Stéphane Ouellet n'est plus l'enfant chéri des Québécois. J'en ai eu la preuve vendredi soir à l'auditorium de Verdun. Telle ne fut pas ma surprise d'entendre des hués lorsque le Jonquièrois s'est amené sur le ring, quelques minutes avant d'affronter Pain Peters.

Ouellet a perdu la tête lors de ce combat. Connaissant le moineau, il était probablement déjà K-O avant même que ne débute le combat. Contrairement à ce qu'il m'a révélé en entrevue, les hués du public l'ont atteint droit au cœur.

Une défaite était toutefois prévisible. Il était en piètre condition physique. 192 livres! Jamais je n'avais vu Ouellet aussi gras. Pour vous donner une idée, lors de ses deux premiers duels face à Davey Hilton, Ouellet pesait 159 livres.

Ouellet a toujours été adulé. Il a porté la boxe sur ses épaules dans les années 90, grâce à son talent, son charisme et sa personnalité attachante. Mais depuis un an ou deux, il a perdu des plumes(dans son cas, on pourrait dire que le poète a perdu sa plume!). Les gens ont commencé à critiquer sa façon d'agir, son manque de rigueur et de sérieux.

Quelques minutes après sa défaite par disqualification, il parlait de retraite. Sa dixième! Le poète a souvent voulu se retirer notamment avant d'affronter Alain Bonnamie et après son deuxième revers face à Hilton. Mais plus tard en soirée, les remords ont fait surface. Se sentant humilié, Ouellet désirait une revanche!

Oubliez ça. Nous ne le reverrons plus dans un ring du UCC. Il sera suspendu 6 mois pour avoir donné des coups de tête et un an pour avoir mordu. La commission athlétique en fera autant en lui retirant son permis. Il devra passer des tests psychosomatiques s'il espère boxer à nouveau.

Mais ne soyez pas inquiets! Dans quelques années, il aura besoin d'argent et il refera surface, se disant plus motivé que jamais! Stéphane, c'est Stéphane!

D'ici là, Ouellet dit avoir plusieurs projets en tête. Un de ceux-là est de déménager dans le Grand Nord, à Kuujaaq! Il aimerait y fonder une école de boxe pour aider les jeunes à sortir de la rue.

C'est Yvon Michel qui doit rire dans sa barbe. Après sa séparation avec Ouellet, plusieurs croyaient qu'Interbox commettait une erreur en laissant partir un athlète de sa trempe. Aujourd'hui, même ses plus fidèles supporters ne croient plus en lui. Comme quoi, le talent ne peut tout faire seul