MONTRÉAL - La rivalité entre Jean Pascal et Bernard Hopkins a augmenté d'un autre cran, lundi midi au Centre Bell, alors que les deux boxeurs en sont pratiquement venus aux coups à l'extérieur du ring.

Pascal a fait littéralement sortir Hopkins de ses gonds pendant la conférence de presse officialisant la présentation de leur deuxième affrontement le 21 mai prochain, après que le pugiliste québécois eut accusé son adversaire américain d'être un tricheur, car il refusait de se soumettre à des tests sanguins afin de prouver qu'il est « propre ».

« Bernard, il n'y a aucun doute que tu es propre, mais si tu acceptes de passer le test, tu le démontreras au reste du monde », a lancé Pascal. « Accepteras-tu de passer un test sanguin? »

« Il ne faut pas oublier que tu fais partie de la même famille que Shane Mosley - un ancien champion des poids légers, mi-moyens et moyens dont le nom a été associé au laboratoire BALCO - et vous avez le même entraîneur - Nazim Richardson… »

C'est à ce moment précis que les choses ont véritablement dégénéré. Visiblement piqué au vif par les attaques du jeune champion, le vétéran aspirant s'est levé de son siège pour quitter la conférence de presse. Et alors que Pascal continuait de l'invectiver, Hopkins l'a poussé avant que les clans des deux boxeurs n'interviennent pour que la situation ne s'envenime davantage.

Donnant l'impression de ne pas avoir réellement eu le dernier mot, Pascal a ensuite rajouté de l'huile sur le feu, alors qu'il s'adressait aux journalistes. Le pugiliste lavallois a expliqué qu'il ne fait que dire tout haut ce que les amateurs pensent tout bas.

« Je n'accuse personne, je ne fais que poser des questions », a mentionné Pascal. « Je ne pense pas que Bernard prend quelque chose… Moi, je suis prêt à passer des tests n'importe quand. »

De son côté, Hopkins n'a pas du tout digéré que son intégrité soit remise en question, rappelant qu'il s'était toujours soumis aux ordres des différentes commissions athlétiques depuis le début de sa carrière.

« J'ai été pris en embuscade, c'était très irrespectueux », a déclaré Hopkins. « J'étais ici pour faire la promotion du combat et on m'accuse d'être un tricheur. C'est une vraie honte. »

« Mais à quoi pouvait-on vraiment s'attendre d'un jeune homme comme lui? Qui est-il pour me demander de passer des tests? »

Une affaire personnelle

L'altercation a évidemment été le point culminant d'une conférence de presse pendant laquelle les deux partis ont exactement repris là où ils avaient laissé au mois de décembre dernier à Québec, où Pascal (26-1-1, 16 K.-O.) et Hopkins (52-5-2, 32 K.-O.) s'étaient livré un verdict nul majoritaire.

Le président et directeur général de Golden Boy Promotions Richard Schaefer a donné le coup d'envoi aux hostilités en prédisant que Hopkins fera encore mal paraître Pascal.

« Le nom de ce gala ne devrait pas être Dynastie II, mais bien La reprise des classes », a illustré Schaefer. « Pascal a coulé l'examen la première fois et Bernard lui donnera encore toute une leçon. »

Son protégé a ensuite été beaucoup plus volubile en rappelant que c'était Golden Boy Promotions qui avait remporté l'appel d'offres pour la présentation du combat revanche et que c'est lui qui a décidé de venir se battre à Montréal.

« Ce duel aurait pu être tenu n'importe où sur la planète, mais j'ai choisi de venir ici pour lui botter le derrière », a déclaré Hopkins. « Nous verrons s'il a étudié ou pas. Il devra se battre pendant 12 rounds et non pas seulement 4 comme la dernière fois. »

L'aspirant s'est ensuite directement adressé au champion afin de l'avertir de ce qui l'attendait.

« Tu es fini mon grand », a déclaré Hopkins. « Tu n'oublieras jamais ce combat. Comme Antonio Tarver et Kelly Pavlik avant toi. »

Pascal, qui avait encore sur le cœur le geste de Hopkins de subtiliser des mains du maire de Québec Régis Labeaume sa ceinture des mi-lourds du WBC, a cette fois pris les devants en lui donnant cette même ceinture ainsi que celle de l'IBO et The Ring.

Et comme s'il n'en avait déjà pas fait assez, le champion lavallois a lancé un paquet de suces en direction de Schaefer et Hopkins tout en leur demandant d' « arrêter de pleurer ».

Ayant de la difficulté à masquer leur stupéfaction, les membres du clan Pascal ont par la suite cherché à atténuer les propos de leur protégé.

« C'est vraiment devenu une affaire personnelle », a avoué l'entraîneur Marc Ramsay. « Il y a beaucoup de choses qui ont été dites depuis quelques mois et jamais nous n'avons senti la moindre marque de respect de leur part. Nous commençons à les connaître. »

Pascal et Hopkins se retrouveront dès demain à New York pour faire la promotion du gala qui mettra également en vedette en demi-finale Adrian Diaconu et Chad Dawson - deux anciennes victimes du Québécois.

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