Anthony Pettis sort de la noirceur
UFC mardi, 6 déc. 2016. 22:28 dimanche, 15 déc. 2024. 11:00RDS2 va présenter les combats préliminaires de l’UFC 206 dès 20 h samedi.
Il n’y rien comme une défaite pour vous donner une bonne dose d’humilité. C’est la seule chose qui peut ébranler la confiance d’un combattant qui doit grimper dans l’octogone et la transformer en une vague de doute.
Imaginez si cette défaite signifie la fin de votre règne de champion et la perte de votre place parmi les meilleurs de la planète livre pour livre. Imaginez en plus si cette défaite est suivie de deux autres.
L’ancien champion des poids légers Anthony Pettis décrirait en un seul mot les 18 derniers mois : sombres.
« J’étais déprimé. Je me disais : "C’était une fierté pour moi d’être champion du monde, maintenant, j’ai perdu trois fois d’affilée" », a déclaré Pettis à ESPN.com.
« Showtime », 29 ans, a voulu briser cette mauvaise séquence en août en descendant de catégorie. Il a été spectaculaire à ses débuts chez les poids plume en battant Charles Oliveira par soumission (guillotine). Quatre mois plus tard, une série de bouleversements allait rendre son séjour à Toronto pour l’UFC 206 encore plus important.
À l’origine, Daniel Cormier devait disputer un combat revanche contre Anthony Johnson en grande finale de la soirée, sauf que le champion poids lourd a dû se retirer sur blessure. Le combat de Pettis contre Max Holloway (16-3), qui est sur une lancée, est passé d’évènement coprincipal à évènement principal pour cette raison. Peu après, Conor McGregor a délaissé sa ceinture (par choix ou de force, ça reste un mystère), puis Jose Aldo a été promu à titre de nouveau champion. Cela a fait en sorte que l’affrontement Pettis-Holloway mettait désormais à l’enjeu le titre intérimaire de la division.
Bien que Pettis (19-5) admette que sa victoire sur Oliveira lui a redonné un peu confiance, il a eu de la difficulté à gérer les hauts et les bas dernièrement.
À lire également
L’un des plus créatifs et dynamiques dans l’UFC, il a commencé l’année 2015 en ayant sa photo sur une boîte de céréales Wheaties. Un an plus tard, une série de défaites contre Rafael Dos Anjos, Eddie Alvarez et Edson Barboza a semé le doute chez plusieurs qui se demandaient alors s'il n'allait plus jamais être le même.
Lui aussi était rempli de doutes.
« Cette pensée vous reste toujours en tête, le sentiment de défaite. Ça vous hante. Je déteste ressentir cela, et je l’ai vécu trois fois de suite. Pendant une année complète, je n’ai fait que perdre. C’était un sentiment merdique. Pour moi, cette première victoire à un poids différent annonce des jours nouveaux. J’ai repris goût à m’entraîner et je suis épargné par les blessures. »
La seule consolation pour Pettis est que ses trois revers sont survenus par décision. Au cours de cette période, il a détecté quelques aspects qui ont pu lui coûter la victoire.
« À ce niveau de compétition, c’est une question de détails. N’importe qui peut vous battre un jour donné. Si vous connaissez une mauvaise soirée, c’est fichu pour vous. »
« J’ai l’impression que chaque fois, quelques petites erreurs m’ont coûté le combat. Je n’ai pas été battu par K.-O., ni par soumission, ça s’est joué sur des décisions. »
Pettis a admis qu’il se remet en question constamment et pense que quiconque prétend être confiant à 100 % lorsqu’il met le pied dans la cage ment.
« Si vous n’êtes pas nerveux, c’est que vous n’êtes pas prêt », croit-il.
À l’approche du duel de samedi, Pettis est le négligé, et c’est une motivation pour lui.
« Lorsque vous êtes le négligé, vous n’avez rien à perdre. Les gens s’attendent à ce que vous perdiez. Si j’offre une performance dominante, tout le monde va se souvenir que j’ai déjà été champion. »
Autre point qui peut jouer en faveur de Pettis, c’est qu’il sera le plus gros et le plus fort dans l’octogone.
« Je suis vraiment plus fort. Oliveira était probablement le plus gros de ma division, et quand il me cognait, je ne le sentais même pas. Je n’avais pas mal. Au niveau de la lutte, il ne pouvait pas m’amener au sol. McGregor a dominé Holloway en position de gaucher, et tant que Max n’a pas la possibilité d’avancer, il ne peut bâtir sa confiance. Je devrai être le plus imposant et le bousculer. »