MONTRÉAL – Plus de 15 ans après avoir mis les gants pour la première fois, Kim Clavel aura enfin la chance de réaliser son rêve de devenir championne du monde de boxe professionnelle.

La Québécoise tentera en effet de devenir la deuxième détentrice d’un titre mondial de l’histoire de la boxe féminine de la Belle Province le 21 avril prochain au Cabaret du Casino de Montréal, alors qu’elle affrontera la championne des poids mi-mouches du WBC Yesenia Gomez.

Même si Clavel (15-0, 3 K.-O.) a relevé avec brio tous les défis qui se sont présentés à elle jusqu’à maintenant depuis le début de sa carrière, ce n’est que récemment qu’elle a pleinement ressenti la conviction qu’elle possédait tout ce qu’il fallait pour devenir championne du monde.

« J’ai connu beaucoup d’adversité tant dans les rangs amateurs que professionnels en affrontant des filles qui avaient toujours beaucoup plus de victoires que de défaites, a d’abord rappelé Clavel pendant une conférence de presse virtuelle organisée par Groupe Yvon Michel mercredi.

« Mais c’est le 28 août dernier au Stade IGA que le déclic s’est vraiment produit. En étant capable de vaincre Mariela Soledad Vargas, une fille qui cogne dur, qui s’était déjà battue en championnat du monde et qui avait été capable d’aller chercher une nulle sur le terrain de son adversaire [en République tchèque], j’ai alors su que j’étais capable de devenir championne.

« J’ai également appris pendant cette soirée-là que ç’allait être super important de ne pas recevoir de coups inutiles contre Gomez. Que j’allais devoir être très, très mobile dans le ring. »

« J’ai toujours eu une grande confiance en Kim, mais le combat contre Vargas m’a montré qu’elle avait ce qu’il fallait, a renchéri son promoteur Yvon Michel. Si vous vous rappelez bien, ç’a été un duel intense que Kim a merveilleusement bien géré et qu’elle a su terminer en force.

« Je savais que je l’amènerais un jour en championnat du monde, mais contre Vargas, elle a consolidé dans mon esprit qu’elle possède tout ce qu’il faut pour l’emporter contre Gomez. »

Clavel et Gomez (19-5-3, 6 K.-O.) auraient normalement dû s’affronter le 17 décembre dernier au Centre Bell, mais une blessure au bas du corps avait obligé la Québécoise à déclarer forfait. Une nouvelle date avait ensuite été évoquée en début d’année, mais la Mexicaine avait demandé un nouveau report, jugeant à ce moment-là que sa préparation n’était pas optimale.

Ce contretemps a ainsi permis à Clavel de disputer un combat de remise en forme contre Mariela Ribera Velverde qu’elle a gagné après l’abandon de la Bolivienne à la suite du quatrième round, vendredi soir dernier au Casino. Une pointe de 100 000 téléspectateurs a d’ailleurs été enregistrée pour cet affrontement qui était présenté en direct au Québec sur les ondes de RDS2.

« C’est un combat qui s’inscrivait dans la continuité de ma préparation en vue de combat contre Gomez, a expliqué Clavel. Le combat de vendredi était une sorte de répétition générale et il m’a surtout permis de mettre en pratique tout ce que j’avais appris au cours des derniers mois.

« Je vais être de retour au gymnase dès lundi matin et recommencer à m’entraîner deux fois par jour. C’était important que je prenne quelques jours de repos après mon combat, étant donné que la récupération est un élément important de toute préparation en vue d’un combat. »

Fait intéressant à noter, Clavel sait déjà que le dossier Gomez occupera non seulement toutes ses pensées jusqu’au 21 avril, mais également jusqu’à l’été. Il est acquis que les deux boxeuses se retrouveront pour une deuxième confrontation, peu importe le dénouement de la première.

Michel a précisé que malgré le fait que Clavel soit aspirante obligatoire à la ceinture de Gomez, il a quand même accepté d’ajouter une clause de combat revanche au contrat, ce qui lui a permis en contrepartie de s’assurer d’organiser le duel qui sera tenu le 21 avril prochain à Montréal.

« Je voulais vraiment que Kim profite du meilleur encadrement possible en vue du combat le plus important de sa carrière, a raconté le promoteur. Et même en cas de défaite, Kim aurait également droit à une revanche qui serait présentée à Montréal ou encore ailleurs au Québec. »

Une première pour Gomez, qui s’est toujours battue au Mexique depuis le début de sa carrière.

« Quand je boxe à Cancún (ville dont elle est originaire, NDRL), j’ai le public de mon côté, alors je sais ce que je devrai faire, a dit Gomez par le truchement d’un interprète. Je vais être prête! »

Mais avant de rêver à une revanche ou même une trilogie comme l’a suggéré le promoteur de Gomez, Jose Alberto Gomez, il faudra que le premier combat soit à la hauteur des attentes... car l’histoire de la boxe regorge de revanches annoncées qui ne se sont jamais concrétisées!