Même s’il s’agissait vraisemblablement du dernier combat de son illustre carrière, il ne fallait pas s’attendre à ce que Floyd Mayweather fils change quoi que ce soit à la formule qui lui a permis d’être considéré comme le meilleur boxeur « livre pour livre » de sa génération.

Dans un ultime duel que tout le monde savait gagné d’avance, le champion unifié WBC et WBA des poids mi-moyens s’est offert une victoire par décision unanime des juges en enlevant presque tous les rounds contre Andre Berto, samedi soir au MGM Grand de Las Vegas.

Mayweather (49-0) est ainsi demeuré invaincu en 49 combats depuis le début de sa carrière, égalant la marque détenue par l’ancien champion des lourds Rocky Marciano depuis le milieu des années 1950. Pour certains puristes, il demeure encore très loin du dossier de 87-0 que présentait Julio Cesar Chavez père avant son verdict nul contre Pernell Whitaker en 1993.

Peu importe, les trois juges ont remis des cartes de 120-108, 118-110 et 117-111 en faveur du champion, qui n’a été atteint que par 17 pour cent des coups de son adversaire, confortant son statut de meilleur boxeur défensif de l’histoire depuis que de telles statistiques sont compilées.

Grâce à son jab, Mayweather est parvenu à tenir Berto (30-4) à distance et à placer sa main arrière à quelques reprises pour s’assurer d’enlever facilement les premiers rounds. Le pugiliste né en Haïti a ensuite tenté tant bien que mal de se porter à l’attaque, mais ses frappes ne sont pratiquement jamais parvenues à gêner le travail de celui qui ne laisse personne indifférent.

Comme si l’humiliation n’avait pas déjà été totale, Mayweather s’est permis quelques petits pas de danse pendant les rounds de championnat, tandis que Berto continuait de le pourchasser sans succès. Au final, il n'y a que la fiche record de Mayweather qui passera à l’histoire.

Martinez et Salido reprennent exactement là où ils avaient laissé

Cinq mois après s’être livré une guerre de tranchées, Roman Martinez et Orlando Salido ont repris là où ils avaient laissé. Mais contrairement à ce qui s’était produit en avril, les juges ont été incapables de déterminer un vainqueur en rendant un verdict nul partagé (115-113, 113-115 et 114-114), permettant ainsi au Portoricain de conserver son titre des super-plumes de la WBO.

Après que la cloche annonçant la conclusion du combat se soit fait entendre, les deux boxeurs ont levé les bras dans les airs en signe de victoire, même si les statistiques semblaient favoriser le Mexicain, qui a été plus actif (1037 coups lancés contre 691) et aussi précis que son rival.

Au final, Martinez (29-2-3) pourra toujours arguer qu’il s’est fait voler la victoire, puisque l’arbitre a comptabilisé une chute au plancher au début du troisième round, alors que la reprise vidéo démontre clairement que le pied droit de Salido (42-13-2) écrasait le gauche de Martinez.

Le champion est parvenu à récupérer le point perdu en envoyant l’aspirant au tapis quelques instants plus tard à l’aide d’une rapide combinaison gauche-droite. Salido n’a cependant pas ralenti le rythme par la suite, connaissant ses meilleurs moments au cinquième round.

Martinez a finalement décidé de se lancer à l’attaque à partir du neuvième et a vraisemblablement été récompensé par les juges à ce moment. Sans surprise, les deux pugilistes ont manifesté le désir de se retrouver une troisième fois au cours des prochains mois.

Jack demeure champion des super-moyens du WBC

Pressenti comme l’un des adversaires potentiels au Québécois d’origine roumaine Lucian Bute, le champion des super-moyens du WBC Badou Jack a défendu son titre pour la première fois en prenant la mesure de George Groves par décision partagée (116-111, 115-112 et 113-114).

Après s’être emparé de la ceinture à la suite d’une victoire-surprise par décision majoritaire sur Anthony Dirrell en avril dernier, l’Américain né en Suède retrouvait un adversaire devenu célèbre pour les deux duels qu’il a disputés - et perdus - contre Carl Froch en 2013 et 2014.

Jack (20-1-1) en a d’ailleurs eu plein les bras avec « Saint George » en début de combat, mais est spectaculairement parvenu à se tirer d’impasse en l’envoyant au plancher dans la dernière minute du premier round à l’aide d’une première droite puissante suivie d’une seconde précise.

Groves (21-3) ne s’est cependant pas laissé abattre par la situation et a ainsi continué de mettre de la pression sur son rival. Bien que moins actif, ce dernier a compensé par des frappes méthodiques qui touchaient nettement plus souvent la cible. Jack s’est permis de se lancer à l’attaque à partir du sixième round et est ainsi parvenu à empêcher toute initiative de l’Anglais.

Paraissant essoufflé avant les rounds de championnat, Groves a toutefois retrouvé ses esprits pour terminer le duel en force, sauf que c’était malheureusement trop peu, trop tard. Il présente maintenant un dossier d’aucune victoire et trois revers en combats de championnat.

Gonzalez et Oquendo offrent un spectacle haut en couleur

En ouverture, Jhonny Gonzalez et Jonathan Oquendo ont offert un spectacle haut en couleur au terme duquel le deuxième l’a emporté par décision majoritaire (98-90, 95-93 et 94-94).

Oquendo (26-4) avait pourtant été envoyé au plancher dès le premier round après avoir reçu un uppercut de la gauche au menton, mais il a rendu la pareille à Gonzalez (58-10) au deuxième assaut à l’aide d’un direct de la droite au menton. L’ancien champion des plumes a également été coupé au-dessus de l’œil gauche à la suite d’un coup de tête accident pendant cette reprise.

Oquendo a poursuivi sur sa lancée lors des rounds suivants, sauf que Gonzalez est parvenu à reprendre vie à la mi-combat en étant nettement plus actif et précis que son adversaire. Ce dernier a aussi ralenti par une coupure à l’œil gauche pendant le huitième assaut. Le Portoricain a ultimement retrouvé son flegme dans les rounds de championnat pour s’assurer la victoire.

Gonzalez était champion des plumes du WBC jusqu’à ce qu’il s’incline par arrêt de l’arbitre devant Gary Russell fils en mars plus tôt cette année à Las Vegas. Il avait ensuite gagné son combat suivant contre Kazuki Hashimoto le premier août dernier devant les siens au Mexique.

Par ailleurs, l’ancien champion des super-mi-moyens Ishe Smith (27-8) a dû s’avouer vaincu face à Vanes Martirosyan (36-2-1) par décision majoritaire (97-91, 97-91 et 95-95). Smith a visité le tapis aux troisième et huitième rounds et n’a jamais été en mesure de combler l’écart.