Ceux qui doutaient encore de la réputation et des compétences de Stéphane Larouche sont maintenant, sans doute, convaincus.

Il y a quelques semaines, Larouche a été approché par Allan Tremblay, le promoteur du Steve Molitor. Sans processus d'entrevue, on lui a clairement demandé de travailler avec Molitor, champion du monde des poids coqs.

La réflexion fut brève. Larouche en a d'abord discuté avec ses deux principaux boxeurs chez Interbox, Lucian Bute et Benoît Gaudet. Après avoir eu l'accord de ses deux poulains, Larouche a accepté l'offre du groupe Orions Sports Management.

L'entente initiale est d'une durée de deux combats. La situation sera ensuite réévaluée. Larouche touchera un pourcentage sur les bourses de Molitor.

Une chose est certaine, Molitor s'entraînera à Montréal, en compagnie des autres boxeurs du groupe Interbox. Son promoteur lui fournira ses propres partenaires d'entraînement. Toutefois, Benoît Gaudet aura certainement l'occasion de mettre les gants avec Molitor, ce qui ne peut qu'être positif pour sa carrière. On dit souvent que lorsqu'il y a un champion dans un gymnase, tous les autres boxeurs en profitent. La présence d'un champion apporte confiance et donne un bel exemple de détermination. Imaginez deux champions dans le même gymnase! Bute et Molitor. Tout le monde en sortira enrichi.

Cette association démontre bien que la boxe a fait du chemin au Québec. Montréal est de plus en plus considéré comme l'une des plaques tournantes de la boxe en Amérique du Nord. Un groupe anglophone qui approche un francophone, c'est plutôt rare, et ce, même si Larouche s'exprime bien dans la langue de shakespeare. C'est comme au hockey, lorsqu'un entraîneur francophone (Hartley, Vigneault ou Therrien par exemple) est embauché par une autre équipe que le Canadien de Montréal. Ce n'est pas fréquent.

Molitor, surnommé « Canadian kid » s'amènera à Montréal en juillet, afin de préparer son prochain combat prévu à la fin du mois d'août. Il s'agira alors d'une défense optionnelle de son titre. Puis, en novembre, il devrait faire face au plus gros défi de sa carrière. Une unification des titres, avec le champion WBA, Celestino Caballero.

Le nouvel entraîneur a déjà hâte de travailler avec son poulain : « Steve ressemble à Lucian Bute, c'est un maniaque de l'entraînement. Il réfléchit beaucoup sur un ring et ses mains sont très rapides. Nous allons travailler à varier l'intensité et la force de ses coups afin qu'il soit encore plus dangereux. »

Molitor est champion du monde depuis qu'il a détrôné Michael Hunter, au Royaume-Uni, en novembre 2006. Depuis, il a défendu son titre avec succès à quatre reprises.

Il n'est pas impossible que les amateurs du Québec puissent voir à l'œuvre Molitor dans un proche avenir. Bien que ses principaux supporters proviennent de l'Ontario, Interbox pourrait être tenté de se servir de Molitor pour attirer la télévision américaine à Montréal. Les revenus générés par la télévision permettraient à Interbox de produire un évènement rentable, avec Bute et Molitor au programme. Un projet difficilement réalisable, mais pas impossible.

Le Centre Bell n'est pas inconnu à Molitor, y ayant boxé quatre fois, entre août et décembre 2000.