« Il est l’un des meilleurs combattants de tous les temps. Il s’est toujours comporté de façon admirable, a combattu au plus haut niveau durant de nombreuses années et n’a jamais été associé à quoi que ce soit de négatif. »

C’est dans ces termes que Daniel Cormier a décrit le nouveau retraité Georges St-Pierre et comme le veut l’adage : ça prend un champion pour en reconnaître un autre. D.C. est donc très bien placé pour parler de l’héritage de GSP en arts martiaux mixtes. Lui aussi est l’un des meilleurs combattants de tous les temps (double olympien en lutte, champion poids lourds de Strikeforce et double champion à l’UFC chez les mi-lourds et les lourds). Lui aussi s’est toujours comporté de façon admirable (il est notamment entraîneur de l’équipe de lutte à l’école secondaire de son fils). Lui aussi a combattu au plus haut niveau durant de nombreuses années (et à presque 40 ans, il est toujours actif). Et lui non plus n’a jamais été associé à quoi que ce soit de négatif (contrairement à son grand rival Jon Jones).

Évidemment Cormier n’avait que de bons mots à l’endroit de St-Pierre. « On se souviendra de St-Pierre durant très longtemps pour les bonnes raisons », a déclaré le champion des poids lourds de l’UFC en entrevue à la baladodiffusion Dans la cage. « Je suis très content qu’il se retire au sommet et selon ses propres termes. Il a été un véritable gentleman et un compétiteur hors pair. »

Si Cormier n’a que de bons mots pour GSP, il refuse de se mouiller sur l’issue d’un hypothétique combat entre le Québécois et Khabib Nurmagomedov. Le Russe est un ami et coéquipier de D.C. à l’American Kickboxing Academy. « Je ne vais quand même pas vous donner une prédiction! Je ne peux pas miser contre mon coéquipier, mais je ne peux pas non plus y aller contre GSP », dit-il en riant. « Honnêtement, ç’aurait été un combat fantastique à offrir aux amateurs et j’aurais adoré y assister. »

Relation amour-haine avec Jones

Cormier et Jones seront à jamais associés en raison de leur intense rivalité. Jones est celui qui a infligé à Cormier les deux seules défaites de sa carrière, la plus récente ayant été renversée en raison d’un test antidopage échoué par Jones. Si D.C. ne ferme pas complètement la porte au 3e chapitre de la trilogie, il n’y tient pas à tout prix non plus.  « Jones a commis tellement de faux pas qui ont gâché nos combats précédents que j’ai dû me résigner à ne plus jamais l’affronter. Je suis passé à autre chose », affirme le meilleur combattant livre pour livre, selon les classements de l’UFC. « Si je disais haut et fort que je souhaite affronter Jones puisqu’il est le seul à m’avoir vaincu, ce serait lui donner trop d’importance et trop de contrôle sur la fin de ma carrière de combattant. »

Jones sera en action cette fin de semaine à l’UFC 235 contre le 3e aspirant à la couronne des mi-lourds, Anthony Smith. Même s’il n’aime pas Jones, Cormier reconnaît qu’il est dans une classe à part dans l’octogone. « Malgré toutes ses bévues, Jones demeure un athlète d’exception et un combattant élite. Smith est bon, mais il a 13 défaites à sa fiche. Il n’est tout simplement pas du niveau de Jones qui compte de véritables légendes des arts martiaux mixtes à son tableau de chasse. »

Comme le bon vin

À bientôt 40 ans, Cormier demeure au sommet de son art. Le champion poids lourd a toujours le feu sacré et souhaite disputer encore quelques combats avant de se retirer. Il est toutefois sur la touche présentement en raison d’une blessure au dos et ne peut pas prédire avec exactitude le moment où il pourra revenir à la compétition. « Mon dos va de mieux en mieux. Le plus important pour moi est d’être au maximum de mes capacités lorsque je remonterai dans l’octogne. »

Lorsque questionné sur le scénario idéal pour la fin de sa carrière, Cormier demeure évasif. « Le plus important, c’est de gagner, peu importe qui se retrouve face à moi dans l’octogone. J’essaie de ne pas attacher d’importance à mes adversaires », explique-t-il. « D’un point de vue financier, Brock Lesnar serait l’adversaire logique pour moi. Mais sur le plan sportif, je ne suis pas certain. Je vais attendre les offres de l’UFC et je prendrai une décision finale au moment opportun », raisonne le champion.

Lesnar, Francis Ngannou, Stipe Miocic et même Jones. Ce ne sont pas les options qui manquent pour Cormier. Mais son plus grand souhait demeure de se retirer au sommet, à l’image de Georges St-Pierre.