Les belles années de la boxe locale au Québec, on les doit en grande partie à Régis Lévesque.

« Ma force, c'est que pendant 50 ans, un mois ou un mois et demi avant chaque combat, je prédisais l'assistance et je savais si j'allais balançais mon show ou non », déclare l'homme coloré de 77 ans.

Régis Lévesque a fait ses débuts en promotion dans les années 60, à Trois-Rivières, avec Robert Cléroux. Par la suite, à Montréal, il a contribué aux succès des Donato Paduano, Fernand Marcotte, Gaétan Hart et plusieurs autres sur une période de 50 ans.

Hart reconnaît la générosité de son flamboyant promoteur de l'époque.

« J'ai eu de bonnes bourses avec Régis. J'ai même eu la chance de défendre mon titre à plusieurs occasions, ici à Montréal. Les belles années de la boxe, c'est avec Régis qu'on les a eues. »

Et Paduano aussi.

« J'ai été bien payé. Je gagnais jusqu'à 22 % de la recette. On ne voit plus ça aujourd'hui. »

« Il a monté des choses incroyables, renchérit Fernand Marcotte. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui auraient pensé faire un combat entre moi et Melo (Eddie). Il y a déjà eu 18 000 personnes au Forum de Montréal. »

Lévesque était un personnage bourru, au langage cru, qui avait un grand sens du spectacle.

Yvon Michel, promoteur de GYM, souligne qu'il était aussi très intelligent.

« Quand il faisait des explosions ou des sorties, c'était réfléchi, pensé et planifié. »

Et ne lui parlez pas de la boxe d'aujourd'hui à saveur internationale. Lévesque, c'est le local.

Selon Guy Émond, Lévesque s'est dévoué cœur et âme à son sport.

« Sa plus grande maîtresse était la boxe. Régis a vécu pour elle. C'était un malade de la boxe et il a aimé ses boxeurs. On n'en reverra pas un autre comme lui. »

Lévesque est un homme unique, qui veut que l'on se souvienne de lui en ces termes : « Le plus grand promoteur qui a passé à Montréal depuis 1960. »

*D'après un reportage de Jean-Luc Legendre