Sexisme au sumo : 2 secouristes chassées de l'arène
Combat jeudi, 5 avr. 2018. 08:07 dimanche, 15 déc. 2024. 04:33TOKYO – Le patron de l'association japonaise du sumo a été contraint de s'excuser, tard mercredi, après que deux femmes qui portaient secours à un homme qui venait de s'effondrer eurent été chassées de l'arène.
La tradition du sumo considère que l'arène, le dohyo, est sacrée et il est interdit aux femmes de s'y trouver.
Cela est devenu problématique mercredi soir quand le maire de la ville de Maizuru s'est écroulé pendant qu'il prononçait un discours dans l'arène. Deux femmes qui semblaient avoir des connaissances médicales se sont immédiatement portées à son secours sous l'oeil inquiet des responsables, tous des hommes.
Quand deux autres femmes ont voulu entrer dans le dohyo pour contribuer aux secours, un arbitre a sommé toutes les femmes d'en sortir en déclarant fermement que « seuls les hommes » y sont admis.
Des images mises en ligne sur les réseaux sociaux ont suscité un tollé. Plusieurs ont reproché aux responsables d'avoir fait passer la tradition avant la vie.
Le patron de l'association japonaise du sumo, Nobuyoshi Hakkaku, a admis que l'annonce avait été inappropriée. Il a présenté ses excuses tard mercredi, en plus de remercier les secouristes.
M. Hakkaku a expliqué qu'un responsable a paniqué en voyant les femmes dans le dohyo, mais il n'a pas dit un seul mot au sujet de cette tradition controversée.
Le maire Ryozo Tatami a été terrassé par une grave hémorragie cérébrale. L'homme de 67 ans est actuellement hospitalisé dans un état stable après avoir été opéré d'urgence.
La tradition entièrement masculine du sumo suscite la controverse depuis des décennies. Même les principales politiciennes du pays n'ont pas le droit de mettre le pied dans le dohyo pour féliciter les champions.