Plusieurs membres de la communauté sportive ont salué la mémoire de l'ex-leader sud-africain Nelson Mandela, qui est décédé jeudi, dont le légendaire boxeur Mohamed Ali lui a rendu hommage en parlant de lui comme d'un symbole de pardon qui a inspiré plusieurs personnes à « réaliser ce qui semblait impossible ».

Les deux hommes se sont rencontrés deux fois, une fois en Afrique du Sud et l'autre en Amérique du Nord, a rappelé une porte-parole du Ali Center, à Louisville, au Kentucky, la ville natale d'Ali.

« Ce que je vais me rappeler le plus de M. Mandela est qu'il était quelqu'un dont le coeur, l'âme et l'esprit ne pouvaient être contenus ou limités par la race et les injustices économiques, des barreaux de métal ou un sentiment de haine ou de vengeance, a déclaré Ali par le biais d'un communiqué émis par l'Ali Center. Il nous a appris à pardonner sur une grande échelle. »

Mandela est sorti de prison après 27 ans afin de négocier la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Il est ensuite devenu le premier président noir du pays.

« Il a inspiré les autres à tenter d'atteindre ce qui semblait impossible et les a inspirés à tenter de briser les barrières qui les retenaient en otage mentalement, physiquement, socialement et économiquement, a dit Ali. Il nous a fait comprendre que nous sommes les gardiens de nos frères et que nos frères n'ont pas de distinction de couleur de peau. »

Parmi les items présentés au Ali Center, on peut voir une photo d'Ali et de Mandela avec les poings fermés comme s'ils boxaient.

Cette photo avait été prise lors d'un passage d'Ali en Afrique du Sud, a expliqué Ronald DiNicola, l'avocat d'Ali pendant plusieurs années et qui avait accompagné le boxeur lors de ce voyage.

« Mandela était un ancien boxeur, ils avaient donc des choses en commun, a dit DiNicola lors d'une entrevue téléphonique, jeudi soir. Ils ont toujours eu ce lien. »

Le décès de Mandela a aussi trouvé écho auprès du président de la FIFA, Sepp Blatter, qui a déclaré que la FIFA était en deuil.

Il a émis un communiqué dans lequel il a dit que l'ex-président de l'Afrique du Sud était "probablement l'un des plus grands humanistes de notre époque".

Blatter a ajouté que Mandela et lui « avaient partagé une foi inébranlable dans le pouvoir extraordinaire du football pour unir les gens dans la paix et l'amitié ».

L'une des dernières apparitions publiques de Mandela s'est produite lors de la cérémonie de clôture de la Coupe du monde de soccer de 2010 en Afrique du Sud.

Le président du comité international olympique Thomas Bach a dit que Mandela était « un homme remarquable qui a compris que le sport pouvait construire des ponts, faire tomber des murs et dévoiler notre humanité commune ».

Le golfeur Tiger Woods s'est aussi rappelé de la journée où il avait rencontré Mandela, il y a 15 ans.

« C'est une triste journée pour tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer, mais il m'a influencé, a raconté Woods jeudi après sa première ronde au Défi mondial. Je l'ai rencontré avec mon père en 1998. Il nous avait invités chez lui et ce fut l'une des expériences les plus inspirantes de ma vie. »

Mandela s'était présenté à la finale de la Coupe du monde de rugby en 1995 avec un gilet vert et or de l'Afrique du Sud afin d'unir ce qui était jusque-là une nation divisée. Ce moment est considéré comme l'un des plus importants de l'histoire du sport et fait partie de la légende de Mandela.

Le président du Conseil international de rugby Bernard Lapasset, qui avait côtoyé Mandela pendant ce tournoi, a dit que l'ancien président a changé ce sport, qui était auparavant un symbole de l'apartheid, grâce à ces gestes posés lors de cet événement.

« Je suis honoré d'avoir été avec lui pendant ces jours historiques de la Coupe du monde de rugby de 1995 et j'ai vu l'impact incroyable qu'il a eu sur sa nation et son peuple, a mentionné Lapasset. Sa sagesse, son intelligence et sa simple présence faisaient de lui une merveille à regarder. »

L'Union sud-africaine de rugby (USAR) a également dit qu'elle partageait la tristesse du peuple de l'Afrique du Sud à la suite du décès de Mandela.

« Ce fut notre privilège d'avoir vécu dans ce pays au cours de sa vie », a déclaré le président de l'USAR Oregan Hoskins.