Pour un deuxième combat de suite, Jean Pascal semble préférer l'approche de la sagesse dans ses propos, mais il avait tout de même quelques messages clairs pour Bernard Hopkins à l'approche de leur grand rendez-vous du 18 décembre à Québec.

Même s'il a été très respectueux dans une conférence téléphonique tenue mardi, le champion du monde des mi-lourds de la WBC a révélé qu'il aurait une surprise pour son adversaire au dossier impressionnant.

«Il est un boxeur intelligent, mais j'ai trouvé quelque chose à exploiter», a déclaré Pascal. «Je ne peux pas le dévoiler maintenant, mais vous allez le découvrir le 18 décembre et je serai le gagnant.»

Pascal (26-1-0, 16 K.-O.), qui reviendra au Québec le 10 décembre à la suite d'un exigeant camp d'entraînement de six semaines, n'avait toutefois pas l'intention d'en dire davantage sur son secret décelé par le clan de son entraîneur Marc Ramsay.

«Je ne donnerai aucun indice à Bernard, mais je peux vous dire que j'ai une grande surprise pour lui et je dirais même deux ou trois», a-t-il ajouté.

Fort d'une expérience de 57 combats professionnels, Hopkins (51-5-1, 32 K.-O.) était loin d'être intimidé par le défi qui se présente devant lui.

«J'ai vu tous les styles durant ma carrière et j'ai tout entendu sur la boxe. Je crois que Pascal doit se soucier de ce que je vais lui offrir dans le ring», a prétendu le vétéran boxeur de 45 ans. «Je sais qu'il veut se bâtir un nom contre une légende vivante. Je serai à la hauteur et je ne m'attends pas à un combat facile.»

À 11 jours de cette confrontation historique, Pascal a hâte que l'attente soit terminée et il avance qu'il serait prêt à se battre dès maintenant.

«Je me sens très bien et je suis très excité. Je suis un peu comme un enfant dans un magasin de bonbons, mais je ne dois pas me laisser déranger et je dois rester concentré. C'est le combat le plus important de ma carrière et il va définir la suite des choses», a confié le pugiliste de 28 ans.

«Je suis reconnu pour ruiner des carrières»

Quatre mois après avoir vaincu le dangereux Chad Dawson, Pascal sera opposé à celui qu'on surnomme le professeur et qui a notamment battu Roy Jones fils, Kelly Pavlik, Antonio Tarver, Oscar De La Hoya et Felix Trinidad au cours de sa carrière.

Fidèle à son surnom, le vieux routier américain a récemment déclaré qu'il ne voulait pas infliger un K.-O. à Pascal, mais qu'il voulait plutôt lui donner une leçon durant 12 rondes.

«Ça m'importe peu! Parfois, je l'entends dire qu'il veut me passer le K.-O. et d'autres fois non… Je ne me concentre pas sur ce qu'il dit ou fait! Je ne peux pas contrôler sa bouche ou son entraînement donc je me concentre plutôt sur ma préparation», a répliqué Pascal avec calme.

Cette retenue dans ses déclarations en surprend plusieurs, mais Pascal assure qu'il n'a pas changé.

«Je suis toujours le même! C'est certain que je prends de la maturité et que je vieillis, mais je ne parle pas moins pour plaire à mes détracteurs. J'adapte plutôt ma stratégie en fonction de chacun de mes combats», explique-t-il.

Nul doute, Pascal voue un grand respect à son opposant. Par contre, Hopkins ne se gêne pas pour lui rappeler qu'il ne se compare guère aux plus grands boxeurs avec lesquels il a croisé le fer.

«Je ne peux pas encore le comparer à mes anciens adversaires car je n'ai pas encore monté dans le ring face à lui, mais il n'est pas dans le top 10 de ceux que j'ai affrontés sauf que je dois tout de même respecter son talent. Je suis reconnu pour ruiner des carrières donc il sera prêt pour un combat difficile. Je peux aussi ajouter que quand tu compares ma fiche à la sienne, c'est facile de savoir qui est LE diplômé de Harvard en boxe!», a lancé Hopkins.

Ce jeu des comparaisons n'effraie pas du tout Pascal qui préfère envoyer la pression dans le camp adverse.

«Pour une rare fois, je crois que la pression se retrouve sur ses épaules. Plusieurs experts pensent qu'il aura le dessus sur moi. Cependant, il doit être à la hauteur de sa réputation puisque je suis l'élève et qu'il est le professeur. J'ai donc tout à gagner car je suis encore jeune même si je perdais cette confrontation alors qu'une défaite signifierait la fin pour lui. Je me présente comme le jeune lion parce que je ne suis pas censé battre une légende vivante…», a indiqué Pascal à l'approche de ce combat d'envergure pour lequel 16 000 des 16 500 billets ont été vendus.