MONTREAL (PC) - Le combat de championnat du monde des super-moyens du WBC présenté au Centre Molson, vendredi, mettra en présence des boxeurs expérimentés, voire usés, mais qui seront certes affamés.

Le Sud-Africain Dingaan Thobela veut prouver que la victoire qu'il a acquise chez lui aux dépens du Britannique Glenn Catley, en septembre dernier, n'a pas été un coup de chance.

Le Montréalais Davey Hilton fils, lui, ne veut pas rater l'occasion d'une vie dans son cas.

Thobela (40-7-2), âgé de 34 ans, en sera à son 10e combat de championnat du monde tandis que Hilton (38-2-3) en disputera un premier — et peut-être un dernier — à l'âge de 37 ans.

Thobela, qu'on appelle "La Rose de Soweto", a déjà été champion mondial des poids légers (135 livres) de la WBA.

D'un côté, la résistance et la ruse. De l'autre, la hargne et la force de frappe.

"Je suis nettement plus agile et plus rapide que lui", clame Hilton, qui concédera une quinzaine de livres à son rival quand le combat se mettra en branle vendredi à 21h30.

L'aîné des "Fighting Hilton" aura comme stratégie de frapper fort et au corps, dès les premiers assauts de l'affrontement prévu en 12 rounds.

Le champion, qui est arrivé en ville il y a une dizaine de jours, n'est guère impressionné.

"On dit que Hilton cogne dur. Catley est aussi un gros cogneur et c'est pourtant lui qui a fini le combat sur les genoux à Johannesburg", fait-il remarquer.

Au cours des derniers jours, le clan Thobela a ridiculisé Hilton, 14e aspirant au titre des 168 livres du WBC.

"En regardant sa fiche, j'ai constaté qu'il n'a jamais perdu avant la limite d'un combat, relève le Sud-Africain. J'envisage d'être le premier à lui passer le K.-O. Il y a une première à tout."

L'entraîneur de Thobela, Elias Tshabalala, argue, après avoir visionné les derniers combats de Hilton, que le poids des années a fini par le rattraper.

"Il est trop tard pour lui d'espérer devenir champion du monde", lance-t-il.

Thobela se prépare à subir une tempête (sa deuxième depuis son arrivée au Québec) en début de combat, avant d'augmenter le rythme.

"A partir du cinquième ou du sixième round, Hilton ne sera plus dans le coup, prédit Tshabalala. Dingaan lui passera le K.-O. avant la fin du 10e round."

Thobela a utilisé la même stratégie afin de venir à bout de Catley, qu'il a battu par knock-out au 12e round après l'avoir poussé à l'épuisement.

Hilton, qui n'apprécie pas l'attitude arrogante du clan rival, le sait et il se dit prêt à se battre pendant 12 rounds, s'il le faut.

"Il en est capable. Ne l'a-t-il pas prouvé contre Stéphane Ouellet?", demande son entraîneur Chuck Talhami.

"Davey va gagner s'il est prêt à souffrir", résume le directeur général d'InterBox Yvon Michel.

Boxeur faible

En préliminaires du combat de championnat mondial, Hercules Kyvelos, champion canadien des mi-moyens (147 livres), tentera de conserver son dossier parfait (17-0-0), à son premier combat chez les poids moyens (160 livres).

Kyvelos, nouvellement marié, sera confronté à Alex Hilton (37-5-0), frère de Davey, dans un duel prévu en 10 rounds.

Il y a quelques temps, Hilton a qualifié son adversaire de boxeur faible physiquement, ce qui a évidemment déplu au jeune Kyvelos.

"Moi, faible physiquement? Je ne pense pas qu'Alex Hilton croyait réellement ce qu'il a dit, a mentionné Kyvelos au Journal de Montréal. Il tente par tous les moyens de m'intimider, mais il perd son temps. Il ne me fera pas reculer. Je m'attends à une bataille très enlevante."