MONTRÉAL - Ce n'est rien de moins que le titre de meilleur aspirant chez les poids super-moyens au monde que se disputeront Adonis Stevenson et Noe Gonzalez en finale du gala de la série « Rapides et Dangereux » qui sera présenté vendredi soir au Centre Bell.

Le gagnant de ce duel se retrouvera vraisemblablement à un ou deux combats d'un championnat du monde. Ce n'est donc pas un hasard si la grosse machine d'ESPN débarque en ville pour retransmettre le choc aux quatre coins des États-Unis.

« Tous ceux qui ont moindrement un intérêt pour la boxe s'intéressent à ce combat », a déclaré le promoteur Yvon Michel, mercredi matin, pendant la conférence de presse faisant la promotion de l'événement.

« Pour les dirigeants d'ESPN, ç'a la même valeur qu'un combat entre Stéphane Ouellet et Dave Hilton ou encore qu'un combat de championnat d'Éric Lucas. Il s'agira de leur plus importante carte depuis fort longtemps. »

En plus d'un combat de championnat du WBC ou de l'IBF dans le pire des cas, c'est davantage un lucratif contrat avec un grand réseau de télévision américain qui sera à l'enjeu.

« Mes collègues de HBO Max Kellerman, Jim Lampley et Larry Merchant n'en peuvent plus d'attendre », a lancé l'entraîneur de Stevenson, Emanuel Steward. « Adonis est l'un des boxeurs les plus talentueux que j'ai vus depuis le début de ma carrière. Il est également parvenu à développer un très beau style. »

Même si elle est devenue monnaie courante depuis environ cinq ans, la tenue d'événements internationaux au Québec ne tient fondamentalement qu'à un fil. Afin de rentabiliser toute l'opération, il est essentiel que de nouveaux visages percent - et évidemment gagnent - de temps à autre.

« Nous ne faisons pas d'argent avec un boxeur tant qu'il ne s'est pas battu en combat de championnat ou qu'il a signé de contrat avec un réseau américain », a avoué Michel. « Inutile de vous dire que nous sommes particulièrement anxieux à l'approche du combat. C'est pourquoi nous nous gardons une petite gêne avant de commencer à parler de la suite des choses. »

C'est que le promoteur et son équipe ont encore bien frais en leur mémoire ce qui est arrivé avec David Lemieux. Le poids moyen était considéré comme l'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle avant ses défaites successives contre Marco Antonio Rubio et Joachim Alcine.

« David était sur le point de s'entendre avec HBO avant de s'incliner devant Rubio », a ajouté Michel. « Le président de HBO de l'époque Ross Greenburg était d'ailleurs censé venir à Montréal pendant la semaine précédent le combat Pascal-Hopkins pour mettre David sous contrat. »

« Notre organisation est loin d'être en danger, mais c'est évident qu'une victoire d'Adonis vendredi nous permettra de progresser comme nous le souhaitons. »

Alvarez passe aux choses sérieuses

Un autre boxeur du Groupe Yvon Michel sera en audition, alors qu'Eleider Alavarez (7-0, 5 K.-O.) affrontera l'Américain Rayco Saunders (22-15-2 9 K.-O.), un vétéran âgé de 37 ans qui n'a été arrêté qu'une seule fois avant la limite depuis le début de sa carrière.

« Eleider est présentement le meilleur espoir chez les mi-lourds dans le monde », a lancé Michel. « Emanuel l'a vu à l'œuvre à l'entraînement et il a grandement été impressionné. »

« Eleider n'a rien à enlever à personne », a renchéri son entraîneur Marc Ramsay. « Nous n'essayons pas de lui monter un faux dossier. Nous voulons toujours qu'il affronte le meilleur adversaire possible disponible. »

Dans les autres combats présentés au sous-carte, Oscar Rivas (9-0, 6 K.-O.) affrontera le Texan Kendrick Releford (22-16-2, 10 K.-O.), Éric Barrack (6-0, 5 K.-O.) se mesurera au Britanno-Colombien Sandy Pembrooke (2-4, 1 K.-O.), Baha Laham (8-0, 3 K.-O.) croisera le fer avec le Français Leonus Marie Françoise (8-6, 2 K.-O.) et Schiller Hyppolite (2-0, 1 K.-O.) en découdra avec Martin Desjardins (7-21-5, 3 K.-O.).