MONTRÉAL - Après six années passées dans le giron du Groupe Yvon Michel (GYM), Antonin Décarie a convenu qu’il était maintenant le temps de passer à autre chose.

D’un commun accord avec GYM, Décarie a jugé qu’il était dans son intérêt de se tourner vers un promoteur qui lui offrirait la chance de se battre plus souvent.

Décarie sera ainsi l’une des têtes d’affiche de la nouvelle série « Boxing Lounge », d’Eye of The Tiger Management (EOTTM) qui se mettra en branle le 5 février au New City Gas de Montréal.

« Il n’y a pas eu de friction entre GYM et moi, c’est seulement une divergence d’opinion sur la vision des choses », a expliqué le boxeur lavallois en conférence de presse, mardi matin. « Nous ne nous entendions pas sur ce vers quoi je m’enlignais. »

« C’était important pour moi d’être plus actif que je ne le suis présentement. Dans les derniers temps, je n’ai pas boxé sur une base régulière. Je voulais mettre le pied un peu plus sur l’accélérateur. Il n’y avait pas de possibilité pour moi de ce côté-là. »

À la suite de sa victoire sur Victor Lupo au Colisée Pepsi de Québec en décembre 2011, Décarie est monté dans l’arène trois fois, dont une seulement dans la Belle Province. À son dernier combat au Centre Bell en septembre 2013, il a vaincu l’obscur Français Salim Larbi.

« Antonin voulait une place importante dans notre organisation. Il voulait que l’accent soit mis un peu plus sur lui », a précisé le promoteur Yvon Michel. « Nous lui avons donné l’opportunité de se battre en championnat du monde et sur les ondes du réseau américain HBO. Antonin est un atout dans une organisation, mais nous ne pouvons plus le prioriser comme avant. »

Après une première défaite devant Souleymane M’baye dans un combat pour le titre intérimaire des poids mi-moyens de la WBA en mai 2010, Décarie a enchaîné avec 4 victoires, dont celles sur Lupo et l’espoir invaincu Alex Perez sur HBO en septembre 2012.

Mais à sa sortie suivante pour la ceinture d’argent des mi-moyens du WBC face à Luis Carlos Abregu, sa défaite par décision unanime des juges l’a fait dégringoler dans la hiérarchie des boxeurs de GYM. Avec Adonis Stevenson, Jean Pascal, Eleider Alvarez, David Lemieux, Artur Beterbiev et même Kevin Bizier, il ne semble plus y avoir de place pour les Décarie de la terre.

« Nous gardions Antonin parce qu’il offrait toujours de bons combats. Nous aimions sa personnalité et il était un formidable ambassadeur pour le sport », a ajouté Michel. « Sauf qu’au final, nous avons mené Antonin là où son talent pour l’amener avec les ressources que nous avions. »

Décarie a également avoué que le report de la Coupe du monde du WBC a précipité un dénouement qu’il savait pertinemment inévitable. Sans plan précis pour l’avenir, il devait provoquer quelque chose…

« J’étais assuré d’avoir trois combats de qualité et j’étais convaincu de remporter ce tournoi et que j’aurais une nouvelle chance en championnat du monde », a indiqué Décarie. « Mais le tournoi risque d’être annulé parce que le président est malade. Il me fallait une alternative. »

Cette alternative, c'est EOTTM qui lui offrira. Étant donné que GYM se concentrera à court et moyen terme sur les événements d’envergure, une place a été laissée vacante avec l’arrêt de la série « Rapides et Dangereux ».

« Je suis vraiment content pour GYM, ils ont travaillé très fort pour en arriver où ils sont. Mais je ne peux pas me permettre de me battre seulement une ou deux fois par année », a continué Décarie. « Maintenant, je vais avoir la chance de me battre devant mes partisans de façon régulière. »

Car si Michel explique son désintérêt envers Décarie comme étant principalement une décision d’affaires, ce dernier reconnaît que ces combats à l’extérieur ne l’ont pas nécessairement servi.

« J’ai quand même des commanditaires qui m’encouragent et pour eux, ce n’était pas extraordinaire », a reconnu Décarie. « Et les amateurs finissent par t’oublier lorsque tu ne boxes pas à la maison. Un combat en Argentine, ça n’a pas du tout le même impact au Québec. »

Malgré tout, Décarie et GYM ne ferment pas la porte à l’idée de retravailler un jour ensemble, les affaires étant les affaires.