaissera pas au niveau de son adversaire, parce que c’est l’opportunité d’une vie, a promis son entraîneur Marc Ramsay. Oscar est maintenant un vétéran de la boxe, il n’est plus une petite recrue. Il y a de nombreuses embûches, mais ces choses-là ne l’ont pas dérangé.

« Oscar est conscient qu’il a devant lui un adversaire déterminé et qui sera un dossier beaucoup plus complexe que Jennings. C’est parce que Rozicki est un gars déterminé et agressif et avec qui il n’y pas de demi-mesure. C’est un boxeur entier qui vient ici pour une chose : battre Oscar. »

Homme de peu de mots, Rozicki (13-0, 13 K.-O.) reconnaît d’emblée qu’il n’est pas le favori en vue du duel. Le Néo-Écossais ne compte que 13 combats et 30 rounds d’expérience contre 28 combats et 122 rounds pour Rivas, qui a aussi participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008.

« C’est un rêve qui devient réalité pour moi et toute la pression est sur les épaules d’Oscar, a fait remarquer Rozicki. Je suis vraiment là pour faire de mon mieux et pour lui passer le knock-out!

« Je sais que l’expérience est dans son coin, mais j’ai toujours appris un peu sur le tas. J’ai déjà affronté des boxeurs qui étaient puissants, donc ça ne sera pas une grande surprise pour moi. »

« C’est un boxeur que je connais depuis les rangs amateurs et qui a déjà servi de partenaire d’entraînement à Eleider Alvarez en vue de son combat contre Joe Smith fils, a ajouté Ramsay. C’est un boxeur qui possède les mêmes qualités que Smith. Je sais exactement ce qu’il va offrir dans le ring. Il est très puissant, mais c’est également le cas de tous les boxeurs à ce niveau-là. »

« Je suis tanné de la nourriture »

Afin de se conformer à la nouvelle catégorie des super-lourds-légers, Rivas et Rozicki ne pourront dépasser la limite de 224 livres à la pesée, jeudi. Autant le premier a assuré qu’il ne s’agira pas d’un enjeu, autant le deuxième a mentionné qu’il n’en peut plus de se goinfrer.

« Dans le passé, Oscar se maintenait à 235 livres et nous travaillons en puissance dans le but de gagner du poids au lieu d’en perdre, a expliqué Ramsay. Cette fois, nous avons travaillé en volume et Oscar doit présentement peser autour de 230 livres. Cela ne sera pas un problème.

« À vrai dire, c’est une chose que nous aurions peut-être dû faire avant. En étant plus léger, Oscar a gagné en vitesse et n’a pas du tout perdu la force physique qui le caractérisait. Oscar a extrêmement bien travaillé en gymnase et nous avons grandement pu peaufiner sa technique. »

« Je suis tanné de la nourriture! Je n’avais jamais mangé comme ça auparavant pour gagner du poids, a précisé Rozicki. D’un autre côté, je ne me sens pas plus lent, mais toujours aussi puissant! Je me suis entraîné pour 15 rounds, donc je sais que je peux en faire facilement 12. »

En plus du combat Rivas-Rozicki, Sébastien Bouchard (19-2, 8 K.-O.), Terry Osias (9-0, 4 K.-O.), Kevin Menoche (4-0, 4 K.-O.), Alexis Barrière (3-0, 3 K.-O.). L’Ontarien et ancien aspirant mondial Steve Rolls (20-1, 11 K.-O.) sera également de la partie, alors qu’un combat revanche à saveur locale entre Francis Charbonneau (3-1, 1 K.-O.) et Alexandre Roberge (1-1) ponctuera la soirée.