MONTRÉAL - Ç'a été beaucoup plus compliqué que prévu, mais Adonis Stevenson a relevé le défi.

Stevenson est devenu l'aspirant obligatoire au titre des poids super-moyens de la IBF en battant l'Américain Donovan George, vendredi soir au Centre Bell, en finale du premier gala de la nouvelle saison de la série « Rapides et Dangereux » du Groupe Yvon Michel.

Stevenson (19-1, 16 K.-O.) l'a emporté par arrêt de l'arbitre à 55 secondes du 12e round, après une furieuse bagarre où le niveau d'intensité a tenu en haleine les 4251 spectateurs présents de la première à la dernière minute.

Stevenson a envoyé George (23-3-1) au plancher à cinq reprises pendant tout le combat, mais l'Américain s'est relevé les quatre premières fois, alors que la plupart des boxeurs auraient jeté l'éponge beaucoup plus rapidement.

« Je savais que c'était un tough, il n'avait jamais été arrêté de cette manière avant », a déclaré le Longueillois après son triomphe. « Mais j'étais vraiment déterminé, car je voulais gagner ce combat pour (mon entraîneur et gérant) Emanuel Steward qui est malade. »

Malgré une blessure à la main gauche subie au troisième round, Stevenson n'a nullement dérogé à son plan de match, utilisant son jab à profusion et en variant bien les coups au corps et au visage. Superman était également fier d'avoir enfin prouvé qu'il n'est plus qu'un cogneur.

« Les gens ont toujours pensé que je finissais tous mes combats au premier round », a ajouté Stevenson. « Et vous avez tous vu que je n'ai pas manqué de gaz. Tout était calculé. J'ai simplement laissé aller mes mains. »

« Il a n'a pas du tout boxé comme nous l'avions imaginé », a renchéri George. « Je n'ai jamais été en mesure de l'ébranler, même si je lui ai touché à quelques reprises. Je suis malgré tout déçu, car j'ai fait tant de sacrifices pour obtenir ce combat éliminatoire. »

Des coups au corps payants

Comme prévu, l'Américain a commencé le combat en contrôlant le centre du ring sans toutefois lancer de coup, alors que Stevenson l'a tenu à distance avec son jab. Les deux boxeurs ont ouvert la machine dès le deuxième round, George dominant le premier tiers du duel grâce à ses coups en puissance qui touchaient régulièrement la cible.

Pendant ce temps, Stevenson n'a pas chômé, ses coups au corps empêchant George de se servir de sa main droite après le troisième round. Le Québécois s'est ensuite donné une première sérieuse option sur la victoire en envoyant son adversaire deux fois au plancher au cinquième round à l'aide de frappe sur son flanc. Mais alors que tout le monde le croyait fini, George s'est relevé avant de se ruer sur Stevenson.

L'Américain a de nouveau visité le tapis au sixième round avant de connaître un impressionnant regain d'énergie aux neuvième et dixième assauts. Le favori de la foule a cependant répondu au dernier round en enregistrant une autre chute à l'aide d'un coup au corps avant de terminer le travail avec un enchaînement au visage.

Stevenson doit maintenant connaître la nature de sa blessure à la main gauche, avant de penser à la suite des choses. Pour l'heure, il est aspirant obligatoire à la ceinture de Carl Froch, qui la défendra le 17 novembre contre Yusaf Mack. Le promoteur Yvon Michel entend défendre les intérêts de son protégé, même si un combat revanche entre Froch et Lucian Bute est prévu au mois de mars prochain.

Lemieux candidat au knock-out de l'année

En demi-finale, David Lemieux a encore une fois fait toute la démonstration de sa puissance en réussissant un autre foudroyant knock-out, au sens propre et figuré. Lemieux a envoyé le Mexicain Alvaro Ganoa au pays des rêves à 2:48 du premier round, dans une scène à donner froid dans le dos.

Après avoir encaissé un crochet de la main gauche sur la tempe, Ganoa a lourdement chuté sur le canevas avant d'entrer en convulsions. Il a ensuite mis plusieurs minutes pour reprendre ses esprits et se relever sous les applaudissements nourris des spectateurs présents.

« Mon but n'est pas de blesser mes adversaires, mais de les immobiliser pour plus de 10 secondes », a indiqué Lemieux. « La boxe est un sport dangereux, mais jamais je n'entrerai dans un ring pour tuer quelqu'un. »

Il s'agissait de la deuxième visite au tapis de Ganoa (11-2) dans le round après la première due à un direct de la droite au visage. Lemieux (27-2, 25 K.-O.) a ainsi enregistré une deuxième victoire d'affilée à la suite de ses deux défaites consécutives contre Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine.

Lemieux disputera son prochain combat le 14 décembre prochain en finale du prochain gala de la série « Rapides et Dangereux ». Son équipe souhaite lui opposer un rival compétent qui est classé mondialement et plusieurs noms sont envisagés.

Alvarez et Bizier ne s'éternisent également pas

En sous-carte, Eleider Alvarez (10-0, 6 K.-O.) a préparé son affrontement à venir en décembre contre Edison Miranda en servant une correction au Hongrois Daniel Regi (15-7). Après avoir passé le premier round à étudier Regi, Alvarez a ouvert la machine au deuxième en envoyant son adversaire à trois reprises au plancher. L'arbitre Alain Villeneuve n'a eu d'autre choix que d'arrêter le combat à 2:20 en vertu de la règle des trois chutes au tapis.

Kevin Bizier (18-0, 13 K.-O.) a quant à lui prouvé que ses 10 mois d'inactivité ne l'ont pas du tout incommodé en pulvérisant le Polonais Patryk Litkiewicz (6-1) grâce à un violent crochet de la main gauche au corps de son adversaire à 1:53 du premier round. Bizier a levé les bras dans les airs en signe de triomphe immédiatement après avoir touché Litkiewicz, tellement ce dernier grimaçait de douleur.

Plus tôt dans la soirée, l'Irlandais John O'Donnell (26-2) a battu le Dominicain Tomas Mendez (15-3) par décision unanime des juges (78-74, 79-73 et 79-73). O'Donnell a été partenaire d'entraînement d'Antonin Décarie en préparation de son combat contre Alex Perez présenté il y a deux semaines au Connecticut.

En ouverture, les lourds Didier Bence (6-0) et Harold Sconiers (18-25-2) se sont livré une véritable guerre de tranchées. Bence a reçu un compte de huit au premier round avant de reverser la vapeur et d'envoyer son adversaire au plancher à quatre reprises par la suite. Il l'a finalement emporté par décision unanime des juges (58-52, 58-52 et 58-52).