Qu'on lui accorde peu de chances de battre Davey Hilton fils à sa troisième tentative n'a aucune importance, Stéphane Ouellet est simplement heureux de se retrouver de nouveau sous les feux de la rampe.

"C'est en quelque sorte une chance de renaître qu'on m'offre, une occasion inespérée. Je n'en reviens pas encore", a affirmé le "Poète de Jonquière", jeudi, au cours de l'interminable, mais sobre, conférence de presse du groupe InterBox au Casino.

"Je n'aurais jamais cru de me retrouver encore en finale d'un gala majeur. C'est une grande fierté personnelle que de faire partie du même programme que Arturo Gatti, un ami d'enfance. C'est comme un cadeau que je vais essayer de faire profiter aux gens."

Le "combat de la rédemption" pour Ouellet en sera un de 10 rounds. Les deux pugilistes, qui n'ont pas dévoilé le montant de leur bourse, ont accepté de combattre dans la catégorie des super moyens (170 livres). Le gagnant devrait affronter le Britannique Glen Cathley en combat de championnat du monde du WBC.

Ouellet a dû se montrer insistant auprès du directeur général d'InterBox Yvon Michel, à la suite de l'abandon d'Eric Lucas. Le clan Hilton n'était également pas chaud à l'idée, au début.

"Mais avait-on réellement le choix de refuser après la blessure qu'a subie Eric Lucas, a souligné Hilton. Je n'ai pas boxé depuis plusieurs mois et je ne veux pas rester trop longtemps inactif."

Ouellet sait que n'eût été de la malchance de son ami Lucas, il n'aurait pas obtenu cette autre chance.

Il a donc gardé un profil bas, hier. Comment pouvait-il adopter une attitude différente compte tenu des deux défaites qu'il a subies aux mains de Hilton.

"Il n'était pas obligé de m'accorder une autre chance, mais il l'a fait", a-t-il d'ailleurs noté.

L'attitude calme et sereine de Ouellet tranchait avec celle quelque peu haineuse qu'il a affichée avant les deux rendez-vous contre Hilton.

"La haine, c'est finie pour moi. Je n'en suis plus imprégnée, a-t-il mentionné avant d'ajouter: Je serais stupide de prédire une victoire cette fois."

Même Hilton, qui aurait eu beau jeu, a fait preuve de retenue dans ses propos. Il a même dit craindre ce troisième duel contre un adversaire qui tente de relancer sa carrière.

"Stéphane n'a aucune pression. Il n'a rien à perdre, mais tout à gagner. Je ne le prendrai pas à la légère, c'est sûr."

Ouellet, lui, veut fournir aux amateurs un "spectacle digne de ce nom".

"J'ai confiance que le troisième combat ressemblera davantage au premier qu'au deuxième affrontement."

Ouellet veut effacer de son esprit le K.-O. au troisième round que lui a passé Hilton, le 28 mai 1999.

"Je voulais finir ma carrière sur une meilleure note que celle-là. Le pire m'est arrivé ce soir-là. J'ai mis beaucoup de temps avant de l'accepter. Mais j'ai réussi à me sortir du pire pétrin."

Se disant en bonne forme, Ouellet a affirmé que Hilton retrouvera dans l'arène, le 8 septembre, un boxeur amélioré par rapport à l'an dernier.

"J'ai modifié quelque peu mon approche. Ce n'est pas grand-chose, simplement quelques détails."

Hilton (38-1-3) a avancé qu'il enverra Ouellet (28-3-0) au tapis, comme il l'a fait l'an dernier.

"À quel round, je ne le sais pas. Mais je sais qu'il va encore tomber."

Son gérant Henri Spitzer s'est moqué de Ouellet en le qualifiant de "gentil garçon très courageux, mais quelque peu masochiste".

"Si c'est son désir de se faire knockouter une troisième fois, Dave est là pour l'accomoder", a-t-il lancé.