MONTRÉAL - Ce n’est pas tant pour se dégourdir les jambes que pour revivre toute la préparation d’un combat de boxe que Jean Pascal remontera dans le ring le 28 septembre au Centre Bell.

Pascal (27-2-1, 16 K.-O.) affrontera pour l’occasion l’Américain George Blades (23-4, 16 K.-O.) en sous-carte du combat de championnat du monde des poids mi-lourds du WBC entre Adonis Stevenson et Tavoris Cloud, a confirmé le Groupe Yvon Michel (GYM), en conférence de presse jeudi.

Pascal ne s’est pas battu depuis sa victoire par décision unanime des juges sur Aleksy Kuziemski le 14 décembre 2012 en raison d’une blessure au bras gauche subie ce soir-là et du report de son mégacombat prévu contre Lucian Bute le 25 mai dernier. L’attente a trop duré.

« Je me suis battu une fois en deux ans », a rappelé Pascal. « Mon but avec ce combat-là, c’est de revenir en forme, de montrer mon talent et de prouver que je suis prêt à redevenir champion du monde. Attachez votre tuque! »

« Le but, c’est également de me remettre dans le contexte de la boxe : la marche vers le ring et entendre les partisans crier. Quand ça fait longtemps qu’un boxeur est hors du ring, ce sont des choses qu’il peut finir par oublier. »

« Je voulais ramener Jean au gymnase et surtout le faire travailler avec un objectif précis », a expliqué son entraîneur Marc Ramsay. « Jean s’entraînait déjà, mais il n’y avait que des dates et absolument rien de concret. Ça donne une erre d’aller. »

Dire que Pascal a difficilement vécu cette période d’inactivité prolongée est un euphémisme. Il a d’abord été victime d’une chute de pression qui l’a mené à l’hôpital au début juillet avant de faire la manchette pour avoir attaqué Bute et son entourage sur le site de réseautage social Twitter.

Et c’est sans compter qu’il avait précédemment vu Stevenson devenir champion du monde en juin, après avoir renoncé à se mesurer à Chad Dawson pour croiser justement le fer avec Bute. Ainsi, pour une première fois depuis des lustres, Pascal n’était plus la tête d’affiche de son équipe.

« Je suis sain d’esprit » a assuré Pascal. « Je suis content pour Adonis. C’est un plus pour tous les boxeurs québécois et ceux de GYM. En plus, il a ramené (le réseau de télévision américain) HBO à Montréal. »

C’est donc précisément pour ne plus revivre l’immense déception du printemps dernier que Pascal a accepté de disputer ce combat qu’il refuse de qualifier de remise en forme, tout comme il rejette du revers de la main toute question au sujet de Bute.

« J’ai un combat le 28 septembre et c’est sur ce combat que je me concentre », a répété le Lavallois. « Blades est un vétéran avec beaucoup d’expérience. Il a déjà boxé en championnat du monde. Il va être avec toute son équipe. Il ne va pas venir ici juste pour le chèque. »

« C’est un combat de retour très intéressant, mais c’est sûr qu’il y a un danger », a reconnu Ramsay. « Nous espérons que Blades va donner à Jean ce qu’il faut pour se préparer pour la suite des choses. C’est un gars endurant et ça ne se perd généralement pas avec le temps. »

Blades disputera un 4e combat seulement depuis qu’il s’est incliné devant le champion des mi-lourds de la WBO Zsolt Erdei en juin 2007. Sa dernière présence dans le ring remonte à février 2013 et il avait alors battu l’obscur James Morrow par knock-out technique.

Alvarez souhaite passer le knock-out à Miranda

Le gala du 28 septembre sera également l’occasion parfaite pour Eleider Alvarez de démontrer qu’il peut jouer dans la cour des grands. Alvarez (12-0, 8 K.-O.) affrontera son compatriote Edison Miranda (35-8, 30 K.-O.) dans un combat qui soulève déjà énormément les passions dans leur Colombie natale.

Les deux boxeurs étaient censés s’affronter en décembre dernier, mais le duel avait finalement avorté en raison d’une dispute contractuelle entre Miranda et son promoteur.

« Je veux montrer qui est le meilleur mi-lourd de la Colombie », a lancé Alvarez, dans un français extrêmement fluide. « J’aimerais lui passer le knock-out, même si je sais très bien que ce ne sera pas facile. »

« Il y a un côté dangereux à ce combat-là, parce que c’est peut-être celui de la dernière chance pour Miranda », a analysé Ramsay. « Et nous avons tous vu ce que ça peut faire avec Joachim Alcine (contre David Lemieux). Une énergie comme ça, ça amène ta boxe à un autre niveau. »

Miranda a perdu ses deux derniers combats, mais il a déjà possédé une réputation fort enviable sur la scène internationale. Avant de s’incliner devant Lucian Bute en avril 2010, il avait baissé pavillon que devant Arthur Abraham, Kelly Pavlik et Andre Ward.

Fort d’une séquence de quatre victoires, David Lemieux (29-2, 28 K.-O.) disputera le premier d’une série de trois combats qui devrait logiquement le mener à un duel face à l’un des gros noms de la division des moyens. Il affrontera Marcus Upshaw (15-10-2, 7 K.-O.), un ancien tombeur de Renan St-Juste.

Inactif depuis sa défaite aux poings de Luis Carlos Abregu en avril dernier, Antonin Décarie (27-2, 8 K.-O.) se mesurera au Belge Cedric Spera (10-2, 2 K.-O.). Décarie montera dans l’arène essentiellement pour se préparer à participer à une Coupe du monde mise sur pied par le WBC.

Kevin Bizier (20-0, 14 K.-O.) et Artur Beterbiev (1-0, 1 K.-O.) seront aussi à l’oeuvre, mais l’identité de leur adversaire respectif sera connue plus tard.