MANILLE - Les forces gouvernementales et la guérilla islamique ont observé un bref cessez-le-feu, et la circulation s'est arrêtée presque instantanément dimanche dans les Philippines alors que la population a manifesté sa joie à la suite de la victoire de leur héros national Manny Pacquaio contre le Britannique Ricky Hatton.

Dans ce combat disputé à Las Vegas, Pacquiao a démontré en dominant en deux reprises seulement Hatton qu'il avait d'excellentes raisons de se considérer comme le meilleur boxeur du monde toutes catégories confondues.

Sur la lancée de son éclatant succès face à Oscar De La Hoya, le Philippin a été encore meilleur contre Hatton. Il l'a mis deux fois au tapis au premier round avant de pousser l'arbitre à arrêter le combat avec une gauche dévastatrice.

L'arbitre Kenny Bayless a jeté un regard à Hatton et a déclaré la fin du combat après 2 minutes 59 secondes dans la deuxième reprise.

"Je n'ai pas eu besoin de compter", a commenté Bayless.

Pacquiao, nouveau champion IBO des super-légers, a mis moins d'un round pour prendre la mesure de Hatton, le touchant avec une série de coups avant de l'étendre une première fois grâce à un crochet à la tête.

Hatton s'est relevé après avoir été compté huit mais Pacquiao l'a de nouveau harcelé de coups et l'a encore mis au tapis avant la fin de cette première reprise.

Hatton a tenté de répondre dans le deuxième round mais il a cruellement manqué d'efficacité pendant que Pacquiao attendait l'ouverture pour l'achever. C'est finalement à la fin de la reprise que Pacquiao a pu placer la gauche qui a anéanti les espoirs de son rival.

"Je suis surpris que le combat ait été si facile", a déclaré Pacquiao, qui était le grand favori du combat.

Mais peu de parieurs auraient misé sur une victoire aussi expéditive face au Britannique Hatton, qui avait connu sa seule défaite après 10 rounds face à Floyd Mayweather Jr.

"J'ai simplement fait mon travail", a poursuivi Pacquiao. "J'essaie toujours de faire de mon mieux sur le ring."

"Le boxeur qui va descendre Manny n'est pas encore né", a lancé Melissa Palaran, une admiratrice du boxeur qui était au stade de basket de Manille où 15 000 personnes ont regardé le combat sur six écrans géants.

"Même le président des Etats-Unis ne peut vaincre Pacquiao. Mannu pour président", a crié le chauffeur de taxi Jesus Guasis.

La victoire de Pacquiao a pour effet d'apporter un peu de réconfort à une population confrontée à des problèmes économiques et des divisions politiques depuis plusieurs années.