MONTRÉAL - Alors qu'Adonis Stevenson poursuit sa marche vers les plus hautes sphères du monde de la boxe professionnelle, il est facile d'oublier que le sport peut être ni plus ni moins qu'un moyen de subsistance.

C'est précisément le cas de son adversaire Noe Gonzalez, que Stevenson affrontera vendredi soir au Centre Bell en finale du quatrième gala de la saison de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel (GYM).

« Il s'agit d'un combat extrêmement important pour ma famille », a avoué Gonzalez par le biais d'un interprète, mardi, après un entraînement tenu dans les locaux de GYM à Montréal. « C'est la boxe qui m'a permis de me sortir de la pauvreté. »

Initié au noble art par les frères de son épouse, cet ancien joueur de soccer et partisan du Club Atlético Peñarol sait pertinemment qu'une victoire lui permettra vraisemblablement d'enfin vivre de son sport.

« La boxe ne me permet pas encore de subvenir pleinement aux besoins de ma famille », poursuit le père de deux enfants de sept et cinq ans. « C'est pourquoi je me suis préparé pour le plus grand défi de ma carrière. »

Gonzalez connaît très bien son adversaire et n'hésite pas à le qualifier de « guerrier ». Il sait également que Stevenson profitera de l'appui inconditionnel de ses partisans, mais cela ne le dérange pas outre mesure.

« Je me suis souvent battu à l'étranger », rappelle celui qui est notamment passé par l'Allemagne, les États-Unis et le Mexique. « À vrai dire, je suis plutôt à l'aise lorsque je me bats à l'extérieur. »

Gonzalez ne craint pas non plus d'avoir à se mesurer un boxeur gaucher, expliquant qu'il n'en sera pas à sa première expérience du genre.

« J'ai affronté plusieurs gauchers depuis le début de ma carrière », ajoute-t-il. « Mon premier entraîneur était gaucher. »

Le pugiliste uruguayen qui demeure maintenant en Argentine a passé les derniers jours dans un gymnase de New York pour parfaire sa préparation et son entraîneur assure avoir prévu tout ce qui pouvait attendre son protégé.

« Nous avons préparé un plan de match axé sur l'attaque et un autre sur la contre-attaque », précise Ivan Protti. « Il s'agit d'un combat risqué pour les deux boxeurs. »

Steward prédit un knock-out

Comme il l'avait fait la veille, Stevenson a réitéré qu'il déborde de confiance en vue de son duel qui sera présenté aux États-Unis sur les ondes de ESPN 2.

Son entraîneur Emanuel Steward a cependant été nettement plus loquace, prédisant même que son élève l'emportera par knock-out pour un cinquième combat de suite.

« Adonis est dans une forme physique resplendissante et son jeu de pieds est particulièrement impressionnant », analyse Steward. « Gonzalez garde les mains hautes et Adonis n'aura qu'à lui envoyer son jab pour le faire plier. »

« Je ne crois pas que Gonzalez possède la vitesse pour rivaliser avec Adonis. J'ai l'impression que Gonzalez va se faire frapper solidement. »

Outre Stevenson, Eleider Alvarez - et peut être Oscar Rivas si le temps le permet - aura l'occasion de se faire valoir sur les ondes de ESPN. Alvarez affrontera l'Américain Rayco Saunders, un vétéran qui a déjà fait la limite contre Edison Miranda et Ismayl Sillakh.

Après le rendez-vous raté avec Otis Griffin au mois de février dernier, Alvarez a plus que hâte d'en découdre avec son adversaire.

« Je suis prêt à affronter n'importe qui », lance Alvarez dans un français impeccable. « Je suis encore mieux préparé que la dernière fois. »

« C'est un combat qui s'inscrit dans son processus d'apprentissage », continue son entraîneur Marc Ramsay. « L'objectif premier est de faire des rounds et de savoir où il se situe dans la catégorie. Saunders est un boxeur très résistant. »