Pour les non-initiés à la boxe, Sébastien Demers est encore méconnu. Il faut dire que sa carrière est bien jeune, lui qui a fait le saut chez les professionnels en 2004. Ce combat de championnat du monde face à Arthur Abraham est un magnifique tremplin.

"Quand j'ai commencé à boxer, je m'étais donné deux ans avant d'être champion canadien. Ça été un peu plus vite que prévu et maintenant je me dirige vers le titre mondial", a admis Demers

"Le fait d'avoir évolué dans l'ombre m'a permis de faire mon chemin un peu plus rapidement que les autres. Je n'ai pas été sous les feux de la rampe. Je me suis quand même beaucoup amélioré, mais sans cette pression", a confié le boxeur.

Arthur Abraham effectue une défense optionnelle. S'il a opté pour Demers, c'est qu'il est convaincu de pouvoir le battre. Est-ce dire que le Maskoutain a été lancé dans la gueule du loup?

"Je crois réellement qu'on a des chances", soutient Yvon Michel.

Demers sera le premier Québécois à se battre pour un titre mondial depuis Éric Lucas, en janvier 2006. Yvon Michel trace d'ailleurs un parallèle entre les deux. Lucas avait peu d'expérience lorsqu'il a affronté le champion du monde Fabrice Tiozzo, en France, en 1996.

"Je n'ai pas eu peur d'amener Éric Lucas un peu partout en début de carrière parce que sa force mentale était très forte. Il était capable de boxer au maximum de ses limites, même sous pression. Sébastien est comme ça", souligne Michel.

"Je ne vais pas là pour faire un combat, mais plutôt 12 combats d'un round. Je veux remporter le plus de rounds possible pour ne pas me faire voler une décision par les juges", mentionne Demers.

Le poids lourd Patrice L'Heureux participera également à l'évènement et dans son cas, on peut dire que c'est presque mission impossible, lui qui affrontera le médaillé d'or des Jeux d'Athènes, Alexander Povetkin.

Sébastien Demers s'envolera pour l'Allemagne mardi, soit une dizaine de jours avant son combat afin de s'adapter au décalage horaire.