Le combat que disputera Eleider Alvarez à Allan Green vendredi soir à Hartford au Connecticut est beaucoup plus important qu’à première vue. La preuve, c’est que ça fait plus d’une fois qu’il est remis et il n’a jamais été annulé!

Une victoire spectaculaire d’Eleider devant les caméras du réseau américain ESPN le propulserait automatiquement au rang d’incontournable de la division des poids mi-lourds. Le directeur de la programmation sportive de HBO Peter Nelson assistera d’ailleurs au duel.

Il faut savoir que le promoteur du gala, 50 Cent, ne nous fait pas de cadeau, puisque c’est le Groupe Yvon Michel qui paiera la bourse d’Eleider. Il s’agit d’un investissement qui permettra à Eleider de se faire voir à la télévision américaine, étant donné qu’il y a de beaux projets qui s’en viennent à l’automne si jamais il réussit à passer ce test-là. Eleider est conscient qu’il a besoin de m’aider et c’est pourquoi il devra offrir une prestation à la hauteur vendredi.

Green est beaucoup plus qu’un gatekeeper. Il va toujours battre les gars qui ne sont pas de son niveau comme Renan St-Juste ou encore Sébastien Demers. Et Il avait quand même donné une bonne opposition à Mikkel Kessler avant de se faire passer le knock-out au quatrième round.

Green est un boxeur athlétique, expérimenté et habile, mais qui a failli à la tâche contre les meilleurs de la division. Il a longtemps été considéré comme un blue chip, une valeur sûre parmi les meilleurs espoirs de sa catégorie. Ça s’est cependant estompé à la suite de sa défaite contre Glen Johnson, à ce moment-là sa troisième depuis le début de sa carrière.

Reste que pour le battre, il faut être quelqu’un de spécial et toute l’équipe croit qu’Eleider l’est. Ce sera pour lui une occasion idéale de prouver qu’il est aussi efficace à l’extérieur qu’au Centre Bell. Cette expérience lui servira lorsqu’il combattra en championnat du monde, dans le meilleur des scénarios à l’automne.

C’est pour cette raison qu’Eleider est affamé comme jamais. Il est gonflé à bloc depuis sa victoire sur Nicholson Poulard, mais sait pertinemment qu’il ne peut pas s’asseoir sur ses succès. Il a vu de près la montée des Jean Pascal, Lucian Bute et Adonis Stevenson. Et avec un Artur Beterbiev qui lui pousse dans le dos, il sait qu’il doit pleinement profiter de l’occasion qui se présente à lui.

Une prestation parfaite

La victoire de Gennady Golovkin aux dépens de Matthew Macklin samedi soir dernier est exactement ce que les dirigeants de HBO veulent voir sur leurs ondes. Ils ne veulent pas de boxeurs qui accrochent lorsqu’ils sont dans le ring. Autant Golovkin a répondu aux attentes, autant Thomas Oosthuizen et Willie Nelson ont été drabes!

Le promoteur Tom Loeffler me confiait récemment qu’il souhaite que Golovkin soit nommé boxeur de l’année en 2013, le même objectif que nous avons avec Adonis Stevenson. Je me doutais bien que Golovkin aurait le dessus sur Macklin, mais je pensais que ce serait plus compétitif. Ça ne l’a même pas été.

La domination de Golovkin sur Macklin prouve hors de tout doute qu’il était bel et bien malade avant d’affronter Gabriel Rosado en début d’année. Golovkin avait été moins efficace et s’était fait toucher plus souvent qu’à l’habitude. Le champion des moyens de la WBA était vraiment indisposé.

À 160 livres, il n’y a tout simplement pas meilleur que lui. Le champion du WBC Sergio Martinez est sur une pente descendante et il faut oublier un combat avec le détenteur du titre de la WBO Peter Quillin puisque ce dernier est associé au réseau Showtime. Mais encore là, Quillin n’est pas de son niveau.

Macklin avait déclaré après sa défaite qu’il n’avait jamais été frappé comme ça. Que tous les coups, peu importe de la main qu’ils provenaient, lui faisaient extrêmement mal. On comprend maintenant un peu mieux aujourd’hui pourquoi tout le monde a toujours évité Golovkin. Sauf qu’avec l’appui de HBO, cela devrait heureusement changer.

À l’époque, Martinez a réussi à imposer sa loi - contre Kelly Pavlik et Paul Williams notamment - le jour où HBO était derrière lui. Les adversaires vont maintenant vouloir défier Golovkin étant donné qu’il a un partenaire financier majeur pour l’appuyer. C’est vers ça qu’Adonis se dirige. Avant, il devra cependant prouver qu’il n’est pas que la saveur du mois, mais un boxeur avec de l’étoffe.

Plusieurs amateurs souhaitent que Golovkin passe dans un avenir rapproché chez les super-moyens, mais attendez-vous à ce qu’il fasse le ménage complet chez les moyens d’abord. Il vise un combat contre le gagnant du duel qui opposera Daniel Geale à Darren Barker - présenté sur HBO le 17 août - et ensuite un choc avec Martinez. Ce dernier se fera tirer l’oreille et devrait finir par céder le jour où il n’aura pas d’autre alternative.

*Propos recueillis par Francis Paquin