MONTRÉAL - Adrian Diaconu a réussi sa mission d'effacer ses deux défaites consécutives contre Jean Pascal en triomphant de superbe façon par décision unanime des juges face à Omar Sheika devant un Centre Bell ravi avant le duel entre Lucian Bute et Jesse Brinkley.

Fidèle à son habitude, le Requin (27-2-0, 15 K.-O.) a montré des dents dans ce combat palpitant du début à la fin, mais il a également montré une nouvelle facette teintée de calme et de stratégie.

«On avait planifié de faire un combat discipliné parce qu'on savait qu'il était dangereux et on s'était préparé pour cela», a-t-il expliqué avec la satisfaction du devoir accompli.

Le vétéran de 32 ans a tenté d'achever sa proie au dernier round au bonheur des spectateurs qui l'ont remercié au son de la dernière cloche. Les juges ont remis des cartes de 98-91, 97-92, 98-92 en faveur de celui qui pourrait obtenir une autre chance en combat de championnat du monde.

«Plusieurs personnes me demandent si je vais me battre en championnat du monde contre Tavoris Cloud, mais ce n'est pas moi qui décide. Sauf que je crois que les réseaux de télévision et les amateurs aiment mon style de combat. Je crois que je le mérite, je n'ai pas besoin d'un autre combat et si le téléphone sonne, je vais répondre!», a dévoilé Diaconu en pensant à l'an prochain pour ce grand rendez-vous.

L'aventure aurait toutefois pu tourner au malheur dès le deuxième assaut alors que Diaconu a dû poser un genou au sol et concéder ce round 10-8 à Sheika (30-10-0, 21 K.-O.) après avoir encaissé une solide droite au visage.

«Pendant une demi-seconde, j'ai pensé que c'était le pire combat de ma carrière», a avoué le protégé d'InterBox. «Je me suis dit que j'allais tomber et ne plus me relever si j'avançais d'un seul pas. Je me suis dit que je ne devais pas tenter d'être un héros et je pense que ce fut une bonne décision dans mon combat le plus intelligent.»

Ne reculant devant rien, Diaconu a remporté les cinq rounds suivants avec brio et contrôle pour l'emporter devant ses partisans. Le plan de match a donc fonctionné à merveille alors que le sang s'est mis à couler sur le visage de Sheika au neuvième assaut.

«Je ne suis pas surpris qu'il ait résisté jusqu'à la fin parce que personne ne le fait tomber», a ajouté celui qui s'est exprimé dans un français amélioré et avec beaucoup d'humour en conférence de presse.

Comblés par le spectacle offert par Diaconu, les spectateurs ont réservé une ovation à ce dernier qui remontait dans le ring après une absence de 10 mois et qui n'a pas ressenti de douleur malgré une importante opération au coude droit.

L'entraîneur d'InterBox Stéphan Larouche avait prédit que ce combat possédait tous les ingrédients pour soulever la foule et il avait vu juste puisque Diaconu n'a jamais craint de foncer en attaque alors que Sheika ne s'est pas défiler.

Diaconu a pensé abandonner durant le camp d'entraînement

Pour la première fois de sa carrière, Diaconu avait accepté de suivre son grand ami Lucian Bute et Larouche en Floride pour un camp d'entraînement intensif de six semaines. Sans hésiter une seconde, Diaconu a admis que cette préparation avait fait la différence.

«C'est facile avec une bonne préparation. J'ai appris de Lucian durant ce camp où c'était seulement de la boxe, de la boxe et de la boxe», a révélé le sympathique athlète qui avait l'œil gauche en piteux état.

Toutefois, cette exigeante aventure a poussé Diaconu jusqu'au bout de ses capacités et il a même songé à quitter le navire.

«Après une semaine, j'ai dit à Lucian que je pensais quitter, mais il m'a dit que j'allais m'habituer et ce fut le cas. Je ne suis pas habitué de m'entraîner dans un climat aussi chaud à 40 degrés Celsius», a déclaré Diaconu qui a pu regarder plusieurs rounds du combat de Bute à quelques rangées du ring.

Diaconu a cependant refusé de dire qu'une telle préparation aurait pu aider contre Jean Pascal. Par contre, il était heureux de confirmer qu'il se sentait maintenant un peu nouveau comme boxeur.

«J'espère que ça va continuer, je me sens meilleur et de retour», a-t-il conclu avec le sourire accroché aux lèvres.