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MONTRÉAL – Comme tout dirigeant d’organisations sportives qui se respectent, les promoteurs de boxe sont continuellement à la recherche de nouveaux talents afin d’assurer la pérennité de leur entreprise et ainsi préparer la relève qui soulèvera les passions des amateurs québécois.

Faute de réel prodige à l’échelle locale, Eye of The Management, InterBox et Groupe Yvon Michel se sont surtout tournés vers l’étranger pour renflouer leur banque de boxeurs au cours des dernières années. Sauf que cette saison, le premier choix au repêchage est originaire d’ici.

Et signe des temps, Camille Estephan a pigé dans la bouillonnante scène féminine et a ainsi offert un contrat à la quintuple championne canadienne de boxe amateur Kim Clavel, qui aurait normalement dû disputer son premier combat contre Liliana Broquez ce soir au MTelus.

La Mexicaine a cependant fait osciller le pèse-personne 9,8 livres au-dessus de la limite prévue de 108, si bien que les débuts pros de la jeune femme originaire de Crabtree devront attendre.

Qu’à cela ne tienne, la protégée de Danielle Bouchard jugeait que le moment était opportun pour passer dans les rangs payants, après deux participations aux Championnats du monde en 2012 en Chine et en 2016 au Kazakhstan où elle s’est chaque fois inclinée en quart de finale.

« Comme ma catégorie de poids – les super mi-mouches – n’est pas représentée aux Jeux olympiques et que j’avais participé aux championnats du monde, continentaux, canadiens et provinciaux, je sentais que j’avais fait le tour du jardin, a expliqué Clavel en entrevue à RDS.ca.

« À la fin de ma carrière amateur, j’étais classée quatrième au monde dans ma catégorie et après avoir remporté la médaille d’or aux Championnats continentaux présentés au Honduras, j’ai décidé que mon bagage était assez gros et que c’était le temps de passer chez les pros. »

Contrairement à ce qu’il est possible d’observer dans les catégories de poids supérieures – notamment celle dans laquelle évolue Marie-Ève Dicaire – le bassin de boxeuses chez les super-mi-mouches est important : 115 athlètes étant répertoriées selon le site spécialisé BoxRec.

« Il y a beaucoup de filles des États-Unis, du Mexique de l’Argentine et de l’Asie, a précisé Clavel. Il y a assez de combattantes pour que je puisse prendre de l’expérience et réussisse à me faire connaître. Nous allons commencer tranquillement par des combats de quatre ou six rounds. »

« Nous allons voir comment elle performe, car c’est du nouveau pour elle avec les petits gants. Ça cogne dur, a ajouté Estephan. Nous allons voir comment elle va s’ajuster. Elle veut aller en combat de championnat du monde le plus vite possible, mais nous ne sommes pas pressés. »

Même s’il joue de prudence à première vue, le promoteur ne tarit pas d’éloges à l’endroit de celle qui mène également une carrière d’infirmière auxiliaire de front. Les objectifs sont clairs.

« C’est une future championne de monde, a promis Estephan. Je ne veux vraiment pas manquer de respect à personne, mais le type de talent qu’elle possède, ce n’est comparable à personne.

« Ce n’est pas un coup de marketing. Elle est charmante, mais ce n’est pas pour ça qu’elle est dans l’équipe. Je ne veux pas de boxeur qui n’a pas le potentiel d’être champion du monde. »